Arrivée sur la grande boucle avec de grandes ambitions, notamment de victoire finale, par l’intermédiaire de leur leader, Thibaut Pinot, l’équipe Groupama-Fdj se mue désormais en chasseuse d’étape pour « sauver » leur Tour de France.

On prend les mêmes et on recommence

Un an après la terrible désillusion, où la France entière s’était mise à rêver d’une possible victoire française sur le Tour, de Thibaut Pinot (avant qu’un mauvais coup dans le guidon, vienne totalement refroidir l’espoir tricolore). L’équipe Groupama-FDJ abordait avec un esprit revanchard cette 107e édition de la Grande Boucle, qui à cause du Covid 19, fut décalée en cette fin d’été 2020. Un esprit d’autant plus présent dans les troupes, puisque l’effectif aligné reste pratiquement inchangé, sept des huit coureurs sont reconduits du Tour 2019 au Tour 2020. Unique modification, le jeune Valentin Madouas, qui va découvrir le Tour de France, et qui remplace le vétéran Anthony Roux. Pour le reste, on retrouve exactement les mêmes lieutenants autour de Thibaut Pinot.

Une première journée cauchemardesque

Qui aurait cru que le Tour de France de Thibaut Pinot se jouerai lors de cette première étape, dans les rues de Nice, et qui plus est à 3 km de l’arrivée ? Personne. Cependant tous les ingrédients d’un tel scénario étaient bel et bien présents. Sous une pluie diluvienne, beaucoup de coureurs sont partis à la faute (Angel Lopez), et à 3 km de l’arrivée, une chute collective survient, emmenant avec elle des outsiders, tels que Sivakov ou Soler, et des favoris, Angel Lopez une nouvelle fois, et… Thibaut Pinot. Une chute qui n’a pas épargné la formation dirigée par Marc Madiot, en effet en plus de leur leader, David Gaudu et William Bonnet sont aussi tombés.

« On a essayé de cacher les choses »

L’équipe World Tour, a ensuite très peu communiqué quant à la forme de ses coureurs, une tactique payante puisque peu de personne n’ont douté de la forme physique de Thibaut, d’autant plus qu’il y avait des signaux encourageants, avec notamment la 2e et 4e étape où il finit avec les leaders. De plus il avait enfin évité les bordures (on repense à Albi en 2019), grâce à un bon placement de son équipe. Seulement tombé à 50 km/h laisse des traces. Des traces qui vont resurgir par 2 fois dans le Port de Balès, lors de la 8e étape.

La première fois par l’intermédiaire de William Bonnet, capitaine de route de Pinot et vétéran du peloton (38 ans), contraint de laisser ses coéquipiers à 7, la faute à des séquelles trop douloureuses de sa chute, survenue sur la promenade des Anglais.

Et la deuxième fois, un peu plus haut dans l’ascension, Thibaut Pinot craque, le Haut-Saônois, perd le contact avec le peloton, l’addition est salée sur la ligne d’arrivée, le Français accuse un retard de plus de 17min. « On a essayé de cacher les choses », raconte Marc Madiot à l’arrivée. La chance de victoire finale s’envole immédiatement, un travail d’un an, balayé par une chute… L’IRM passée le jour de repos, a révélé la présence d’hématome en bas du dos ainsi qu’une inflation du sacrum, pas de miracle possible. Alors maintenant que faire ? Le classement général étant désormais impossible, et avec l’absence de sprinteur, la Groupama-FDJ ne peut désormais que se muer en chasseuse-d’étape.

Dernière équipe en termes de prime reçues

Qui des coureurs de l’équipe Groupama-FDJ, peut aller chercher une victoire d’étape ? Alors qu’au niveau des primes accordés aux équipes, la formation française fait figure de mauvais élève puisqu’elle occupe la dernière place de ce classement, avec environ 2 000,00 €, bien loin des 47 640,00 € de Jumbo-Visma.

Le plus apte semble être David Gaudu, à condition qu’il retrouve ne serait-ce que 2/3 de son niveau de l’année dernière au Tourmalet. Le Breton de poche (1m73) a connu une préparation tronquée, à cause de problèmes intestinaux, qui l’ont éloigné du vélo pendant 10 jours, ratant alors le Critérium du Dauphiné. De plus Gaudu est tombé 2 fois lors de la 1ere étape. Peut-il se refaire une santé d’ici la 3e semaine, où dès dimanche avec l’étape phare du Tour 2020, avec le Col de la Loze et pourquoi pas aller chercher le maillot à pois ? Le mystère est de taille. Thibaut Pinot peut-il puiser dans son orgueil et aller chercher une victoire d’étape ? Dans l’échappée lors de la 9e étape, il n’a pu suivre le rythme de cette dernière.

Kungs est certes champion d’Europe de contre-la-montre, mais le tracé avec l’arrivée à la Planche des Belles Filles le désavantage énormément.

Beaucoup de mystère plane sur cette équipe, qui dévié de leur principal objectif semble un peu déboussolée. Il est clair qu’au vu de la physionomie de la course, ramener le maillot à pois sur les Champs serait sans une nulle doute, une bonne manière de sauver leur Tour. Affaire à suivre…

Par Florian Travert

Crédit photo : actucyclisme