L'équipe de France de Basket débute ce vendredi à 15h30 son championnat du monde face au Canada de Shai Gilgeous Alexander. Une rencontre à prendre au sérieux tant les Canadiens apparaissent comme de solides outsiders cette année. Forts d'une préparation intéressante ponctuée par six victoires en sept matchs, les Bleus veulent commencer sur de bonnes bases. Un homme en particulier sera scruté au plus haut point: Evan Fournier. Le leader offensif des Bleus a passé une année pratiquement blanche à New York où Tom Thibodeau ne l'a pas fait jouer. La campagne internationale avec la sélection peut lui permettre de se relancer, lui qui ne veut absolument pas revivre la même saison que l'exercice 2022-2023. Après une bonne préparation à titre individuel, il doit permettre à l'équipe de France de sortir grandi de cette Coupe du Monde. L'occasion est belle.
Evan Fournier, une saison à oublier
27 matchs disputés pour tout juste 17 minutes de temps de jeu en moyenne. 6.1 petits points de moyenne, une inexistence au rebond et à la passe (1.8 et 1.3) et des pourcentages qui témoignent d'un joueur en total manque de confiance. Evan Fournier est passé à coté de sa saison avec les Knicks de New York. Ou plutôt, de son début de saison.
En effet, dès la mi novembre, Thibodeau l'a mis de coté pour ne pratiquement plus le faire sortir du placard. Cinq petits matchs aux alentours du jour de l'an, puis les quatre dernières rencontres de la saison pour faire souffler les cadres en vue des playoffs. La pire saison de sa carrière, pour sa deuxième année du coté de Big Apple. Lui qui a toujours rêvé de jouer dans la ville qui ne dort jamais ne souhaite désormais qu'une chose: en partir le plus vite possible.
Mais après une saison tronquée, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Quelques contenders sont bien venus aux renseignements mais rien de bien concret. Forcément, miser sur un joueur dont les émoluments atteignent les 17 millions de dollars et à qui il reste deux ans de contrat, cela peut paraître risqué. D'autant plus après une saison où physiquement comme mentalement, Evan Fournier a pu être touché.
Tous les signaux sont au vert
Malgré tout, il est apparu en grande forme au moment de la préparation avec les Bleus, et cela s'est ressenti sur ses performances. Lui qui était le capitaine à l'Euro l'an dernier en l'absence des deux vieux briscards Nando De Colo et Nico Batum n'a pas tardé à reprendre ses marques. Mis en confiance par le sélectionneur Vincent Collet, qui n'a jamais douté de lui, il a performé. Et ce, dès que les choses sérieuses ont commencé. Discret pour l'entame en match officiel (3 points et 3 passes contre la Tunisie), dans une rencontre où le sélectionneur a pu donner du temps de jeu à tout le monde, il est monté en régime contre le Monténégro dans un match bien plus accroché: 20 points et 4 rebonds, meilleur marqueur du match, pour permettre aux Bleus de s'imposer. Complet contre le Venezuela (13pts, 5rbds, 4asts), il a fini en boulet de canon avec un gros carton contre l'Australie malgré la défaite : 29 points à 4/5 longue distance, 3 rebonds, 3 passes décisives et 3 interceptions. De quoi le lancer vers sa mission : décrocher enfin un titre majeur avec sa nation.
D'autant qu'il a le soutien de tout le clan tricolore. Le staff, ses coéquipiers savent l'importance d'un Evan Fournier au top pour aller le plus loin possible. Lui l'a bien compris, et sait qu'il aura un rôle plus qu'important au sein du roster. Ce qui ne l'empêche pas d'être ambitieux au possible : “J’ai plus faim de basket que jamais, comme je n’ai pas beaucoup joué cette saison c’est clair que j’ai plus envie de faire de la compétition, d’être agressif. Je veux retrouver le basket tout simplement. Je ne dirais pas que j’aborde le tournoi différemment, mais mon état d’esprit est différent.“
Pas mécontent du retour des anciens Batum et De Colo, absents à l'Euro l'an dernier, il espère viser encore plus haut cette année : “J’ai une très bonne entente avec Nando sur les lignes arrière et Nicolas Batum est un excellent facilitateur. Offensivement, je pense que l’on peut être très fort. Quand je vois comment ils jouent, cela me fout les boules de me dire qu’ils ne soient pas venus l’année dernière. Mais j'espère qu'on fera encore mieux cette année. Ils sont là pour ça. Pour les JO à la maison l'année prochaine, mais avant ça, pour cette Coupe du Monde que l'on aborde avec de grandes ambitions.“
Evan Fournier sort de la saison la plus difficile de sa carrière et pourtant, il sera bien l'atout numéro un d'un des prétendants au sacre mondial. Un statut qui ne l'effraie pas, bien au contraire. Notre Vavan national est obnubilé par une seule chose : remporter enfin une médaille d'or en sélection. A moins d'un an des JO de Paris, ce serait effectivement une très belle mise en bouche.