Hors-jeu

Paris, future métropole mondiale de la pratique sportive ?

À la veille de l'organisation des prochains Jeux Olympiques (2024), la marque “Grand Paris” veut s'imposer et rayonner en tant que capitale mondiale de la pratique sportive. Paris est la ville de l'amour, du tourisme, mais Paris est-elle LA ville du sport ? C'est une question que We Sport s'est posé pour vous donner une opinion. 

Des bases solides

Paris est une ville sportive, cela ne fait aucun doute. D'ailleurs, lorsque l'on parle de capitale, nous devrions plutôt parler du Grand Paris, un nom donné à l'aire urbaine parisienne. Le Grand Paris tout d'abord, ce sont des infrastructures conçues pour le haut niveau. L'Accor Hôtels Arena en est l'exemple type, sa rénovation récente en faisant un écrin sportif, culturel et surtout technologique de pointe. Cette salle est une référence parmi les salles de sports, à l'image de l'O2 Arena de Londres, principale concurrente sur le plan européen. Le Stade de France et ses 80 000 places fait également figure d'écrin adapté à une présence de Paris à l'échelle mondiale. Dans des registres moins médiatisés, le Golf National et le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines sont aussi de sublimes atouts pour l'Ile-de-France.

Les parisiens savent également transformer leurs rues en un véritable stade. Prenez en tout premier lieu l'un des plus grands évènements sportifs au monde, le Tour de France. Notre capitale française est la seule ville qui, chaque année, est autant mise en lumière aux yeux du monde entier, avec sa mythique avenue des Champs-Élysées, admirée par près de trente millions de téléspectateurs à travers le monde (300 millions sur la course entière). On pense aussi au circuit autour des Invalides pour l'E-Prix de Paris, une façon de s'adapter aux sports modernes tout en mettant en lumière le patrimoine parisien. Enfin, le marathon de Paris, lui aussi mondialement reconnu, fait la part belle aux beaux quartiers de la capitale.

Mais un retard connu

Si Paris séduit par sa qualité et les nombreux évènements qu'elle accueille (Euro 2016, Tour de France, Roland-Garros, la Ryder Cup 2018, …), Paris connaît un certain retard par rapport aux grandes métropoles mondiales au niveau du sport. Malgré des infrastructures diverses et bien développées, quelques exemples illustrent ledit retard. Le plus flagrant étant Roland-Garros qui a inauguré simplement cette année un toit sur ses courts. À titre de comparaison, les quatre autres tournois du Grand Chelem s'y étaient déjà attelés.

Paris connaît également un problème d'image de ses clubs professionnels. Mettez au défi n'importe quel européen de vous citer plusieurs clubs parisiens professionnels, hormis le Paris Saint-Germain. Il est difficile d'avoir de suite une vraie idée. Comparez cela à Londres par exemple qui rayonne par tous ses clubs de foot ou de rugby, et la comparaison est difficilement soutenable. En France, nous n'avons pas cette culture non plus du supportérisme de nos propres villes, du moins en “ville”. En province, le constat est moins vérifiable. Difficile de voir de grandes ambiances à Paris, de fervents supporters. Une ambiance toujours un peu calme, stricte, à l'image d'une ville basée sur le rythme métro-boulot-dodo.

La pratique du sport à Paris est d'ailleurs un peu moins importante que dans le reste du pays. Pour cause, des infrastructures pour les amateurs pas toujours disponibles, des difficultés pour les cyclistes de trouver des routes pour rouler sans êtres gênés par la circulation ou encore un facteur pollution de l'air pouvant déranger certains sportifs, notamment pour la course à pied. L'exemple le plus flagrant est celui des courts de tennis. Beaucoup de jeunes pratiquent le tennis par simple loisir sans être licencié, mais il est parfois difficile, voire impossible, de trouver des courts libres d'accès. C'est d'ailleurs valable pour bon nombre de sports indoor. Le basket, lui, a su faire exception avec la création de nombreux playgrounds. Une première avancée ?

Des solutions recherchées pour faire du “Grand Paris” la marque référence de la pratique sportive

Pour progresser, le Grand Paris tente de mettre en œuvre des solutions ambitieuses, à la fois pour améliorer le cadre de vie de sa population mais aussi par un souci d'attractivité. Les grandes entreprises pourraient ainsi y voir un réel atout si Paris devenait une ville au cadre de vie propice au sport, aussi bien en pratique qu'en simple divertissement. Bien évidemment, les Jeux Olympiques de 2024 devraient permettre au territoire français de réfléchir aux questions et enjeux liés au sport. Une effervescence globale, liée à l'organisation des Jeux, va apparaître dans l'ensemble des régions concernées, favorisant la prise de conscience des bénéfices apportés par le sport dans sa globalité.

Des efforts seront donc à consentir d'ici 2024, par l'ensemble des acteurs du sport, avec le Grand Paris comme fer de lance en matière d'attractivité. Et c'est cette idée d'attractivité par le sport que tente d'impulser l'association Paris Ile-de-France Capitale Économique. Cette association créée par la CCI de Paris (ndlr : Chambre de Commerce et d'Industrie) regroupe de nombreuses grandes entreprises impliquées dans le sport comme par exemple La Poste et la BNP Paribas. Paris Ile-de-France Capitale Économique a pour but de développer l'attractivité de la métropole parisienne. Pour cela, elle a notamment choisi le sport comme support d'appui pour le développement de la capitale. L'association tiendra d'ailleurs un évènement digital, ouvert à tous, le 10 décembre à partir de 18h pour y aborder les liens entre le sport, les entreprises, l'inclusion socio-économique, l'innovation ou encore l'attractivité.

Si le Grand Paris n'est pas encore une référence mondiale du sport, il pourrait bien le devenir, s'appuyant sur des bases solides, et avec une ambition forte de corriger son retard sur les plus grandes métropoles mondiales, afin, qui sait, de devenir LA capitale de la pratique sportive d'ici 2024.

Crédit photo en Une : A.S.O./Alex Broadway

Le sport est la seule et unique chose qui me procure autant d'émotion que l'amour, sûrement parce que je suis amoureux du sport. Parfois il me le rend bien.

Dernières publications

En haut