Joaquín, éternellement au Real Betis
À bientôt 40 ans, le vétéran Joaquín devrait rempiler pour une année avec le Real Betis. Son contrat, qui s'arrête au 30 juin 2021, sera étendu jusqu'en 2022. Véritable icône à Séville, le numéro 17 s'est dit “excité de pouvoir jouer une autre année”, après la victoire de son club contre Alavés début mars (3-2). Détenteur de plusieurs records de son club de cœur et de Liga, l'ailier droit devrait encore un peu plus marquer l'histoire du Betis ce lundi.
Esnaola bientôt effacé
Si Joaquín participe au match du Real Betis ce lundi contre Grenade, il dépassera la marque improbable – longtemps pensée infranchissable – des 460 matchs officiels avec son club, toutes compétitions confondues. Pour l'heure, il l'a égalée dimanche dernier, lors d'une visite au stade José Zorrilla de Valladolid. Pendant des décennies pourtant, José Ramón Esnaola est resté le joueur le plus capé des Verdiblancos, sans qu'aucun autre du Betis ne s'approche de son nombre de matchs si élevé. Cardeñosa (413 matchs), Gordillo (411), López (394) et Merino (375) en étaient loin.
À accumuler de tels records, on s'y perdrait presque. Il est tout de même intéressant de noter que Joaquín est déjà le joueur du Betis avec le plus de matchs au sein de la première division espagnole (362 matchs). L'ailier droit est le 5e meilleur marqueur de l'histoire de l'équipe avec 52 buts, soit 26 de moins que Poli Rincón. Il est le joueur en activité à avoir disputé le plus de matchs au sein de la Liga (577 matchs), se rapprochant tout doucement du record historique de Zubizarreta, qui est apparu en Liga à 622 reprises.
Icône du Betis, mais voyageur
Avec 577 matchs en première division, pour “seulement” 362 avec le Betis, il est facile de deviner qu'il n'a pas connu qu'un club en Espagne. S'il a été formé par le Real Betis, il s'est envolé pour Valence après 7 saisons au sein de son cocon. Pendant 5 années et 218 matchs, il a fait le bonheur des supporters des Ches. Là-bas, loin de ses terres, l'ailier droit a connu des joies, des déceptions, a rencontré des amis mais s'est aussi fait des ennemis, Koeman en tête. Il y a remporté une Coupe d'Espagne, en 2008, puis s'en est allé à Málaga. Son retour en Andalousie ne se passant pas très bien, il décida après seulement deux ans de s'exiler en Italie. Avec la Fiorentina, il ne gagna rien ou presque. Après 70 matchs avec la Viola, il décida de revenir à son premier amour. C'est donc en 2015 que l'enfant prodige retournait chez lui, après 10 ans loin des siens.
Una Vida 💚 pic.twitter.com/OQXP2TEgJ7
— Joaquín Sánchez (@joaquinarte) May 4, 2021
Retour aux sources
Si depuis 2015 les choses ont bien changé, Joaquín s'y est totalement fait. Lors d'une longue entrevue à Marca, il déclarait assumer pleinement son changement de rôle et de devoir jouer un peu moins qu'avant : “Cette année, je compte sur moins de minutes. Mais je dois l'assimiler, être prêt quand c'est à mon tour et faire de mon mieux. Je dis toujours qu'un footballeur se sent à l'aise et heureux quand il joue, mais il faut comprendre que mon rôle cette année est différent. […] J'ai 39 ans et je dois sacrifier beaucoup plus quand il s'agit de m'entraîner, de bien manger, de me reposer.”
De son propre aveu, il souhaite prendre sa retraite lorsque le public sera revenu au stade Benito Villamarín. “Cela me rendrait triste de terminer cette année et de ne pas pouvoir prendre ma retraite comme je l'aurais souhaité, avec mon peuple“, ajoutait-il. Surtout, il a encore d'autres records à aller chercher, comme celui du plus vieux joueur à avoir marqué en Liga, aujourd'hui encore détenu par Donato. Mais bien sûr, celui qu'il cherche le plus, c'est celui du plus grand nombre de matchs avec le Betis. Rendez-vous donc lundi pour une rencontre qui s'annonce déjà comme historique.
Aujourd'hui pleinement inscrit dans le paysage footballistique de la Liga, Joaquín est aussi et surtout un emblème du Real Betis Balompié. L'homme aux 460 matchs officiels devrait encore prendre une autre dimension demain, dépassant José Ramón Esnaola. Le légendaire gardien des Verdiblancos, qui prenait sa retraite à 39 ans en 1985, verra bientôt l'avènement d'un nouveau roi andalou.
Crédit photo une : Getty Images