Les tribunes du Chatrier à peine vidées, il est déjà l’heure de se jeter dans la saison sur herbe, une saison courte, mais intense, surtout ponctuée par un des 4 majeurs: Wimbledon. Alors ensemble mettons nos plus belles tenues blanches et faisons le tour des têtes qui seront à suivre attentivement du 2 au 15 Juillet prochain :
Les favoris
Certains joueurs ont prouvé sur les derniers mois/années leurs prédispositions à s’avancer dans un Wimbledon avec le costume de favoris, les voici :
Roger Federer
Comment ne pas commencer par le maître des lieux, n°1 mondial et tenant du titre?, Roger Federer s’avance en ultra favori à sa propre succession. Et soyons honnête, autre chose qu’un titre sera une immense déception pour le suisse tant ce troisième majeur de l’année est son favori. Rappelons juste que Roger fut 8 fois titré sur le gazon londonien, un record. L'ancien numéro un mondial avait déjà probablement coché la date du 15 Juillet sur son calendrier quand il a renoncé à Roland-Garros. Résultat, une préparation optimale ponctuée par un titre à Stuttgart et une finale à Halle.
Marin Cilic
S'il y a bien un joueur qui s’est récemment affirmé comme cadors du circuit, c’est bien Marin Cilic. Dans l’ombre des têtes d’affiche, le croate a su faire preuve d’une régularité à haut niveau assez époustouflante. C’est simple: sur les 4 derniers tournois du Grand Chelem, Cilic c’est deux finales (Wimbledon 2017,Open d’Australie 2018), et un quart de finale (Roland-Garros 2018). Nul doute que le finaliste en titre et tout récent vainqueur du Queen's aura à nouveau à cœur de se montrer sur un gazon londonien qui colle parfaitement à son jeu de gros cogneur.
Novak Djokovic
Ah il est loin le “Djoko” imbattable de 2015. Si loin que ça ? En tout cas il semble se rapprocher petit à petit, et ce serait une terrible erreur que de ne pas se méfier de Novak Djokovic. En effet le 22ème mondial reprend peu à peu des couleurs :1/8ème de finaliste en Australie et ¼ de finaliste à Paris, le serbe re-pointe le bout de son nez dans les secondes semaines de Grand Chelem. Pas suffisant jusqu’ici, mais nul doute que « Nole » ait à cœur d’officialiser sa reconquête sur un gazon qui l’a déjà vu trois fois titré. En attendant c’est à quelques kilomètre d’ici, sur le central du Queen’s que l’ancien numéro 1 mondial s'est préparé, en atteignant la finale qu'il a perdu face à Marin Cilic.
Juan Martin Del Potro
Le circuit ATP est depuis plus d’un an maintenant garde privée des deux monstres que sont Roger Federer et Rafael Nadal. Mais si l’on devait compléter notre podium, nul doute que Juan Martin Del Potro serait en mesure de ravir le bronze. En effet, l’argentin est depuis le retour de sa grave blessure au poignet, un de ceux qui peut rivaliser avec le gratin du circuit, que ce soit au niveau du tennis, ou de l’ora qu’il dégage. Juan Martin on l’aime, car on sait qu’avec lui il peut toujours se passer quelque chose. Maintenant il serait temps que le danger permanent concrétise et aille au bout, perspective envisageable pour un joueur capable de battre tout le monde sur le circuit, et qui ne se privera pas de faire subir ses coups de boutoir parfaitement adaptés à la surface rapide que Wimbledon propose.
Nick Kyrgrios
Il est l’heure Nick, l’heure d’enfin montrer au monde entier que toi aussi tu as cette trempe de champion ! Plus connu pour ses dérapages que pour ses résultats, Nick Kyrgrios a pourtant tout pour enfin réussir : puissance des deux cotés, service surpuissant, et une délicieuse main. Wimbledon fait parti de ses terrains de jeux favoris, avec notamment quelques victoires exceptionnelles contre Richard Gasquet, Milos Raonic, ou Rafael Nadal. Nul doute que si l’australien ne pète pas les plombs, il sera un des gros clients cette année, en tout cas, il serait temps.
Les outsiders
Ils seront à suivre de très près, mais n’ont pour l’instant pas apporté les garanties nécessaires pour pouvoir prétendre à être titré le 15 Juillet, voici un petit panel de joueurs pouvant jouer les troubles fête lors de cette édition.
