Football

Pause Café part à la rencontre de Jonathan Clauss, défenseur professionnel à QRM

Dans le cadre de sa chronique Pause Café, WeSportFR est parti à la rencontre de Jonathan Clauss, défenseur à Quevilly-Rouen Métropole. Après une formation au Racing Club de Strasbourg, l'alsacien de 25 ans passe par de longues années en amateur, avant de signer son premier contrat professionnel en National en 2016 seulement. Il nous fait l'honneur de se livrer à nous ! 

 

Crédit photo : BM/QRM

 

Bonjour Jonathan, WeSportFR est très heureux de vous recevoir dans sa chronique Pause Café.

Quand et comment avez-vous commencé le football ?

 

J’ai commencé à l’âge de 3-4 ans dans mon jardin, dans mon village de naissance à Osthoffen en Alsace, ça m’a donné envie de continuer, début basique comme tout le monde je pense.

 

Vous aviez des idoles à ce moment-là ?

 

Honnêtement à cet âgelà même si on regarde le foot on ne le comprend pas trop, on ne connaît pas trop les joueurs. Mes idoles c’étaient surtout les grands qui jouaient dans mon village, je prenais exemple sur eux, j’allais les voir et j’avais envie de jouer avec eux surtout. Ça s’est fait naturellement.

 

Le rêve de devenir un jour professionnel s’est fait ressentir dès votre enfance ?

 

Une fois que je me suis vraiment lancé dans le foot oui, quand j’ai rejoint le centre de formation du Racing Club de Strasbourg. C’est devenu au fur et à mesure un vrai objectif.

 

Comment le recrutement s’est fait ?

 

Il s’est fait drôlement. Le coach qui entraînait les poussins habitait mon village, il connaissait mes parents et leur a dit : « Je pense qu’il se plairait bien à Strasbourg ». Au début mes parents n’étaient pas trop pour parce que c’était assez compliqué au niveau du trajet, mais finalement il a dit « Pas de souci je l’emmène et je le ramène après chaque entraînement », donc au départ ça s’est fait comme ça, c’était le côté pratique et c’est aussi la raison pour laquelle mes parents ont accepté.

 

Vous n’avez donc pas été pensionnaire ?

 

Non parce que quand j’étais plus jeune il n’y avait pas encore ce système, je n’ai donc jamais été pensionnaire au centre.

 

Vous n’avez pas été conservé par le RCSA, si ce n’est pas trop indiscret, pourquoi ?

 

Ils ont pris la décision de ne pas me garder à la fin des U19 Nationaux, ça a été compliqué. Ils cherchaient vraiment des joueurs « prêts », mentalement et physiquement pour le niveau supérieur, et c’est vrai qu’au départ je n’ai pas vraiment été gâté par la nature parce que je suis petit, et avec le recul je me rends compte que mentalement je n’étais pas prêt.

 

A ce moment-là vous évoluez en DH, est-ce que vos rêves de devenir pro s’effondrent ? Quel est la suite de votre carrière pro jusqu’à aujourd’hui ?

 

Après les U19 je signe dans un club près de chez moi, j’étais totalement perdu, je ne savais plus quoi faire de ma vie, c’était vraiment une période compliquée. Quand on a l’espoir pendant des années et que tout s’effondre, c’est compliqué de rebondir ! Du coup je me suis lancé dans les études. J’ai fait une fac de STAPS et puis je me suis dit que j’allais signer dans un club là à côté parce que je n’avais plus la tête au foot. Je me suis dit que c’était fini.

J’ai signé dans mon club de PH, ensuite par un intermédiaire je suis allé en Allemagne pour le plaisir surtout, et c’est vrai que là-bas pendant ces 3 années j’ai repris goût à jouer, je me suis vraiment éclaté !

L’ambiance était top, l’engouement était top, j’ai vraiment repris plaisir.

Il y a eu un enchaînement de bonnes choses, un entraîneur m’appelle et me dit « Je vais reprendre le club de Raon-L’Etape qui tombe en CFA2, je pense que pour ta visibilité en France ça peut être mieux ». Je me suis dit : « Ou j’explose tout en CFA2 et j’espère encore quelque chose, ou alors c’est fini totalement ! » Heureusement j’ai pris la bonne décision et tant mieux !

Ensuite j’ai été recruté à Avranches (National) par le coach, Damien Ott, qui venait d’Alsace aussi et qui m’a suivi pendant toute la saison de CFA2, et la chance a fait que le latéral droit de l’équipe est parti, et donc il fallait le remplacer. Ma première semaine d’essai s’est très bien passée, il m’a proposé de rester pour la saison et je suis resté ! Au final j’ai fait une bonne saison, comme tout le monde je pense, on a fait un beau parcours en coupe de France (1/4 de finale face au PSG !), dommage qu’on n’ait pas espéré plus en championnat, mais c’était une saison parfaite, avec un groupe parfait.

Puis cet été, le coach de Quevilly-Rouen, Manu Da Costa, m’a appelé, il savait que j’étais en fin de contrat et m’a dit : « Ecoute si tu n’as pas de contrat, je te veux tout de suite ! » Ça s’est donc fait comme ça.

 

En parlant de Coupe de France, vous avez quand même inscrit un but incroyable face à Laval. Que s’est-il passé dans votre tête à ce moment-là ?

