Les Warriors favoris ?
Golden State n'est plus très loin de renouer avec son glorieux passé. Les Warriors, qui ont écrasé Dallas lors du Game 1 au Chase Center de San Francisco (112-87), semblent avoir une belle occasion de resoulever le trophée Larry O'Brien, eux les champions 2015, 2017 et 2018. Même si la route sera bien entendu semée d'embûches.
Les Mavs n'ont pas fait le poids avant-hier dans la baie Californienne. Dépassés aussi bien offensivement que défensivement, les hommes de Jason Kidd ont existé.. jusqu'à la mi-temps. Moment choisis par Klay Thompson et toute sa bande pour placer une banderille décisive. Dallas ne s'en remettra jamais. Si les Texans vont évidemment s'ajuster pour le Game 2, l'impression laissée par les Warriors, où personne n'a semblé forcer quoi que ce soit, est porteuse d'espoirs: : Golden State sera peut-être la bonne surprise de cette saison 2021-2022.
Comme au bon vieux temps
Vous souvenez-vous du moment précis où les Warriors de Steve Kerr faisaient le plus mal à leurs adversaires à leur grande époque? Au 3ème quart-temps, au retour des vestiaires. Quand les matchs étaient équilibrés, Curry, Thompson, Durant, Barnes et compagnie frappaient à grands coups de matraques avec des shoots en veux tu en voilà qui pleuvaient de partout. Et surtout, une défense de fer articulée autour de l'inusable Draymond Green. Golden State pouvait ensuite gérer tranquillement les fins de matchs en envoyant ses seconds couteaux (Iguodala, McGee, Livingston..) pour finir le travail.
Mercredi contre les Mavericks, c'est exactement ce qu'il s'est passé, comme à l'ancienne. Devant de 10pts à la fin de la première mi-temps, les Warriors ont alors appuyé sur l'accélérateur pour enterrer définitivement Luka Doncic et toute sa clic. Un 10-0 pour entamer le 3ème quart, circulez il n'y a plus rien à voir. Le Slovène, pourtant majestueux au tour précédent face aux Suns, a été muselé (20pts à 6/18), et ses sbirs ont été incapables d'élever leur niveau de jeu.
Golden State n'a jamais tremblé, et même si Dallas devrait arriver avec un autre plan de jeu ce soir pour le Game 2, les Californiens semblent avoir un petit matelas d'avance sur leur adversaire direct.
L'élimination des Suns, du pain béni
L'avantage pour les Warriors a surtout été.. l'élimination des Suns. Car Dallas a un style de jeu assez similaire. Très peu d'utilisation des big mens dans la peinture, des intérieurs (Kleber, Bertans) qui s'écartent pour shooter de loin. Et c'est tant mieux, car avec le pauvre seul Looney, la chanson aurait été bien différente face à Phoenix. Golden State joue principalement small-ball, sauf quand Looney est sur le parquet. Mais si la meilleure équipe de la saison régulière s'était dressée sur leur chemin, cela aurait pu être beaucoup plus compliqué. Les Suns, et en particulier Chris Paul, adorent jouer dans la raquette, et ils disposent des armes pour cela : Deandre Ayton, Javale McGee, Bismack Biyomno. Pendant 48min, Phoenix joue avec un pivot de très grande taille (et très physique) sur le parquet. Ce qui aurait pu considérablement embêter les hommes de Steve Kerr.
Fort heureusement pour eux, les Suns sont en vacances, et s'ils arrivent à sérieusement contenir Luka Doncic (ce qui semble impossible, on vous l'accorde), les finales NBA ne devraient plus être très loin.
Miami ou Boston, trop forts collectivement ?
Finalement, le réel danger risque plutôt d'intervenir lors des finales. S'il faudra déjà passer l'obstacle Mavs, les Warriors devront ensuite se coltiner une équipe au collectif rondement mené: le Heat de Spoelstra ou les Celtics d'Udoka. Si intrinsèquement, Golden Stade dispose d'individualités qui n'ont plus rien à prouver et qui sont sans doute plus forts que ce dont disposent les autres franchises (Steph Curry double MVP, Klay Thompson), collectivement, l'équation n'est pas la même. Difficile d'imaginer les Warriors surnager à une série si le Chef passe complètement à coté. L'inverse est un peu moins vrai pour Boston ou Miami. Les C's auraient Jaylen Brown, Marcus Smart, Al Horford voir Grant Williams et Payton Pritchard sur des courtes séquences en cas de défaillance de Jason Tatum. Sans oublier Derrick White à la mène. Si d'aventure Jimmy Butler venait à être aux abonnés absents, Miami pourrait se reposer sur Bam Adebayo, Victor Oladipo revenu à un niveau très correct, le meilleur 6ème Tyler Herro, voir le placardisé Duncan Robinson. Sans oublier Kyle Lowry, out pour l'instant.
De plus, défensivement, ces deux franchises sont capables de durcir le jeu quand elles sont maladroites en attaque. Tucker, Adebayo d'un coté, Smart, DPOY en titre de l'autre. Bref, deux franchises taillées pour gagner. Imaginons maintenant un Curry out. Qui, à part Thompson pourrait prendre ses responsabilités? Andrew Wiggins, pour rappel numéro 1 de la draft 2014? Il est capable de grandes choses, mais son irrégularité chronique en fait un joueur de complément. Jordan Poole, qui a fini la saison en boulet de canon? Oui, mais il manque d'expérience et de repères à ce niveau de la compétition ? Kuminga? Le rookie a claqué quelques belles perf' mais là encore, trop d'inconstance à l'heure actuelle. Draymond Green ? Scoré à outrance n'a jamais été dans son ADN. Beaucoup de question en suspens, et beaucoup moins de certitudes que pour les deux franchises de l'Est.
Nous n'en sommes évidemment pas là. Les Warriors peuvent de toute façon compter, actuellement, sur un effectif au complet et en grande forme. Et avant de penser à Miami ou Boston, il faudra de toute façon se défaire de Luka et compagnie, ce qui n'est pas une mince affaire.
Si les Warriors semblent avoir une belle opportunité de décrocher une nouvelle bague, il faudra toute fois être très sérieux et discipliné. Et compter sur un grand Steph Curry. Mais comptez sur Steve Kerr pour faire tout ce qui est en sa possession pour ramener un 4ème titre de champion sur ces huit dernières années.
Crédit photo: basketusa