Il y a un an déjà Kobe Bryant disparaissait. Dans le malheur des fans de NBA et dans l'immense foule d'hommages, un a retenu particulièrement l'attention, celui d'Olivia Leray dans sa chronique “On ne pouvait pas le rater” diffusée chaque matin sur les ondes de France Info. Un an après, celle qui a réconforté a sa manière une partie de la communauté NBA revient pour WeSport sur cette fameuse chronique, son parcours et son amour pour le sport.

“Tout a commencé par un stage de 3e”

Olivia Leray est née à Valence, dans la Drôme comme elle l'aime à le rappeler, proche de l'autoroute des vacances, la mythique A7. Titulaire d'une Licence d'Histoire – Relations internationales et sociales, elle fait également une préparation en école de journalisme avant de rentrer à l'ESJ Pro de Montpellier (un antenne de l'ESJ Lille pour les formations en alternance). On notera un passage au Puy-en-Velay également et, c'est promis, elle aime cette ville. Le journalisme ? “Je l'ai découvert en stage de 3e, juste parce que je ne voulais pas faire comme les autres” raconte-t-elle. La radio, elle, elle la découvre à Montpellier, alors qu'elle naviguait sur Twitter déjà pour veiller sur l'information. Elle est contactée pour rejoindre Radio Campus Montpellier et y parler de sport. Cette expérience d'un an lui permettra de rencontrer des sportifs tels que Thierry Omeyer notamment. C'est suite à ses études qu'elle rentre à RTL, d'abord en tant que pigiste pour des reportages d'actualité, puis en remplacement à la présentation des journaux, avant d'avoir une chronique dans la pré-matinale de 4h30 à 7h, des horaires difficiles qui l'ont poussée à partir en direction de France Info où, chaque matin dans la matinale, on retrouve sa chronique “On ne pouvait pas le rater”, une manière de chroniquer sur l'actualité, pas forcément à la une, de façon différente de ce qui peut être fait, avec un ton pétillant et spontané.

“Je suis une dingue de la radio”

Si nous avons eu l'occasion de la voir en remplacement sur France 5 dans C à vous, l'émission en access prime-time d'Anne-Élisabeth Lemoine, qu'elle referait avec plaisir si ça lui était redemandé, Olivia Leray préfère la radio, elle en est même dingue. “La radio fait passer beaucoup plus d'émotions que la TV, on peut capter un mot, une phrase, ça ne tient à rien, on peut totalement passer du top au flop, j'aime cela, je suis une dingue de la radio”. Ses chroniques, elle les prépare la veille au soir, les sujets sont discutés avec son rédacteur en chef et les notes sont prises sur son iPhone “parce que mon ordinateur ne fonctionne plus très bien (rires)”. Deux chroniques sont à préparer, celle de 6h55 et celle de 8h25 et, entre les deux, “je peaufine souvent celle de 8h25 et si une grosse actualité arrive ou si celle que nous avions choisi la veille nous paraît dépassée, nous changeons lorsque j'arrive au bureau vers 5h15. Le reste de la journée je passe beaucoup de temps sur Twitter pour rester à l'affût de l'information.”

“Je me suis dit, écrit pour toi ce qu'est une légende”

“Quand j'ai appris la mort de Kobe, j'étais en terrasse avec un ami, nous sommes restés scotchés quand nous avons appris la nouvelle” nous raconte-t-elle”. Cette chronique du 27 janvier dernier qui va toucher une grande partie de la communauté NBA, “je ne voulais pas faire une liste de son palmarès, je n'étais pas légitime, alors je me suis dit, écris pour toi ce qu'est une légende”. Depuis, elle l'admet, de nombreuses personnes admettent suivre sa chronique régulièrement depuis que la vidéo de sa chronique hommage ait circulé à plus d'1,2 million de reprises sur Twitter. “Le plus gratifiant c'est qu'on me dise que ce que je dis c'est juste, les messages m'ont touchée, alors oui les partages c'est toujours gratifiant mais recevoir des messages et voir les commentaires de personnes que j'idolâtre, c'était vraiment fort, je me suis dit WOUAH !”

Mais Olivia Leray, à défaut de suivre la NBA, est bel et bien une passionnée de sport. Handballeuse en Nationale 2, elle suit à la loupe le championnat du monde (s'exclamant d'ailleurs pendant notre interview devant le Hongrie – Espagne du tour principal). Le parcours des Bleus, contrairement à beaucoup, elle ne le trouve pas si inquiétant. “Je ne leur en veut pas, une équipe ça se construit dans la difficulté, le match du Portugal en a été une démonstration en réponse à un début de tournoi compliqué, c'est une nouvelle équipe, on ne doit pas en attendre autant que la génération précédente”.

“Vivre le Tour, c'est des émotions multipliées par 8000”

Au-delà du handball, Olivia Leray a eu la chance de couvrir la Coupe du monde de football féminin en France ou le Tour de France par deux fois, elle qui pourtant ne suit le cyclisme que depuis quelques années devant sa télévision. “Vivre le Tour, c'est des émotions multipliées par 8000. Je repense à l'abandon de Pinot l'an dernier qui m'a mis les larmes aux yeux, je repense également à un reportage que j'avais fait à Bagnères-de-Luchon avec la victoire de Julian Alaphilippe, maillot à pois sur ses épaules, le début de la “AlafMania”. Ce garçon respire le panache et le voir seul sur la colline en route vers le maillot arc-en-ciel en septembre alors qu'on pensait que le Tour allait clôturer l'année à cause du contexte, c'était vraiment fou.”

Olivia Leray lors du Tour 2019, interviewant Christian Prudhomme, le directeur du Tour.

Elle est également revenue sur la crise sanitaire et économique qui a touché de nombreux médias, dont L'Équipe, auxquels elle a rendu un hommage dans une de ses chroniques ainsi que sur la situation du sport amateur en France. “Oui je suis réellement inquiète. Pour ma part, à France Info, je n'ai pas trop ressenti cette pression mais j'ai des collègues, amis qui ont vécu des moments vraiment durs”.

J’avais fait une chronique sur le sport amateur, j’ai côtoyé une dizaine de clubs depuis que j’ai commencé le hand. Évidemment il y a quelques salariés, mais la majeure partie des personnes sont des bénévoles. Ils passent autant de temps, donnent autant que nous dans leurs clubs, c’est juste leur vie. Ils sont toujours là pour nous. C’est leur passion, l’environnement, ils vibrent derrière nous. Je suis très inquiète surtout pour les sports indoor parce qu’on ne sait pas quand on pourra reprendre. Je ne crois même plus à pouvoir retourner m’entraîner dans le gymnase cette saison” avoue-t-elle. 

Il nous reste à remercier Olivia Leray pour le temps qu'elle nous a accordé pour cet entretien, pour sa chronique formidable sur Kobe comme pour toutes les autres, en espérant la retrouver très vite sur les terrains de sports pour nous faire vibrer par sa voix à travers la radio.