Ligue Magnus : le bilan à la trêve (2/2)
Après un mois et demi de compétition intense, la Ligue Magnus fait relâche pendant une semaine pour laisser place à une fenêtre internationale. Wesport en profite pour tirer un premier bilan des douze clubs engagés dans l'élite du hockey-sur-glace française. Petite précision : les chiffres indiquées entre parenthèses représentent les résultats de l'équipe avec pour ordre : victoire en temps réglementaire (3 points), victoire en prolongations ou tirs aux buts (2 points), défaite en prolongations ou tirs aux buts (1 point), défaite en temps réglementaire (0 points).
7è : Bordeaux – 14 matches, 19 points (9-0-1-4)
Troisième meilleur bilan de la Ligue Magnus, les Boxers pointent à cette septième place à cause d'une pénalité de neuf points infligée par le fédération française de hockey durant l'intersaison pour des problèmes financiers qui avaient entraîné une non-validation pour cette saison en premier lieu. Les Boxers avaient alors dû se séparer de Kramar et Latendresse, partis ensuite pour Grenoble, mais n'ont visiblement pas perdu en qualité. Les Bordelais se sont surtout imposés comme la troisième force de cette Ligue Magnus. Demi-finalistes l'an dernier, les Girondins sont allés s'imposer à Grenoble et ont poussé Rouen en prolongations à l'Île Lacroix. Portés par un Adam Hughesman enfin en santé et déjà auteur de huit buts en quatorze rencontres, les troupes de Philippe Bozon ont néanmoins perdu deux fois le derby contre Anglet en trois matches dont le plus important en coupe de France laissant cette dernière orpheline des trois meilleures équipes du championnat dès les seizièmes de finale !
8è : Chamonix – 16 matches, 19 points (6-0-1-9)
Chamonix a des airs d'équipe surprise cette saison. Si les résultats ne sont pas impressionnants jusqu'ici, les Pionniers ont affiché de très bonnes dispositions sur cette première partie de saison. Alors qu'on leur prédisait le pire, les Chamoniards se sont montrés solides autour d'un très bon Richard Sabol, et peuvent compter sur l'apport offensifs d'Higby, Freeman et Kazarine pour occuper la dernière place en playoffs pour le moment. S'ils parviennent à bousculer les équipes de haut de tableau, les joueurs d'Heikki Leime ont toutefois plus de mal contre les équipes de “leur” championnat puisqu'ils se sont déjà inclinés contre Nice, Mulhouse ou encore Anglet. Des points perdus face à des concurrents directs qui pourraient peser très lourd dans la balance, fin février.
> Ligue Magnus : Le bilan à la trêve (1/2)
9è : Anglet – 14 matches, 18 points (5-0-3-6)
Le promu Angloy reste encore une inconnue à ce stade de la saison. Capables de prestations abouties contre Lyon (4-2), face à Gap (4-1) ou même dans la défaite à Grenoble (2-0) ou Rouen (5-4 A.P), les joueurs de l'Hormadi peuvent aussi passer totalement à côté de leur sujet à l'image des déroutes à Angers (4-0), contre Grenoble (7-2) ou à Gap (7-1). Un sérieux mystère qui est surtout dépendant de la prestation du duo de gardiens. Recruté en provenance de Liiga, Sebastian Ylonen est déjà de retour dans l'Hexagone pour prendre une place de titulaire chez le promu. Il forme, avec Léo Bertein, un duo d'anciens grands espoirs dans les buts d'Anglet et font la pluie et le beau temps sur les résultats des Basques en ce début de saison. S'ils sont dans un grand soir, l'Hormadi est souvent proche de la victoire, sinon, la défaite leur les bras. Une forme de dépendance qu'il va falloir vite corriger si Anglet ne veut pas faire l'ascenseur. Les promus sont toutefois dans un départ intéressant, et pourraient se mêler à la lutte pour les playoffs si le duo Ylonen-Bertein continue de performer.
