Il est de retour. Après près d’un an d’absence, Victor Oladipo, a refoulé les parquets NBA, lundi soir, face à son ancienne équipe des Rockets. S’il est encore loin de retrouver la forme qui a fait de lui un All-Star, l’arrière peut-être un élément primordial des Floridiens dans la course au titre.
Que l’attente fut longue ! Mais enfin, après onze mois sans jouer, Victor Oladipo aperçoit le bout du tunnel. Embêté par un soucis au quadriceps depuis Avril dernier, il a effectué son come-back cette semaine en reprenant une place en sortie de banc au sein de la rotation du roster d’Erik Spoelstra. Un énorme soulagement, comme l’a confirmé le principal intéressé après la rencontre face à Houston. « C’était un sentiment génial. Incroyable. Les mots ne suffisent pas pour le décrire. Je remercie les fans d’avoir fait ça pour moi. Ça a rendu ce moment encore plus spécial. Les meilleurs jours sont devants nous. Je suis optimiste et j’ai hâte de voir la suite » a-t-il affirmé au micro d’ESPN. Un bonheur pour l’ancien des Hoosiers d’Indiana, galvanisé par une FTX Arena qui n’a pas hésité à scander son nom pour son retour.
Trois saisons de galère
Oladipo a dû apprécier. Opéré en fin de saison dernière, il n’était pas sûr de revenir à temps pour jouer dès cette saison. Ce quadriceps qui l'handicape depuis trois ans maintenant, le même qui avait gâché la fin de carrière d’un certain Tony Parker par exemple. Avec seulement 88 matchs disputés sur les trois dernières saisons, il n’est pas usurpé de dire que sa carrière a pris du plomb dans l’aile. Lui le double All-Star, espère retrouver un niveau digne de ses grandes années Pacers, où il portait à lui seul une francise sur ses épaules. Pour cela, il a travaillé, dur, forçant le respect de tous, et notamment son coach, Spoelstra: « Tout au long de sa rééducation, j’ai vraiment respecté et admiré la façon dont Vic a été capable de garder un état d’esprit positif. C’est vraiment une qualité unique. J’adore cette qualité chez lui. Il a beaucoup de courage. Être à l’écart de l’équipe, c’est probablement la chose la plus difficile pour un athlète professionnel. Vous n’avez pas le sentiment de faire partie de l’équipe. Vous avez des doutes, vous ne savez pas à quoi cela ressemblera de l’autre côté lorsque vous serez en bonne santé, vous n’êtes pas sûr que tout le travail effectué est vraiment important ». Voilà pour les hommages.
Le chaînon manquant pour Miami ?
Ses premiers matchs depuis son retour son plutôt encourageants. Face aux Rockets, il a compilé 11pts et 4asts en à peine 15min de jeu. Face aux Suns, dans une rencontre d’un autre niveau, il n’a que très peu pesé, mais est resté sobre, tout en jouant à peine un petit quart d’heure.
Il lui faudra évidemment du temps pour revenir a un niveau correct. Et rien ne dit qu’il retrouvera un jour le niveau qui était le sien à Indianapolis. Mais même un Oladipo à 80% de ses capacités rendrait de fiers services à ce Heat. Avec à ses côtés celui qui sera sans doute élu meilleur 6ème homme, Tyler Herro, Miami peut se targuer d’avoir une second unit a en faire pâlir plus d’un. S’il n’y a pas de superstar du côté de South Beach, Jimmy Butler semble entouré par une belle meute de vaillants soldats (Adebayo, Tucker, Robinson, et Herro et Oladipo donc) capable d’emmener la franchise au sommet. Défensivement, au complet, Miami n’a que très peu d’égal. Finaliste dans la bulle, le Heat semble au moins aussi bien armé. Reste à voir si les blessures et les états de forme des uns et des autres n’influeront pas sur un collectif taillé pour battre n’importe qui. D’autant plus que Markieff Morris, absent depuis l’entame de la saison, est également sur le point de revenir, après avoir repris les entraînements. Un roster complet sur toute la ligne. De la quantité oui, mais aussi de la qualité. Surtout si Oladipo redevient le grand Victor, MIP 2018.
Un avenir à assurer
Agent libre l’été dernier, Oladipo avait vu Pat Riley faire un beau geste en le prolongeant, certes pour une bouchée de pain (2.4 millions de dollars la saison), alors que son état de forme était incertain. Il sera de nouveau sans contrat à la fin de saison, c’est donc dans son intérêt de retrouver, si son corps le lui permet, un niveau digne du sien. Lui se verrait bien s’investir sur le long terme en Floride, et s’il retrouve des sensations, nul doute que le board du Heat pourrait lui faire confiance pour l’avenir. Oladipo se fond complètement dans le moule de la franchise, un joueur dur et capable de défendre, tout en se montrant régulier et élégant offensivement. A 29 ans, dans la force de l’âge, la fin de saison crescendo qui attend sa franchise a tout pour lui réussir, sur le papier. Mais le vrai révélateur aura lieu en playoffs, dans à peine un mois désormais.
S’il lui faudra évidement un peu de temps pour retrouver des sensations, Oladipo a fait un retour remarqué cette semaine. Plutôt à son aise, il peut, s’il parvient à monter en puissance, être le facteur X du Heat en playoffs. Une « recrue » qui arrive juste avant les playoffs, que demander de mieux ? Attention donc à Miami, qui, au complet, risque d’être un sérieux prétendant.
Crédit photo: basketusa