Championnats Etrangers

Les Frenchies de Newcastle, vous vous en souvenez ?

De 2010 à 2016, Newcastle a marqué les esprits par son recrutement axé sur les joueurs français. We Sport vous raconte cette drôle d’histoire d’amour entre les Magpies et la France.

Août 2010. En plein divorce avec l’OM, Hatem Ben Arfa est à la recherche d’un point de chute. Le jeune milieu offensif accepte une offre de Newcastle et s’envole aussitôt pour l’Angleterre, où il va découvrir la Premier League. Sans le savoir, il vient d’inaugurer une période originale pour les pensionnaires de St James’ Park : celle des Frenchies. Ce surnom affectueux désigne les joueurs français qui évoluent en Angleterre, et ils seront nombreux à rejoindre les Magpies au cours des saisons suivantes. Un an plus tard, c’est au tour de Yohan Cabaye, Sylvain Marveaux et Gabriel Obertan de rallier Newcastle. L’été 2012 ne voit que l’arrivée de Romain Amalfitano, mais un nouveau cortège de Français débarque en janvier 2013, avec Mathieu Debuchy, Mapou Yanga-Mbiwa, Yoan Gouffran, Massadio Haïdara et Moussa Sissoko. Le nombre de Frenchies dans l’effectif coaché par Alan Pardew est alors de dix.

Graham Carr, un œil sur la France 

Mais comment expliquer cette attirance du club du Tyneside pour les joueurs français ? Celle-ci est en fait incarnée par un homme : Graham Carr. Responsable du recrutement de Newcastle de 2010 à 2017, cet ancien joueur et manager anglais regarde régulièrement la Ligue 1, dont il est un grand amateur. Forcément, cela se ressent dans ses choix de joueurs. Mais l’axe entre l’Hexagone et St James’ Park fonctionne aussi à plein régime car la colonie de Frenchies déjà présents simplifie l’adaptation des nouveaux arrivants. « C’est rassurant tous ces Français. Je les connais bien et cela facilitera mon intégration », déclarait par exemple Moussa Sissoko après sa signature.

Moussa Sissoko a évolué à Newcastle de 2013 à 2016. (© Reuters)

À l’été 2013, Loïc Rémy et Olivier Kemen arrivent et entretiennent la tradition. Cette saison marque toutefois un premier accroc dans la relation entre Newcastle et ses Frenchies, puisqu’Amalfitano est prêté à Dijon début septembre et que Cabaye signe au PSG en janvier. Une tendance qui se confirme dès l’année suivante, en 2014. Si Rémy Cabella et Emmanuel Rivière débarquent, Marveaux, Yanga-Mbiwa, Ben Arfa et Debuchy quittent à leur tour le club. La saison 2015-2016 sera celle qui scellera définitivement la fin de l’ère des Frenchies. Kemen et Cabella s’en vont, Florian Thauvin arrive mais rentre à Marseille six mois plus tard, Newcastle termine 18e et les Toons sont relégués en Championship.

Saint-Maximin, le dernier héritier

En 2016, Obertan, Marveaux, Sissoko et Rivière quittent Newcastle. Cet été est le premier depuis 2009 où aucun joueur français ne débarque à St James’ Park. Haïdara et Gouffran sont les derniers Frenchies rescapés et prennent part à la remontée des Magpies en Premier League. Une fois de retour dans l’élite, le club abandonnera définitivement sa stratégie francocentrée. Depuis sa remontée, il n’a recruté que deux Français pour son équipe première, Florian Lejeune en 2017 et Allan Saint-Maximin en 2019. L’ancien Niçois est d’ailleurs le seul à évoluer à Newcastle cette saison. L’épisode des Frenchies est bel et bien terminé.

Allan Saint-Maximin a inscrit 2 buts en Premier League cette saison. (© Newcastle United)

Ces quelques années à l’accent tricolore resteront mitigées pour les supporters de Newcastle. Certains Frenchies ont réussi à marquer le club de leur empreinte, comme Sissoko (133 matches sous la tunique blanche et noire), Cabaye (93 matches) ou Gouffran (141 matches). D’autres ont constitué des flops retentissants, à l’image de Cabella, Thauvin ou Rivière. La colonie française des Magpies leur a permis de se stabiliser durant quelques années dans l’élite anglaise, mais ils ont fini par être relégués en 2016. Finalement, la principale réussite des Frenchies restera peut-être d’avoir faire parler de Newcastle dans l’Hexagone, et d’avoir ajouté un nouvel épisode à la belle histoire qui unit la Premier League au football français.

Crédit photo en une : Getty Images

J'aime le football mais seulement parce que les Verts existent.

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