FC Nantes : Kombouaré de retour, et maintenant ?
Défait à domicile par Strasbourg (1-3), samedi lors de la 26ème journée de Ligue 1, le FC Nantes (16e de Ligue 1) a procédé à un nouveau changement d’entraîneur avec l'éviction de Jocelyn Gourvennec et son remplacement par Antoine Kombouaré, de retour sur le banc nantais dix mois seulement après l’avoir quitté. Suffisant pour se maintenir ?
Alors qu’elle n’a toujours pas trouvé de diffuseur pour la saison prochaine, la Ligue 1 peut toujours se targuer d’avoir dans ses rangs une série digne des plus grandes productions de Netflix : Waldemar Kita et ses entraîneurs. Pour la 18e fois en seize années de présidence au FC Nantes (été 2007 – 2024), le Franco-Polonais a appuyé sur le bouton rouge du changement d’entraîneur pour redresser la trajectoire de son club proche du précipice.
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Cette fois, c’est Jocelyn Gourvennec qui en a fait les frais après la contre-performance de trop du FCN, samedi à la Beaujoire contre Strasbourg (1-3) en Ligue 1. Ainsi, le Breton a rendu son tablier, trois mois seulement après avoir succédé à Pierre Aristouy, dont on se demande toujours si la mise à l’écart était vraiment justifiée. Pour remplacer le tacticien de 51 ans, Waldemar Kita a décidé de faire dans le réchauffé en misant sur Antoine Kombouaré – déjà sur le banc l’an dernier, et qui avait été lui-même déjà poussé vers la sortie pour sauver le navire nantais du péril imminent d’une descente en Ligue 2 -, cet électrochoc est-il susceptible d’éviter (encore une fois) le couperet de la relégation ? Pas si sûr.
Entre le premier et le deuxième passage d'Antoine Kombouaré, l'effectif de Nantes s'est affaiblit
Habitué à être appelé au chevet des équipes qui luttent pour leur maintien, le Kanak tentera de s’appuyer sur son premier passage couronné de succès à Nantes, oscillant entre un maintien acquis dans la douleur lors de sa première saison ; une Coupe de France remportée (2022) ; une épopée en Ligue Europa (2023) et enfin, une série noire de onze matches consécutifs sans victoire en championnat qui lui avait été fatale en mai dernier. Mais contrairement à son arrivée en février 2021, Antoine Kombouaré ne bénéficiera pas de totalement du vent de fraîcheur qu'amène souvent un nouvel entraîneur. Manque d’ambition et d’argent obligent, l’effectif nantais qu’il l’a quitté au mois de mai 2023 est similaire à celui qu’il va retrouver, avec une seule différence de taille : ce groupe dispose encore moins de talents.
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Leader technique du FC Nantes lors du premier passage de Kombouaré en Loire-Atlantique, Ludovic Blas s’en est allé pour Rennes cet été et n’a jamais été remplacé. L'attaque des Canaris est, de son côté, en panne totale d’inspiration, se reposant toujours sur les chevauchées de Moses Simon et l’efficacité à géométrie variable de Mostafa Mohamed. Enfin, Alban Lafont n’est plus le rempart imperméable dans les buts de ces dernières saisons et semble avoir déjà la tête à l'été prochain. L’ancien défenseur du Paris Saint-Germain devra ainsi remobiliser rapidement ses cadres et espérer une certaine réussite alors que le FC Nantes ne dispose pas d’un calendrier des plus faciles dans cette dernière ligne droite.
Le calendrier relevé du FC Nantes rend la mission d’Antoine Kombouaré encore plus difficile
Au total, Nantes affrontera seulement deux concurrents directs dans la course au maintien : Le Havre (J29) et Montpellier (J31). Deux matchs qui se dérouleront en plus hors de ses bases. En revanche, les pensionnaires de la Beaujoire affronteront six membres du top 10. Et non des moindres, tels que le surprenant dauphin du PSG le Stade Brestois, l’AS Monaco, Lille, l'OGC Nice et enfin les revanchards ambitieux, Rennes et Lyon. Un calendrier relevé qui complique encore d'avantage la tâche d'Antoine Kombouaré.
Confronté à ses responsabilités, Waldemar Kita croît, lui, dur comme fer en un redressement des Canaris sous Antoine Kombouaré. Et ce, malgré leurs inimitiés personnelles connues de longue date. « Du moment qu’il a des résultats, qu’il s’entend bien avec Franck… Cela ne me pose aucun problème et je le lui dirai. Moi, je ne vois que le travail qu’il fait. Le reste, je m’en fous, et je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas. Je suis assez intelligent pour mettre mon ego de côté et me mettre en retrait. » L’intelligence ? certainement. La volonté ? Il est légitime d'en douter lorsque le FC Nantes attire davantage l'attention pour la personnalité controversée de son président que pour la mise en place d'un projet sportif véritablement cohérent. Au lieu de ça, Nantes s'enlise dans une gestion court-termiste, solitaire, et surtout rarement visionnaire. Triste pour l'un des plus grands clubs français.