Après presque deux semaines de compétition, Dominic Thiem et Novak Djokovic vont se retrouver en finale de l'Open d'Australie sur la Rod Laver Arena ce dimanche. Si le premier nommé tentera de décrocher son premier titre en Majeur, le second briguera un 8e titre à Melbourne, mais surtout un 17e titre en Grand Chelem ainsi qu'une place de numéro un mondial. Un duel qui promet d'être intense.
Un long fleuve tranquille pour Novak Djokovic
Il est depuis le début des hostilités le principal favori à sa propre succession. Large vainqueur de Roger Federer en demi-finale (7-6/6-4/6-3), Novak Djokovic se présentera en terrain connu ce dimanche sur le court central de l'Open d'Australie. Recordman du nombre de titre à Melbourne, le Serbe tentera de soulever pour la 8e fois de sa carrière le trophée Norman Brookes promis au vainqueur. Intraitable tout au long de la quinzaine et toujours invaincu depuis le début de l'année, le Djoker est en pleine confiance et aura l'occasion d'ajouter un 17e titre du Grand Chelem à sa besace. Pour rappel, il n'a jamais perdu une finale à l'Open d'Australie (7/7), et redeviendra n°1 mondial au profit de Rafael Nadal en cas de succès.

Dominic Thiem : la confirmation
Dominic Thiem aurait bien pu ne jamais fouler le court central de Melbourne ce dimanche. En effet, poussé au cinquième set par le local Alex Bolt au deuxième tour, le protégé de Nicolas Massu a su faire preuve de ressources mentales et physiques sur sa route de la finale. Après cette alerte face au gaucher australien, l'Autrichien est sorti vainqueur de deux autres gros combats, en quart et demi-finale, respectivement face à Rafael Nadal et Alexander Zverev. Lors de ses deux dernières sorties, Dominic Thiem a mis encore un peu plus en lumière les progrès qui ont été les siens sur surfaces rapides ces derniers mois. Impressionnant physiquement, le n°5 mondial à adapter un jeu à l'origine battît pour la terre battue, pour voir ses résultats sur dur exploser ses derniers mois. Grâce notamment à un coup droit frappé plus à plat, à un jeu vers l'avant plus travaillé et à un jeu de défense plus développé qu'à la genèse de sa carrière, Thiem a remporté le Masters 1000 d'Indian Wells la saison dernière, avant d'atteindre la finale du Masters en fin d'année, battant notamment Roger Federer et Novak Djokovic lors de son parcours.
A 26 ans, il s'apprête à disputer sa troisième finale en Grand Chelem, la première en dehors de l'ocre de la Porte d'Auteuil. Il tentera d'y décrocher son premier sacre, et son deuxième titre majeur, après avoir déjà échoué cinq fois en finale à Madrid (2017-2018), Roland-Garros (2018-2019) et donc au Masters (2019). S'il ne sera pas favori, Dominic Thiem s'affirme de plus en plus comme un client très sérieux et régulièrement présent lors des grands rendez-vous.
Crédit photo : Le Parisien
Les clés de la rencontre
L'équation est assez simple. Si Novak Djokovic est au niveau qui est le sien lors de ses précédentes finales à l'Open d'Australie, l'Autrichien devra réaliser une performance majuscule pour faire chuter le maître des lieux.
Toujours plus performant au service en plus d'être déjà un sérieux client en retour, le Serbe s’engouffrera rapidement dans les brèches qui lui seront tendues par Thiem si ce dernier ne parvient pas à être suffisamment efficace sur ses mises en jeu. Il faudra pour l'homme aux 16 titres sur le circuit ATP être irréprochable au service, en plus d'être solide mentalement dans les moments importants (on a pu en douter lors de sa fin de match face à Rafael Nadal). Bien qu'il ait déjà battu Djokovic à deux reprises en Grand Chelem (Roland-Garros 2017 et 2019), il lui faudra tenir physiquement pour imposer sa densité physique habituelle, et ainsi mettre son adversaire le plus loin possible de la balle, pour ne pas le laisser s'installer dans le terrain. Il lui faudra enfin avoir évidemment un peu de réussite, mais aussi plus d'un tour dans son sac. En effet, on a pu voir lors de son match contre Federer que le Djoker dispose d'un plan B voir dans plan C lorsque son schéma tactique de base ne fonctionne pas. Déterminé à coller à la ligne de fond de court pour pouvoir renter un maximum dans le rectangle bleu, le n°2 mondial avait ensuite pris un pas de recul devant l'agressivité à outrance du Suisse, afin de mieux le contrer, et de le pousser à la faute en lui faisant jouer toujours plus de coups.
Toute la question sera de savoir si Dominic Thiem parviendra à remplir toutes ces conditions ou presque, et ce sur le format au meilleur des cinq manches, pour réaliser ce qui serait à coup sur un exploit monumental. Rendez-vous dimanche.
Grégoire Allain