Rafael Nadal
Rafael Nadal, doublement titré à Wimbledon, n°1 mondial et tout récent vainqueur à Roland Garros, alors pourquoi outsider ? Tout simplement parce Rafael Nadal ce n’est pas mieux qu’un 1 /8 de finale depuis 7 ans sur le gazon londonien, et cela peut s’expliquer par un jeu non adapté à la surface, ce qui peut poser problèmes face à de vrais spécialistes. Mais attention, le Nadal qui nous est livré depuis 18 mois est une machine à gagner, avec un certain record de titres du Grand Chelem détenu par Roger Federer à aller chercher (17 contre 20), alors pourquoi pas…
Alexander Zverev
Alexandre Zverev est la nouvelle tête d’affiche de la Next Gen. A 21 ans, l’allemand est bien bien ancré à la 3ème place du classement ATP grâce à une solidité à toute épreuve et un style de jeu complet lui permettant d’être performant sur n’importe quelle surface. En témoigne ses 3 Masters 1000 obtenus, le dernier cette année sur la terre battue de Rome. Mais ce palmarès assez extraordinaire pour son jeune âge contraste avec sa difficulté à se sublimer lors des tournois du Grand Chelem. Résultat : un ¼ de finale comme meilleur résultat dans un majeur, plutôt maigre pour un numéro 3 mondial. Une chose est sûre, le jeune prodige ne tardera pas à enfin se montrer dans un grand évènement, la question est quand ? « Sacha » ne dirait probablement pas non à Londres…
Grigor Dimitrov
“Baby Fed” est un surnom que l’on ne peut plus se permettre de porter à 27 ans, il est temps que Dimitrov devienne ce que l’on attend de lui: un top joueur mondial capable de régulièrement aller loin dans les majeurs. Wimbledon a cru le voir éclore en 2014 dans une demi-finale face à Djokovic, depuis Londres attend toujours de revoir le bulgare lâcher ses coups droits et revers à une main d’une pureté très peu égalée sur le circuit. Au niveau de la préparation rien de bien réjouissant pour le moment: une victoire poussive face à Dzumhur (29ème), et une défaite en deux sets face à Djokovic. Il ne reste plus qu’a attendre un tour de magie du bulgare pour espérer le voir aller loin, ça tombe bien c’est typiquement ce dont Dimitrov est capable.
Kevin Anderson
Ce n’est pas celui que l’on attend le plus, mais faites lui confiance pour semer la zizanie dans sa partie de tableau. Kevin Anderson est l’arquétipe du joueur qui peut faire très mal quand il est en confiance, cela tombe bien, c’est le cas. Auteur d’une très bonne première partie de saison, le sud africain aborde cette tournée sur gazon à la 8eme place mondiale, une tournée dont il se verrait bien la révélation. Alors certes il est peu probable de voir Kevin Anderson aller au bout de cette édition de Wimbledon, mais ses armes que sont coup droit et service foudroyant en feraient bien un coupeur de tête (voir plus ?).
John Isner
John Isner aura probablement un petit sourire au moment de retrouver le gazon sur lequel il a passé 11h15 aux cotés de Nicolas Mahut pour obtenir une place au deuxième tour. Cependant ,pas sur que l’américain signe pour un nouvel épisode, au contraire, si le bombardier parvient à s’économiser, il sera très dur à bouger à l’entrée de la deuxième semaine. Un adversaire toujours très compliqué à manœuvrer grâce à son service superpuissant, et qui, si il parvient à élever son niveau de jeu, deviendra redoutable. Une chose est sure, l’une des figures de ce circuit se verrait bien couronné sur un tournoi qui l’a fait entrer dans la légende.
Milos Raonic
Il fût un temps où Milos Raonic aurait fait parti des grands favori à la couronne ici à Wimbledon. En effet le grand canadien se présentait il y a deux ans en finale ici même après une demi finale titanesque remportée face à Roger Federer. A cette époque, Milos Raonic était parvenu à faire son trou et à se hisser à la troisième place mondiale, bien plus jeune que les cadors qu’étaient Federer, Nadal, Djokovic, et Murray. En avance sur la « next gen », on le voyait bien jouer des coudes pour le trône, mais une blessure en a décidé autrement. Aujourd’hui de retour, le géant canadien semble à nouveau en mesure de faire mal, d’autant plus sur gazon, lui qui a su énormément progresser sur le jeu de fond de court et à la volée se verrait bien bousculer la hiérarchie. Son service, un des meilleurs du circuit sera à lui aussi son arme principale, reste à voir si tout le reste, et surtout le physique, peut suivre. Si c’est le cas, si le Milos Raonic de 2016 pointe le bout de son nez, alors nous ne souhaitons à personne de l’avoir dans sa partie de tableau.
