Le mercato est officiellement fini pour l'OL en ce 5 octobre. Lyon comme toute la Ligue 1 a officialisé plusieurs recrues ce dernier jour. Aujourd'hui le temps de faire le bilan, est-ce un mercato vraiment réussi pour l'OL ?

Nous sommes enfin après le 5 octobre. Et si c'est une date qui ne signifie pas grand chose pour le commun des mortels, tout fan de football redoutait ou attendait avec beaucoup d'impatience cette date, synonyme de fin de mercato. Côté lyonnais on a probablement attendu très anxieux que l'aiguille de l'horloge installée dans les locaux de l'OL sonne le glas d'un mercato interminable.

Des départs à foison 

Lyon a été très actif du côté des ventes, c'est la première des choses à analyser. Et ce mercato sonna un peu comme la fin de l'ère Florian Maurice à Lyon, l'ex-responsable du recrutement lyonnais, aujourd'hui directeur technique à Rennes. Juninho, fraichement installé et conforté dans ses fonctions de directeur sportif, a voulu faire de la place dans un effectif très fourni, et beaucoup de recrues estampillées de la marque de Maurice sont parties. Le néo-Breton a bien d'ailleurs failli en récupérer deux, avec Martin Terrier et Jeff Reine-Adélaïde, bien que le dernier n'ait pas pu rejoindre le Stade Rennais.

Lyon a fait de la place et c'est presque un euphémisme. Tatarusanu, Racioppi, Tete, Rafael, Marçal, Andersen, Koné, Diop, Reine-Adélaïde, Traoré, Terrier, Gouiri, voilà la liste de tous les joueurs de l'équipe première ayant quitté le club, et ceci sans le très gros nombre de jeunes pousses de l'équipe B comme Solet ou Kalulu. Un grand ménage qui fera du bien au porte feuille, avec pas loin de 20 millions d'euros par année d'économisés sur le budget salarial. Mais ces départs ont une conséquence non-négligeable, et la question d'un affaiblissement de l'équipe peut se poser.

Bertrand Traoré : « Chaque match est comme une finale »
Bertrand Traoré, la grosse vente lyonnaise, symbole de ce grand ménage organisé par Juninho (Crédits : ol.fr)

Des départs bénéfiques ?

Alors ces départs ont-ils fait du bien à l'OL ? Il est difficile de répondre à cette question. Le bon compromis serait celui d'admettre que ces départs ont surtout facilité l'équation. Le parfait exemple est celui du latéral droit où le nombre de trois joueurs pour un seul poste posait souci et ces départs ont aidé à construire un effectif plus équilibré, quantitativement du moins.

L'autre réponse à apporter à cette question de la faiblesse lyonnaise est celle des arrivées réalisées par Lyon. En effet, plusieurs recrues ont rejoint l'OL lors de ce mercato.

Lyon a dû osciller entre départs et arrivées, le groupe lyonnais volontairement réduit sans coupe d'Europe, ne pouvait pas être trop important et plusieurs pistes de renfort de l'équipe étaient conditionnées par des ventes inévitables. Cependant, l'OL a dû parfois prendre les paris et recruter pour anticiper des possibles départs…

Les meilleurs joueurs sont restés, à quel prix ?

Memphis, Aouar, Dembélé, les 3 joueurs présentés comme les grands décideurs du mercato de l'OL. Les 3 ont pu rester et cela peut sembler être une bénédiction pour nos Gones, mais cela est-il vrai ? La question peut se poser.

Aouar-Dembele-Memphis | VL Média
Houssem Aouar, Moussa Dembélé, Memphis Depay, 3 joueurs qui resteront à Lyon, une aubaine pour les Gones ? (Crédits : ol.fr)

Parlons plus en détail des recrues et avant de parler de Benlamri et De Sciglio, intéressons-nous à deux autres noms, ceux de Karl Toko-Ekambi et Lucas Paqueta. Par nécessité d'anticipation d'un possible départ de Moussa Dembélé ou Memphis Depay, Lyon a choisi de lever l'option d'achat de “KTE”. Afin de préparer l'après Aouar et Reine-Adélaïde, l'OL a posé 20 M€ sur Paqueta. Des choix judicieux ? Finalement pas tellement quand on sait qu'au final, Memphis et Aouar sont bien là, et Dembélé également. Et si l'on s'interrogeait sur le niveau de l'équipe ? La nouvelle question qui se lit sur toutes les lèvres est maintenant de savoir comment Garcia comptera s'en sortir pour animer son 11. Car si ces recrues sont toutes (ou presque) venues faire taire la question d'un manque de profondeur dans l'équipe, c'est la question de la qualité qui reste à débattre.

Si l'OL devait impérativement se renforcer, des voix s'élèvent déjà pour critiquer les recrues lyonnaises, accusant un manque de qualité sur les ailes et un axe du terrain trop fourni. En y regardant de plus près, ces critiques peuvent se justifier et l'on se demande pourquoi Juninho a préféré le profil d'un Lucas Paqueta à celui d'un ailier de débordement qui manque cruellement à Lyon.

Des recrues qui interrogent

S'ils devront prouver qu'ils ont le niveau pour jouer à Lyon, les deux dernières grosses recrues lyonnaises laissent perplexes. En premier lieu le prêt de Mattia De Sciglio, en délicatesse à la Juve, l'idée d'un prêt sec peut paraître intéressante. Mais face à un joueur en plein échec et qui semblait être en difficulté ces derniers temps, ce choix peut inquiéter. Lyon a enfin fait venir un défenseur central pour palier au départ en prêt de Joachim Andersen à Fulham. Les Lyonnais ont ainsi officialisé lors du dernier jour du mercato l'arrivée de Djamel Benlamri, défenseur algérien de 30 ans qui découvrira l'Europe à Lyon. Un nom quasi inconnu pour un immense pari au vu de son âge. Arrivé libre après son départ d'Al-Shabab, ce pari peu onéreux financièrement laisse beaucoup de supporters de marbre.

Ces deux joueurs auront à prouver leur valeur et leur talent dans un OL en pleine crise. Et cela ne sera pas une mince affaire.

Arrivée : les premiers mots de Djamel Benlamri
Djamel Benlamri est la plus grosse surprise du mercato lyonnais (Crédits : ol.fr) 

L'OL achève un mercato qui est encore très dur à analyser tant les paris et l'incertitude qui règne au club rendent le jugement impossible. Rudi Garcia possède néanmoins le meilleur milieu de France et une attaque d'excellente qualité avec la conservation de joueurs de renommée mondiale. Conserver Aouar, Memphis et Dembélé, en implémentant Paqueta à cette équipe semble très intéressant. Mais encore faut-il que le jeu proposé le soit aussi.