Pour cette 27ème édition du Paris Manga – Sci-Fi Show, le Catch Corner était une nouvelle fois présent du côté de la Porte de Versailles pour satisfaire les fans et convaincre les curieux. Mission réussie ? WeSport FR était présent sur les lieux.

 

De prime abord, lorsque l’on évoque le Paris Manga, le catch n'apparaît pas directement à l’esprit. Et pourtant, depuis plusieurs années maintenant, ce divertissement sportif trouve une place non négligeable dans le salon dédié à la pop culture grâce à ses spectacles, son espace merchandising et la venue de stars mondiales de la discipline. Un rendez-vous que beaucoup attendent à en croire certains fans rencontrés aux abords du ring placé au fond du hall 7. Le Catch Corner peut se vanter de bénéficier d’une belle surface au Paris Manga, proche des points de restauration et d’une scène permettant de ramener des néophytes. Ces derniers sont d’ailleurs agréablement surpris de ce qu’ils observent lorsque l'on constate leurs mimiques incessantes. Alors que le catch doit affronter les préjugés depuis sa création, beaucoup s’arrêtent devant le ring de l’Atlas, fédération française présente pour l’occasion, afin d’admirer entre autres les prestations de Jack Tylor et de Val Eden, rencontre marquée par le violent atterrissage de ce dernier dans le public après avoir brisé la petite barricade de sécurité.

Pour mettre au point ce spectacle, les prometteurs ont commencé à travailler dès le mois de décembre en planifiant et organisant minutieusement chaque combat. Le week-end a été marqué par l’organisation de l’Atlas Wrestling Cup, un tournoi visant à occuper les quatre shows que propose la fédération les 16 et 17 février, mais pas que comme le raconte Hellmer Lo'Guennec. « Pour moi le catch, c’est une histoire. C’est un peu ce qui manque parfois en France, explique le président de l’Atlas. Il y a eu une histoire qui s’est déroulée tout au long du week-end, le public était donc très chaud ».

Une foule qui s’est justement faite remarquer lors du combat entre Jack Tylor et Val Eden, rivalité qui s’est construite dès le samedi, et la finale du Tournoi Atlas opposant Rick Salem et Ravage, véritable outsider pour qui les fans se sont pris d’attache. Il faut dire que le lutteur masqué a souffert pour atteindre la finale.

 

Ravage (en bas) en mauvaise posture face à Thiago Montero (Image : We Sport FR)

 

« À ce moment-là, je pense à ma vie et je me dis qu’il faut garder courage et continuer à se battre jusqu’au bout », s’amuse Ravage à la fin du Paris Manga – Sci-Fi Show en visionnant la photo ci-dessus. Stan Corey a également le sourire aux lèvres après le dernier spectacle, mais pas pour les mêmes raisons. Face à Christianium, il est parvenu à devenir le nouveau champion de la WPE, quelque chose de « tout à fait normal » pour Corey, qui savait dès les premiers coups de cloche qu’il allait réaliser un bon match assure-t-il avec la même confiance qu’il affiche sur le ring.

L’Atlas aura provoqué toutes sortes d’émotions aux personnes présentes au Paris Manga, pour leur plus grand plaisir comme l’explique notamment Raphaël, 16 ans, venu expressément à la Porte de Versailles pour le Catch Corner. « Le show était très très bon, les catcheurs ont donné d’excellents matches qui faisaient plaisir au public. On sentait parfois que les personnes voulaient donner de la voix. » Le pari est remporté, et ce en seulement quelques secondes. Entre coups bas et appels à l’aide au public, les codes du catch sont repris, même si Lo'Guennec nous confirme qu’un spectacle au Paris Manga se construit différemment qu’un show lambda de sa fédération. « On a un public qui est beaucoup moins fan de catch, un public extérieur, ou alors des personnes qui regardent peut-être ce qui se fait à la WWE. Ils n’ont pas l’habitude de se déplacer pour du catch français donc c’est un peu différent ».

