JO – Boxe : le “noble art” tend vers l’équilibre homme – femme
La boxe, inscrite aux Jeux olympiques modernes depuis 1904 à Saint-Louis, n'a loupé qu'une édition depuis (Stockholm 1912). Très populaire à travers le monde entier, ce sport est codifié depuis le XIXe siècle par les Anglais, qui ont tranché avec les valeurs dites “brutales” de l'Antiquité. Les JO ont d'ailleurs révélé de grands noms de la discipline, comme un certain Cassius Clay, ou plutôt Mohamed Ali (États-Unis). Si peu de Français se sont rendus à Tokyo, il restera de toute façon difficile de battre la moisson de 2016 (six médailles, dont deux en or). Ils sont d'ailleurs moins : cinq athlètes seulement vont concourir, et une seule femme !
L'égalité homme – femme en approche
Longtemps réservée aux hommes, la boxe a depuis fait une petite place aux femmes, qui s'accentue de plus en plus. En 2016, alors que les femmes n'étaient invitées à participer que pour la seconde fois après Londres 2012, seules trois catégories leur étaient réservées. Les hommes, eux, en avaient 10. Pour ces Jeux olympiques de Tokyo, les femmes en auront cinq, et les hommes trois de plus. Pas de quoi encore crier à l'équité homme – femme, mais l'effort est (un peu) présent.
Les cinq catégories féminines sont les suivantes : poids mouche (48-51 kg), poids plume (54-57 kg), poids léger (57-60 kg), poids mi-moyen (64-69 kg) et poids moyen (69-75 kg). Les huit catégories masculines sont déclinées comme suit : poids mouche (48-52 kg), poids plume (52-57 kg), poids léger (57-63 kg), poids mi-moyen (63-69 kg), poids moyen (69-75 kg), poids mi-lourd (75-81 kg), poids lourd (81-91 kg) et poids super lourd (+91kg).
Des Français parmi les favoris ?
Du lourd chez les hommes
Parmi les hommes, de grands noms de la boxe vont s'affronter tout au long de la compétition au sein de l'Aréna de Kokugikan. Centre spirituel du sumo, un sport de lutte japonais, le site accueillera des boxeurs pour cette quinzaine olympique. Certains médaillés à Rio seront de la partie, et c'est notamment le cas du Cubain Julio César de la Cruz. Sacré en poids mi-lourd, il est passé un cran au-dessus pour concourir en poids lourds. Il y retrouvera le médaillé d'argent à Rio Vassiliy Levit (Kazakhstan).
Au sein de la catégorie encore au-dessus, Mourad Aliev (France) fait lui figure de concurrent sérieux pour décrocher une médaille. À l'instar de Tony Yoka, vainqueur de la plus grosse catégorie au Brésil, il ne serait pas si surprenant que ça de voir le Français bien figurer au sein des poids super-lourds. Chez les poids moyens, il faudra faire attention à Oleksandr Khyzhniak (Ukraine), qui n'a plus perdu depuis 2016, mais qui n'était pas aux Jeux précédents.
Autre prétendant à une médaille, Sofiane Oumiha voudrait bien rééditer la performance qui fut sienne aux précédents JO. Il avait décroché une médaille d'argent fabuleuse, malgré son statut d'amateur. Mais il aura fort à faire dans sa catégorie poids léger, avec notamment Andy Cruz (Cuba), Keyshawn Davis (États-Unis) ou Wanderson Oliveira (Brésil). Concernant les autres Français Samuel Kistohurry et Billal Bennama, les combats seront plus âpres et difficiles. Même si au sein de la catégorie la plus légère, le Tricolore pourrait tirer son épingle du jeu. Le tenant du titre Zoirov (Ouzbékistan) devrait tout de même rester intouchable et rendre fier son pays.
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💬 « Je veux ramener la médaille d’or à la maison »
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👉🏼: retour sur l’année de préparation.Long entretien avec Samuel Kistohurry pour #arlfm ⤵️ #Tokyo2020https://t.co/oZW4qT799O
— Dorian Malvesin (@MalvesinDorian) July 21, 2021
Pénurie chez les femmes
Mais où sont passées Estelle Mossely et Sarah Ourahmoune ? Les deux femmes ayant ramené une médaille à la France aux Jeux de Rio ne seront pas de la partie. D'ailleurs, peu d'anciennes médaillées y seront. Mira Potkonen (Finlande) en fait cependant partie, et reste encore une belle chance de médaille pour sa nation. À plus de 40 ans, elle est parmi les doyennes de la compétition. Elle pourrait succéder à Mossely. Du côté du pays organisateur, Sena Irie (Japon) est quasiment la seule chance crédible de médaille pour les Nippons en boxe. Selon certains observateurs, elle ferait même partie des toutes meilleures au sein de la catégorie poids plume.
Concernant la Française Maïva Hamadouche, les chances de médaille sont mesurées. Inscrite en poids léger, elle affrontera Potkonen (voir plus haut) pour une place en huitièmes de finale. Une tâche qui s'annonce ardue, et qui pourrait mener à une triste élimination d'emblée. Cependant, la championne du monde IBF des super-plumes aura sa carte à jouer. Son combat aura lieu le 27 juillet.
Si chez les hommes, la lutte à la médaille sera intéressante, on risque très rapidement d'être en manque de repères chez les femmes. Battre le record de 2016 étant d'ores et déjà impossible, la Fédération de boxe s'attend déjà à une jolie performance collective, avant de penser à ramener des breloques en France. Pour les Français, c'est Samuel Kistohurry qui ouvrira le bal le 24 juillet, avec un combat contre Duke Ragan, considéré comme l'un des outsiders de sa catégorie.