Les surprises
Ils sont une poignée de joueurs auxquels on ne pense pas forcément pour soulever le graal, manque de talent, d’expérience, de rythme. Ils seront pourtant de ceux d’ou peut venir l’étincelle, voici les surprises possibles.
Dominic Thiem
Certes il est 7ème mondial, certes il reste sur une finale à Roland-Garros, certes il est une des figures du renouveau du tennis mondial, et malgré toutes ces raisons, difficile de voir Dominic Thiem aller chercher un titre sur cette quinzaine. Il suffit de regarder son historique dans ce tournois, seulement un petit 1/8 ème de finale à se mettre sous la dent, et pour le reste, des éliminations au 1er ou 2ème tour. De plus, l’élimination ultra précoce à Halle cette semaine face à Sugita (52ème) ne contredira pas notre thèse. Mais le champion accompli qu’est devenu Thiem est capable de coups de folie, et nous lui souhaitons de nous faire mentir à son sujet.
Borna Coric
Il y en a un qui ne fait pas beaucoup de bruit, mais qui fait son bonhomme de chemin: c’est le croate Borna Coric. Titré à Halle face au maître sur gazon Roger Federer, le 34ème mondial réalise pour le moment sa meilleure saison, avec notamment une première demi-finale de master 1000 d'Indian Wells, et une saison complète sur terre battue marquée par quelques gros combats face à Dominic Thiem ou Novak Djokovic. Connu pour son tempérament explosif, Coric semble plus serein.
Sam Querrey
Dans le genre gros serveur, coupeur de tête, il y en a un qui n’en est pas à son coup d’essai. Un peu dans le même genre que les Isner ou Raonic, Querrey va s’avancer dans ce Wimbledon dans le but de passer les tours les uns après les autres sans se poser de question. C’est ce qui fait sa réussite depuis déjà deux ans, où il reste sur un quart de finale en 2016 et une demi finale en 2017. Mais le plus impressionnant sur ses deux derniers parcours ici, c’est les obstacles : 2016, victoire en 1/16ème de final contre Novak Djokovic, à l’époque numéro un mondial indiscutable, restant sur 3 Grand Chelem remportés à la suite. 2017 : victoire en 1/16ème face à Jo Tsonga, à l’époque numéro 10 mondial, et toujours un client sur gazon, puis victoire face au numéro 1 mondial de l’époque, chouchou des lieux, Andy Murray. Il n’y a pas à dire, Sam Querrey aime faire dans le sensationnel, alors qui sera son bourreau cette année ?
Richard Gasquet
COCORICO ! Allez il fallait bien mettre un frenchie dans cette petite liste, alors pourquoi pas croire en celui qui a la plus belle histoire à Wimbledon ? Il est vrai que si on demande à Richard Gasquet ses plus beaux souvenirs tennistiques, ses pensées iront probablement vers le central londonien,où il a écrit son histoire grâce à notamment deux matchs : 2007 mené 2 sets 0 face à l’immense Andy Roddick, il renverse la partie et livre un des plus beau match de sa carrière pour se qualifier pour les demi finales. 8 ans plus tard, c’est face à Stan Wawrinka qu’il livre une terrible bataille, le dénouement est le même, une demi finale pour notre biterrois préféré qu’il perdra pas la suite face au futur vainqueur, Novak Djokovic. Les plus belles années de Richard sont derrière lui, c’est une certitude, mais si il y a bien un endroit où la flamme doit renaître, ce rectangle de gazon ferait parfaitement l’affaire.
Andy Murray
Dernier de cette liste, il sera sans doute l’énigme de cette quinzaine. Le chouchou du « All England club » va enfin rentrer chez lui, la où tout le monde l’aime, là où il a offert deux titres ainsi qu’une médaille d’or olympique à la grande Bretagne. Vous l’avez tous compris, nous parlons ici d’Andy Murray. Devenu meilleur joueur du monde avant une terrible blessure à la hanche l’ayant éloigné des terrains pendant près d’1 an, l’écossais sera le point d’interrogation de cette quinzaine, entre le rêve de revoir l’ancien numéro un mondial à son meilleur niveau, et la réalité d’un joueur en total manque de rythme, il y a un fossé. Et ce n’est pas son unique match cette saison disputé et perdu face à Nick Kyrgrios au Queen’s qui nous donnera beaucoup plus de réponse. Alors comme disent les anglais, wait and see.