Dans l’imbroglio le plus total, Fernando Alonso a décroché son centième podium en Formule 1. Un chiffre astronomique qui vient récompenser un très bon début de saison de la part de la nouvelle recrue d’Aston Martin. Au vu de ses performances, il serait étonnant que ce nombre n’augmente pas dans les semaines à venir.
A quatre jours près, il y avait pile vingt ans entre le premier et le centième podium de Fernando Alonso dans la catégorie reine du sport automobile. Une longévité hors norme qui place l’Espagnol au rang des légendes de la Formule 1. Dans la nuit de Djeddah, le pilote Aston Martin a fait parler toutes ses qualités, sa fougue, sa science de la course et sa gestion parfaite des pneus pour monter sur la troisième marche du podium.
Au club des 100
Fernando Alonso peut savourer. Il est monté à cent reprises sur un podium en F1. © Icon Sport.
Depuis sa troisième position au Qatar avec Alpine en 2021, Fernando Alonso a dans son viseur cette barre symbolique des cent podiums. Les performances retrouvées de sa nouvelle équipe, Aston Martin, allaient lui permettre d’y arriver, mais peut-être pas si vite. Présent deux fois dans le top-3 en deux Grands Prix, cela ne lui était pas arrivé depuis 2012 ! A cette époque, l’Espagnol roulait pour la mythique Scuderia Ferrari. « Je suis évidemment heureux du résultat de ce soir et de notre deuxième podium, commentait-il à la fin de la course. » Le directeur de l’équipe, Mike Krack s’est lui aussi félicité de ce nouveau très bon résultat du vétéran de la grille. « C’est très satisfaisant de marquer notre deuxième podium avec Fernando ici à Djeddah. C’est son centième podium en carrière, ce qui est très impressionnant. »
Fernando Alonso est le sixième pilote à atteindre ce nombre. Le natif d’Oviedo est encore bien loin du record de Lewis Hamilton, 191. Le double champion du monde pourrait dépasser Kimi Räikkönen (103) et Alain Prost (106). Aller chercher Sebastian Vettel (122) et Michael Schumacher (155) paraît plus difficile.
Gestion parfaite en Arabie Saoudite
Au départ, Fernando Alonso a fait sauter Sergio Pérez comme dans ses jeunes années. © Icon Sport.
A l’entame du second week-end de la saison, le paddock attendait de jauger les performances d’Aston Martin. Impressionnant à Bahreïn, l’écurie britannique devait confirmer sur le tracé urbain de Djeddah. Rapide pendant les essais libres, l’Espagnol sortait le tour qu’il fallait pour se positionner en première ligne sur la grille de départ, profitant de la pénalité de Charles Leclerc.
IL EST LÀ LE LION POUR LE DÉPART DE CE GP 🦁🤯#SaudiArabianGP #F1 pic.twitter.com/7o7A8gOcYD
— CANAL+ F1® (@CanalplusF1) March 19, 2023
Au départ, le porteur du N°14 réalisait un envol parfait pour plonger à l’intérieur du virage un et dépasser Sergio Pérez. Leader de la course, il contenait pendant quatre tours une Red Bull bien trop supérieure. Incapable non plus de résister à Max Verstappen, le détenteur de deux couronnes mondiales naviguait confortablement en troisième position, le meilleur résultat qu’il pouvait faire lors de cette seconde manche. « Je suis finalement satisfait du résultat de ce soir et de notre troisième podium. Nous avons montré que nous pouvions être la deuxième équipe la plus rapide et nous avons eu un bon rythme tout au long de la course. A l'approche de ce week-end, nous ne savions pas exactement où nous serions, donc c'est une bonne nouvelle pour nous pour les prochaines courses. J'ai hâte d'être en Australie ensuite. »
Aston Martin est bel et bien la deuxième force du plateau. © Icon Sport.
Le prochain objectif de l’Espagnol est évidemment de remporter un trente troisième succès en F1. A la régulière, cela semble presque impossible à court terme. Mais les évolutions qu’Aston Martin va apporter dans les semaines à venir pourraient aider le pilote de 41 ans à y parvenir. Puis dans les sports mécaniques, la part d’incertitude liée à la fiabilité est toujours élevée et Red Bull n’a pas été épargné en Arabie Saoudite. Cela est forcément un motif d’espoir pour le Taureau des Asturies dans sa quête d’une nouvelle victoire, près de dix ans après la dernière (GP de Catalogne 2013).
Confusion autour du podium
Quelle carrière pour Fernando Alonso ✨
🗓️23 mars 2003 : 1er podium
🗓️19 mars 2023 : 100ème podiumQuel moment vous a le plus marqué ? 🤩#saudiarabiangp #f1 pic.twitter.com/Ni55XDssax
— CANAL+ F1® (@CanalplusF1) March 20, 2023
En l’espace de quelques heures, Fernando Alonso est monté sur le podium, a pris son trophée, l’a rendu à George Russell pour le récupérer dans la nuit. Si vous n’avez pas tout suivi, voici un récapitulatif de ce qu’il s’est passé dans le paddock de Djeddah. Premier évènement au départ. L’Espagnol s’est mal placé sur sa position. Les commissaires ont été clairs, ils ne laisseront plus la moindre erreur possible. Esteban Ocon en avait fait les frais lors de la course précédente, c’est au tour de son ancien coéquipier de recevoir une pénalité. Sanctionné de cinq secondes lors de son premier arrêt au stand, Fernando Alonso a profité de la voiture de sécurité pour purger sa peine. « C'était mon erreur au départ avec la position sur la grille, mais nous avons poussé pour rattraper ce temps. » En fin de course, George Russell (Mercedes), quatrième, était informé qu’il devait attaquer au maximum car le pilote Aston Martin était sous le coup d’une autre sanction.
Pour autant, c’est bien Fernando Alonso qui est monté sur le podium aux côtés de Sergio Pérez et Max Verstappen. Mais voilà que quelques dizaines de minutes plus tard, un communiqué apprenait que lors de l’arrêt au stand, les mécaniciens n’avaient pas attendu les cinq secondes nécessaires. Fernando Alonso recevait une autre pénalité de dix secondes et George Russell progressait au troisième rang, récupérant ainsi le trophée dans le paddock. Pour autant, cette décision n’avait pas l’air de plus déranger que cela l’Espagnol.
« Cela ne fait pas très mal, pour être honnête. J’étais sur le podium, j’ai fait les photos, j’ai pris le trophée, j’ai fêté ça avec le champagne. Maintenant, j’ai apparemment trois points de moins ; je n’en ai pas quinze, mais douze. »
La joie n'aura été que de courte durée pour George Russell. © Mercedes F1.
Ne voulant pas en rester là, Aston Martin a fait appel de cette décision. Et ils ont bien fait ! De longues heures après la course, la FIA a annulé la pénalité du natif d’Oviedo, lui octroyant de nouveau la troisième position. Le trophée quittait le garage Mercedes pour revenir chez Aston Martin mais surtout Fernando Alonso empochait son centième pilote en catégorie reine. Eternel !