Après trois premières étapes assez mouvementées, l’heure est venue de faire le point. Dans ces trois premières journées du Tour de France 2020, quelles sont les principales satisfactions ? À l’inverse, qu’a-t-on moins apprécié ? Voici nos tops/flops de ce début de Tour.

 

Les hommes en forme

Le patron Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step)

Comme souvent, le Français était attendu, et il a répondu présent. Avec une route qui s’élevait sur la deuxième étape entre Nice Haut Pays et Nice, Julian Alaphilippe pouvait tenter quelque chose. C’est ainsi qu’à 13 kilomètres de l’arrivée, dans le col des Quatre Chemins, le Saint-Amandois passe à l’attaque. Derrière lui, seuls Marc Hirschi (Sunweb) et Adam Yates (Mitchelton-Scott) sont capables de suivre le meilleur coureur de l’année 2019.

Si Yates donne du fil à retordre à Alaphilippe et le prive des huit secondes de bonifications, le Français peut toujours espérer prendre le maillot jaune en cas de victoire d’étape. Grâce à une bonne coopération, le trio résiste au peloton et va se disputer la victoire au sprint. Julian Alaphilippe se montre le plus rapide, résiste au retour de Marc Hirschi et va chercher sa cinquième victoire d’étape sur la Grande Boucle ! Par la même occasion, il retrouve donc « son » maillot jaune, porté pendant 14 jours l’an dernier, et confirme son retour en (très) grande forme.

 

La surprise Alexander Kristoff (UAE Emirates)

À peine cité parmi les outsiders avant la première étape, on avait peut-être oublié un peu trop vite le sprinteur norvégien. Bien placé à l’approche du sprint, il choisit d’abord de prendre la roue de Cees Bol (Sunweb). Très bon choix, puisque le Néerlandais accélère et lance son sprint sur la droite de la route, ce qui permet à Kristoff de prendre de la vitesse juste derrière. L’ancien champion d’Europe déborde ensuite par la gauche et fait parler sa puissance jusqu’à la ligne d’arrivée. Il peut serrer le poing : grâce à cette victoire inaugurale, Alexander Kristoff est le premier maillot jaune du Tour de France 2020. À cette occasion, il est d’ailleurs devenu le deuxième Norvégien à revêtir la tunique, neuf ans après Thor Hushovd.

 

La résistance de Marc Hirschi (Sunweb)

Sur la deuxième étape, il a été le seul en mesure de rester dans la roue de Julian Alaphilippe lors de son attaque dans le col des Quatre Chemins. Si les deux hommes ont ensuite été rejoints par Adam Yates, Marc Hirschi est bien le seul à avoir pu suivre le Français au moment précis de son attaque. Mieux, il lui a même tenu tête dans le final, ne s’inclinant que de quelques centimètres. Le jeune coureur suisse (22 ans), ancien champion du monde espoir, a laissé entrevoir son très grand potentiel. De là à viser une victoire d’étape d’ici la fin du Tour ?

 

On a moins aimé

La pluie sur la première étape

Samedi à Nice, l’actrice principale du Grand Départ de la 107e Grande Boucle n’était autre que… la pluie ! Avec elle, de nombreuses chutes sont venues marquer cette première étape. Ces chutes à répétition ont même obligé les coureurs à « neutraliser » eux-mêmes la course. À l’image de Tony Martin (Jumbo-Visma), présent à l’avant du peloton, les coureurs ont donc levé le pied et tenté simplement de rallier l’arrivée en limitant les dégâts.

Les commissaires de course ont eux aussi pris une décision qui s’imposait, en figeant les temps pour le classement général à trois kilomètres de l’arrivée. Malgré cela, une ultime chute a secoué le peloton juste après la banderole des trois kilomètres. Forte pluie et chutes en pagaille ont donc gâché cette première étape du Tour 2020.

 

Sam Bennett (Deceuninck-Quick Step) attend toujours…

Sam Bennett arrivait à Nice en n’ayant jamais gagné la moindre étape sur la Grande Boucle. Et, malheureusement pour lui, la donne n’a toujours pas changé après trois journées. Quatrième lors de la première étape, deuxième hier à Sisteron, le sprinteur Irlandais ne parvient pas à retrouver le chemin du succès. Sur la troisième étape, il en est pourtant passé tout près, seulement 3 (Lotto-Soudal). Après ces deux occasions manquées, Sam Bennett espérera enfin triompher très prochainement sur ce Tour.

 

… Peter Sagan (Bora) aussi

Dans l’échappée lors de la deuxième étape, présent sur le sprint samedi et lundi, Peter Sagan est bien en jambe. Avec deux cinquièmes places aux arrivées et quelques points pris lors des sprints intermédiaires, il porte même (déjà) le maillot vert. Oui mais voilà, la victoire se fait toujours attendre pour le sprinteur de l’équipe Bora. Depuis le 10 juillet 2019, à Colmar, le triple champion du monde n’a plus levé les bras. Cette année, le Slovaque semble proche de retrouver le chemin de la victoire, mais a pour le moment dû s’incliner face à plus fort que lui.

 

Si des hommes ont donc créé la surprise ou simplement répondu aux attentes, d’autres seront attendus lors des prochaines étapes de ce Tour de France 2020. Rendez-vous dans quelques jours pour un nouveau point, alors que la haute montagne se profile à l’horizon.

 

Crédit photo : A.S.O.