Pour autant, les principaux protagonistes de ce spectacle sportif s’accordent à dire qu’il n’est pas difficile de proposer son produit à un public néophyte, au contraire. « C’est toujours plus facile de catcher face à des connaisseurs, mais il y a cette difficulté qui fait qu’avec eux, il faut essayer de se renouveler. Ici, il faut surprendre sans faire du basique » explique Ravage. « On a l’habitude d’être dans des shows où les gens ne viennent que pour ça. Ici, c’est vraiment un public qui n’est pas connaisseur, et moi, c’est mon moment préféré sur le ring parce qu’ils n’ont pas l’habitude et il faut essayer de tous les mettre dans notre poche, et les faire aimer le catch. C’est un réel défi, ça ne met pas une pression, confie pour sa part Salem. J’ai plus une pression lorsque je lutte devant des personnes qui s’y connaissent à mort car ils vont chercher le moindre détail, alors qu’au Paris Manga, ils ont juste envie de s’amuser » ajoute le grand vainqueur du tournoi de l’Atlas.

Rick Salem, vainqueur de l'Atlas Wrestling Cup (Image : Atlas)

 

L’objectif du Catch Corner n’est pas seulement de satisfaire une foule de passionnés, mais aussi de faire découvrir ce spectacle unique qui souffre parfois de sa propre image. « Des personnes n’étaient pas au courant qu’il y avait des fédérations françaises qui organisaient des shows à côté de chez eux. Donc on sait que ça a converti des non-fans de catch à venir suivre le catch français, que ce soit avec l’APC, ATLAS ou d’autres organisations, des gens qui sont agréablement surpris par le niveau des catcheurs français », commente Sylvain Guernalec, organisateur de cet espace. Une version confirmée aux abords du ring par un fan de la première heure. « Pour les nouvelles personnes qui veulent découvrir le catch, c’est idéal. J'ai des amis qui ont commencé à regarder grâce au Catch Corner, et franchement c’est un lieu parfait pour regarder du catch français », avoue-t-il. Mais que pensent alors les curieux qui se promènent devant ce ring ? « C’est assez spectaculaire » confesse une passante, qui s’est éternisée quelques secondes pour admirer Dick Rivière, Aigle Blanc et Hellmer Lo'Guennec s’affrontant dans un combat triple menace. « C’est en même temps impressionnant et drôle à regarder » ajoute-t-elle. La définition parfaite du catch en général.

S’il regrette des blessures à la fin du week-end, « la vraie tâche noire » confesse-t-il en estimant que certains pépins physiques étaient évitables, le bilan est positif malgré des contraintes financières et environnementales pour Lo'Guennec. En effet, si le Paris Manga est une réelle opportunité pour s'afficher devant un public très vaste, les facteurs externes sont nombreux.

Mais le Catch Corner a également été l’occasion pour les passionnés de rencontrer Kevin Nash, légende de la WWE, WCW et de la TNA. Si les plus chanceux ont eu la chance de le rencontrer directement pour échanger et prendre une photo qui restera à coup sûr collector, l’ancien membre de la nWo s’est également prêté au jeu de la conférence publique. Peu bavard sur certaines questions, Nash n'a cependant pas manié la langue de bois et a livré plusieurs anecdotes intéressantes, revenant notamment sur l’invasion de la DX avant un show de la WCW, expliquant ne pas aimer recevoir de piledriver, dont le tombstone de l’Undertaker, et a en outre révélé que Randy Orton n’avait pas prolongé son contrat avec la WWE. We Sport FR a d'ailleurs eu l’honneur de s’entretenir avec Kevin Nash pour une interview exclusive disponible ici.

Un week-end idéal pour les fans et les gestionnaires du Catch Corner, qui avouent qu’un nouvel espace consacré à ce divertissement sportif devrait être au programme de la future édition du Paris Manga & Sci-Fi Show organisée à la fin de l’année 2019. Concernant l’Atlas Wrestling Club, la majorité des catcheurs présents à Paris le week-end du 16 et 17 février seront à retrouver le 21 avril 2019 dès 15h00 aux Ulis pour Arkhe, le prochain show organisé par la promotion. Événement durant lequel Rick Salem défendra sa coupe remportée pendant le week-end, qui devient désormais un titre à part entière. Qui a dit que le catch n'avait pas de beaux jours devant lui en France ?

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(Image principale : We Sport FR)