Il n'aura finalement déménagé que de quelques kilomètres. Tradé par les Lakers dans un gros échange entre Minnesota, Utah et donc Los Angeles, Russell Westbrook avait, dans un premier temps, atterri à Salt Lake City. Mais, au sein d'une franchise désireuse de repartir avec des jeunes uniquement, et dans une salle où RussWest avait déjà été chahuté bien fort, il ne posera finalement jamais le pied au centre des Etats-Unis. Il reste chez lui, à Los Angeles. Mais dans une nouvelle franchise, sa 3ème en moins d'un an. Lui, si stable au début de sa carrière, qui enchaîne les “échecs” depuis son départ du Thunder (Rockets, Wizards, Lakers). Arrivera-t-il à retrouver de la stabilité? Parviendra-t-il enfin à décrocher la bague de champion qu'il espère tant, pour faire taire ses nombreux détracteurs? C'est évidemment tout le mal qu'on lui souhaite. En tout cas son arrivée du coté de Lob City fait passer la franchise dans une catégorie supérieure. 

Rester à LA, son souhait exaucé 

Il a gentiment été mis à la porte chez les Lakers, lui qui avait pourtant fait beaucoup de concessions depuis l'entame de la saison. Dans un rôle qu'il ne voulait pourtant pas, il a su se réinventer, en sortie de banc, pour finalement être convainquant. Avec 15.9pts, 6.2rbds et 7.5asts par match, il réalise une saison complète, loin de ses anciens standards évidemment, mais bien au dessus de ce qu'il faisait au début d'exercice. Et puis, une fois encore, il fallait trouver un bouc émissaire. Le choix était vite fait, et Westbrook, une nouvelle fois, encaissait les coups.. pour finalement être mis sur la touche, au profit de D'Angelo Russell, un ancien de la maison.

Mais le MVP 2017 voulait à tout prix rester dans la cité des Anges, lui le natif de Long Beach, ville se trouvant dans le compté de Los Angeles, à 30kms de la Crypto.com Arena. Il y a passé toute son enfance, a fait ses années d'études à UCLA à Westwood, et la plupart de sa famille se trouve encore en Californie. En restant là-bas, il trouvera un peu de stabilité. D'autant plus qu'il n'arrive pas en terre inconnue.

Des louanges, du baume au cœur

Car plusieurs joueurs lui ont clairement fait un appel du pied, une fois mis à la porte par les Lakers. C'est le cas de Paul George, son ancien coéquipier du coté d'Oklahoma City, avec qui il entretient de forts liens d'amitié. PG13, devant la presse, lui a d'ailleurs déclaré sa flamme : “Si quelqu'un se trouve sur le marché, Russell, et si cela a du sens par rapport à notre équipe, nous sommes tous pour. Mais en même temps, je pense que nous sommes bien aussi si rien ne se passe. Il y a assez de personnes dans ce vestiaire pour que ça marche. Mais ça améliorerait définitivement notre équipe si nous avions ce meneur de jeu traditionnel. Pour nous faire entrer dans les matches, pour rendre un match facile, donc j'espère que Russell verra ça et que nous trouverons une solution. Nous avons assez de shooteurs pour entourer Russ, ici Russ peut être Russ et, vous savez, je pense que le terrain sera ouvert pour lui, l'espace sera là pour lui. Je suis un grand croyant et un grand fan du travail de Russ, j'ai eu une de mes meilleures saisons dans ma carrière à ses côtés. J'ai vu ce qu'il peut faire, nuit après nuit, et il a encore beaucoup de jeu en lui. Donc j'ai un avis biaisé quand il s'agit de Russ, et je crois vraiment qu'il peut améliorer une équipe. C'est un si grand talent. Il prend des rebonds, trouve des gars et rend le jeu facile pour tout le monde. Je pense qu'il va arriver, qu'il va s'intégrer, qu'il va comprendre comment nous jouons et qu'il va s'y adapter. Je lui ai parlé, juste pour voir où il en est et si je peux faire quelque chose. Mais oui, je lui ai parlé“.

Nicolas Batum, qui a vécu la même situation que Westbrook avec sa mise à l'écart de l'effectif lorsqu'il était à Charlotte, voyait lui aussi d'un bon œil l'arrivée de Brodie. Il comprend sa situation et immagine Westbrook capable de se relancer comme lui l'a fait chez les Clippers : “Je comprends la situation dans laquelle il se trouvait ces dernières années. Je ne peux pas lui en tenir rigueur, car j'ai été considéré comme le pire joueur de la NBA avant d'arriver ici . Certaines situations fonctionnent pour vous, d'autres non. Cela ne vous définit pas en tant que joueur. Ça ne peut pas résumer toute sa carrière à cause de ce qui s'est passé ces 18 derniers mois. J'ai connu ça donc… S'il vient avec nous, je vais l'accueillir à bras ouverts. C'est un grand joueur. Il peut aider notre situation, notre équipe est différente. Peut-être que c'est la meilleure situation pour lui. On ne sait jamais. Si nous le faisons, je serai plus qu'heureux. Hall of Fame, MVP, on ne peut pas vraiment dire non à ça… Les Clippers m'ont donné une chance après ce qui m'est arrivé à Charlotte. Et je ne suis qu'un joueur de complément. S'il peut connaître la même réussite, il peut vraiment permettre à l'équipe d'atteindre un niveau supérieur.

Un effectif taillé pour le titre 

Qu'on aime ou non Russell Westbrook, avec ses qualités et ses défauts, force est de constater qu'il apportera un plus indéniable à l'effectif des Clippers. Avec les arrivées des très expérimentés Eric Gordon et Mason Plumee, en plus du jeune et talentueux Bones Hyland, les Clippers semblent plus forts. Si Reggie Jackson s'en est allé, Tyron Lue a réussi à rééquilibrer son effectif en apportant de la densité à l'intérieur où seul Zubac faisait le poids. Terance Mann est toujours là, Nicolas Batum et Marcus Morris en sortie de banc font toujours autant de bien, et surtout, Paul George et Kawhi Leonard semblent plus en forme que jamais, et en même temps ! Fait assez rare pour être souligné.

Mais cela sera-t-il suffisant face à des Mavs renforcés par l'arrivée de Kyrie Irving? Face à des Suns revigorés par le trade de Kevin Durant? Contre des Warriors dont il ne faut jamais sous-estimer l'orgueil? En duel avec des Nuggets sans doute plus forts qu'ils ne l'ont jamais été autour d'un Jokic en route pour un 3ème titre de MVP consécutif? L'avenir nous le dira, mais l'arrivée de Russell Westbrook en tant qu'agent libre a tout d'une bonne opportunité.

Crédit photo: Sport Business Mag