10è : Nice – 15 matches, 17 points (5-1-0-9)
Un début en fanfare et puis plus rien. Voilà comment on pourrait résumer le début de saison en deux temps des Aigles de Nice. Vainqueurs de quatre de leurs cinq premiers matches, en étant seulement battus par Rouen dans un match où ils ont bousculé les tenants du titre, les Niçois faisaient alors office de poil à gratter de la Ligue Magnus. Depuis, les Aigles ont amorcé une véritable chute dans les abysses du classement. Huit défaites, deux victoires, une attaque qui peine à scorer et Nice est sorti de la zone “confortable” de playoffable. S'ils se sont enlisés, les Niçois restent toutefois à portée de tir des playoffs avec seulement deux points de retard sur Chamonix, mais les signaux sont inquiétants tant les Azuréens ne parviennent à faire la différence que contre des équipes de leur championnat. Or, pour tenter d'accrocher le bon wagon, ils devront réussir quelques gros coups, comme ils ont su le faire à Amiens, alors mal en point.
11è : Mulhouse – 16 matches, 13 points (2-2-3-9)
Petite surprise de l'an passé, les Scorpions de Mulhouse ne parviennent pas à capitaliser sur leur belle forme de mars dernier. Alors qu'ils avaient sévèrement bousculé Grenoble, futur finaliste, les Alsaciens peinent fortement en ce début de saison. A l'image de Strasbourg, évoqué juste en-dessous, les Mulhousiens ont les signaux au rouge en ce début novembre. Battus douze fois pour seulement quatre victoires, les Scorpions ont surtout encaissé 70 buts, pour une moyenne de 4,4 buts concédés par match. Un total bien trop élevé pour une attaque faiblarde qui ne parvient que rarement à faire la différence en supériorité numérique. Blanchis trois fois depuis le début de saison, les Haut-Rhinois ont décidé de chambouler leur encadrement sportif pour tenter de faire bouger les choses. Ainsi Christer Eriksson, l'entraîneur emblématique, a été prié de laisser les clés de l'équipe première pour se concentrer uniquement sur son rôle de manager général. C'est le désormais ex-joueur Yorick Treille, grand nom du hockey français, qui lui succède. Avec succès, puisque pour sa première, Mulhouse s'est imposé face à Nice, 4-2.
12è : Strasbourg – 16 matches, 10 points (2-1-2-11)
Après un exercice précédent catastrophique, Strasbourg se sauvait administrativement avec la relégation d'Epinal. Si l'on pensait que cela pouvait servir de leçon aux dirigeants de l'Etoile Noire il n'en a rien été. Si l'effectif s'est légèrement amélioré, il est encore un ton en-dessous de bon nombre d'équipes de la Ligue Magnus et les résultats en attestent. Lanterne rouge avec déjà treize défaites en seize matches, pire attaque, deuxième pire défense, deux pire supériorité numérique et quatrième moins bon désavantage numérique, les signaux sportifs de Strasbourg sont au rouge vif. Les Alsaciens comptent déjà neuf points de retard sur Chamonix, qui détient le dernier ticket pour les playoffs, et semblent plus ou moins condamnés à la poule de maintien. Et s'ils ont presque réussi à s'en sortir l'an passé grâce aux confrontations directes, le nouveau format de la poule de maintien ne les arrangera pas cette saison, et les troupes de Daniel Bourdages vont devoir très vite se ressaisir pour ne pas voir le spectre de la Division 1 devenir une réalité.
La saison est encore longue mais les premières tendances se dessinent. Dans cet exercice marathon de quarante-quatre journées avant les playoffs, les douze équipes engagées auront encore leur chance, et en dehors de Rouen et Grenoble, bien malin qui peut affirmer avec certitude qui sera des huit à se disputer le titre à partir de mars prochain.
Adrien ROCHER
Crédits Photo : scorpionspictures.com