Pas de Middleton, pas de problème
Impressionnants de maîtrise pour ce premier match de la série, les Bucks de Milwaukee ont frappé fort d'entrée. En s'imposant au TD Garden, les hommes de Budenholzer ont déjà repris l'avantage du terrain au Celtics de Boston. Pourtant privé de Khris Middleton, et ce jusqu'à la fin de cette demi-finale de conférence au moins, Milwaukee a rassuré. Et met, déjà, la pression sur Boston, qui sera dans l'obligation de l'emporter dans deux jours, sous peine d'être en danger.
Que cette série promet en tout ca d'être belle ! Une affiche que tout fans de basket attendait avec impatience. Les Celtics, meilleure équipe NBA (et de loin) en 2022, face aux champions en titre, les Bucks. Et pour ce premier round, on a été servi. Giannis et toute sa troupe ont assez facilement enlevé le premier match, dans un TD Garden pourtant en ébullition en ce dimanche après-midi. Si l'on pouvait redouter l'absence de Middleton, Milwaukee a trouvé les ressources pour compenser l'absence de son franchise player numéro deux. Et Boston va devoir s'ajuster très vite, sous peine d'être en grande difficulté.
Un Giannis Antetokounmpo multitâche
On a tendance à l'oublier, mais Giannis Antetoukounmpo réalise une saison stratosphérique. Le double MVP de la ligue reste dans la lignée de ce qu'il fait depuis trois, quatre ans désormais. Et l'on a souvent tendance à banaliser ses performances. Bien que maladroit hier (9/25 au shoot), le Greek Freak a été l'homme providentiel des Bucks. Avec tout de même 24pts mais aussi et surtout 13 rebonds, 12 passes et 2 contres, il a été au four et au moulin. Pourtant marqué de très près par la défense des C's, souvent sur prise à deux, il a été capable de faire évoluer son jeu, sans trop forcer sa nature. Chose que n'avait par exemple, pas été capable de faire Kevin Durant au tour précédent. Il a fait jouer les autres, en atteste son nombre de passes décisives, record en playoffs battu. Après la rencontre, son coach lui a d'ailleurs tressé des louanges : « Il a patienté. Il a continué de travailler et de lire la défense », analyse Mike Budenholzer. « Le spacing autour de lui doit être excellent si on veut lui donner des solutions. Il lit les situations et parfois, c’est pour marquer, et à d’autres moments, c’est pour faire des passes. Il sait qu’il doit faire les deux. »
Pourtant, son début de match a été plutôt compliqué. Trois pertes de balles en moins de 8 minutes, et une grosse défense pour l'embêter au possible. Mais preuve une nouvelle fois de sa maturité, il ne s'est pas affolé. Bien au contraire. Il a vite été capable de se réajuster. Pour finalement permettre à son équipe de l'emporter.
Une défense de fer
Car Boston a été pris à son propre piège. Véritable machine à défendre, emmenés par le DPOY en titre en la personne de Marcus Smart, les verts ont eu un mal fou à scorer. Moins de 90 pts, une réussite en berne (33% dont 36% longue distance) et une grosse défaite pour débuter la série. Giannis a été solide comme un roc pour limiter au maximum le duo Brown – Tatum, auteur d'un vilain 10/31 au cumulé, pour seulement 33pts (contre plus de 50 de moyenne sur la série face aux Nets). Jrue Holiday a rendu la monnaie de sa pièce à Marcus Smart (10 petits points, 3 pertes de balles) et seul Al Horford a réussi à tirer son épingle du jeu (12pts, 10rbds). Ime Udoka va devoir vite s'ajuster, car sans un Tatum à un niveau All-Star, impossible de franchir l'obstacle Bucks. Même privé de Middleton, le champion en titre reste une vraie machine difficile à enrayer. Il n'y a qu'à voir encore hier toute la rage de Bobby Portis sur chaque action défensive, ou encore le dévouement de Brook Lopez (3 contres), revenu à un très bon niveau juste à temps, après sa blessure. Les C's s'en sont bien rendus compte, comme l'expliquait lucidement Al Horford après la rencontre : « Ils ont fait du très bon boulot pour rentrer dans nos joueurs, pour les empêcher d’avoir des positions faciles, et pour les gêner au niveau du cercle. C’est ce qui a fait la différence, et Brook a été très bon pour ça. Ce n’est pas un hasard s’ils ont été champions NBA l’an passé. C’est parce qu’ils sont capables d’atteindre ce niveau en défense. Clairement, ils étaient meilleurs que nous dans ce Game 1. »
Pour le coach de Boston, malgré la petite gifle reçue, rien d'alarmant. Le Game 2 sera différent, même s'il reconnait qu'hier, Milwaukee a été plus fort. « Pour marquer, on a eu besoin de pénétrer plusieurs fois, de toucher plusieurs fois la balle dans la raquette, et c’est parce qu’ils ont fait du très bon travail. Je pense aussi que Jaylen et Jayson n’ont pas vécu leur meilleure soirée en attaque, et ils ont raté des tirs qu’ils mettent habituellement. Tous ces éléments combinés expliquent évidemment les chiffres du match. On inscrit que 89 points, et le manque de pénétrations et de points dans la raquette sont alarmants. On sait ce qu’ils valent en défense, mais plus que tout, leur intensité physique nous a fait fait sortir du match. »
Rien n'est fait dans cette série qui s'annonce palpitante. Milwaukee a déjà repris l'avantage du terrain mais la série sera longue. Et Tatum et Brown ne passeront pas à coté de leur match comme cela à chaque fois. Une réaction est attendue demain soir de la part des Celtics dans un TD Garden qui risque de faire du bruit. Et nous, on s'en réjouit d'avance.
Crédit photo : FranceInfos