 

Honnêtement je me suis posé 0 question ! Au moment de la récupération, je donne le ballon au milieu de terrain et je continue ma course mais je n’espère à aucun moment qu’il me la remette, parce que j’étais cuit ! Et puis il me la met en profondeur, tant qu’à faire on va jouer le coup, il ne reste pas beaucoup de temps donc si on perd la balle autant la perdre bien haut ! Et finalement j’accélère puis je vois qu’il y a une possibilité de passer le défenseur, je donne tout, je passe devant le défenseur, le gardien sort un peu à retardement j’essaie de m’en débarrasser comme je peux.  Au final je lui mets un « piqué » qui me reste dans les pieds, parfait, et après, .. Trou noir. Je me rappelle qu’il n’y avait plus personne dans les buts, je frappe et là, je tombe parce que je suis lessivé, avec l’adrénaline j’avais l’impression de marcher sur l’eau, c’était incroyable.

Quel est votre plus beau moment sur les terrains ?

 

La rentrée des joueurs contre le PSG en ¼ de finale de coupe de France. C’est gravé à vie, si j’ai la chance de raconter ça à mes enfants, à mes petits-enfants je le ferai parce que c’est une sensation incroyable, surtout quand on sait d’où je sors ! Voir le stade plein de supporters qui n’étaient que pour nous, 25 000 personnes !!!

Rentrer à côtés des joueurs du PSG, c’est un sentiment juste incroyable.

 

Etes-vous supporter d’une équipe en particulier ?

 

Forcément Strasbourg, j’ai grandi là-bas, la Meinau m’a fait vibrer !

 

C’est un public qui vous fait rêver ?

 

Evidemment ! On joue au foot pour avoir des ambiances comme celles-là, c’est clair.

On l’a un peu vécu face au PSG à D’Ornano, mais c’est vrai que de voir un public chanter d’une seule voix pour une équipe c’est fabuleux.

 

Dans quels stades aimez-vous vous déplacer avec Quevilly-Rouen ?

 

Lens m’a vraiment vraiment vraiment impressionné ! Bollaert, je n’avais jamais vécu ça ailleurs, le stade est magnifique, les supporters incroyables, jouer de leur côtés .. On nentend qu’eux ! C’est perturbant et à la fois magnifique.

Une grande tribune qui chante à côté de vous, il faut rester concentré dans le match, mais c’est tellement impressionnant que ça attire le regard !

 

Est-ce que dans ces cas-là vous arrivez à entendre le coach ou le capitaine sur le terrain ?

 

Non, pas dans des ambiances comme ça ! Surtout quand on est de l’autre côté du banc, on passe l’information par message interposé, sinon c’est impossible d’entendre quoi que ce soit !

 

Quel est votre état d’esprit ?

 

Je profite de chaque moment sur le terrain ! C’est quelque chose que j’ai toujours voulu, qui a failli ne pas m’arriver du tout, c’est vraiment un esprit heureux mais je sais que je dois travailler encore pour rester. C’est contraignant, c’est dur, mais en même c’est une joie incroyable d’avoir un contrat pro en ligue 2 ! Je suis vraiment content !

Crédit photo : BM/QRM

Vous êtes une équipe très soudée, que ce soit sur les terrains, sur les réseaux sociaux, vous avez tous l’air de bien vous entendre ! Sans langue de bois, c’est qui le petit rigolo de la bande ?

 

Ils sont plusieurs (rires), mais je dirais Marvin Gakpa comme avez déjà pu le voir sur Twitter ! C’est des gars avec qui on rigole beaucoup, Dorian Caddy, Stan Oliveira, c’est vraiment des mecs de vestiaire, drôles et taquins, et quand ça taquine c’est génial ! Mais ce qu’il y a encore de plus drôle ce sont les réactions de chacun !

 

Le groupe va changer ?

 

Ça dépendra des prochains résultats et de la situation du club, c’est toujours compliqué de prévoir à l’avance.

 

Quels sont vos objectifs de carrière ?

 

Au moins de rester en ligue 2, je ne me fixe pas de limites. Si j’ai la possibilité d’aller en ligue 1 ou à l’étranger je suis ouvert. Rester au plus haut niveau quoi qu’il en soit.

On bosse tous les jours pour ça, malgré ce que l’on croit, la vie de footballeur ce n’est pas facile même si on a des avantages. Ce n’est pas facile, on a des séances d’entraînements. On se lève le matin pour y aller, il y beaucoup de travail autour, les soins, la récup, la musculation, ce n’est pas si facile.

 

Suivez-vous d’autres championnats ou d’autres sports ?

 

Quand je tombe dessus je regarde le foot d’ailleurs oui. Sinon je suis beaucoup de tennis, de temps en temps la NBA, mais beaucoup le tennis, je regarde depuis 3 ans les tournois !

Crédit photo : BM/QRM

Nous vous remercions pour cette interview sincère et nous vous souhaitons une très bonne continuation dans votre carrière !

A très bientôt sur les terrains !

 

Un grand merci à Anthony Boyer, chargé de communication du club de Quevilly-Rouen Métropole, pour sa gentillesse et sa disponibilité.

 

 

Amoureuse du ballon rond depuis mon plus jeune âge, j'essaye d'exploiter mes talents sur les terrains depuis quelques années, même si mon profil ressemble à celui de Gregory Vignal. Le sport est ma religion, l'humour mon passe-temps.

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