Aujourd'hui Pause Café part à la rencontre de Gad Cohen, intermédiaire FIFA. Il nous parle de son parcours, de sa formation sur le terrain mais également de la passion qu'il a pour le football et son métier.
WeSporFR est heureux de pouvoir échanger avec vous un peu plus intimement. Quelle personne se cache en réalité derrière l’agent, que faut-il pour réussir dans ce milieu, quelles sont vos habitudes ? Commençons simplement,
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bonjour WeSportFR ! Je m’appelle Gad Cohen et cela fait plus de 13 ans que je fais ce métier et j’essaye de le faire le plus sérieusement possible.
Pourquoi avoir choisi ce métier ? Vous venez d’une famille qui baigne dans ce milieu ou la passion du sport a eu raison de vous ?
Très bonne question, mais ultra simple. J'ai été fan de football mais je ne pouvais pas devenir footballeur, je n'en avais pas le talent. Un jour alors que je travaillais dans une agence immobilière, un ancien footballeur rentre, on sympathise puis par la suite il me demande de travailler avec lui et aujourd’hui on en est là !
Quelle est votre formation ? Quelle(s) école(s) avez-vous fréquentées ?
Je n'ai pas de formation spécifique comme on peut l’entendre en France. J’ai une licence d’agent puis un statut d’intermédiaire auprès de la FA (fédération anglaise). J’entends dire qu’il faut se former pour être agent ou intermédiaire, je pense que c’est sur le terrain qu’on apprend, le reste n'est que du relationnel.
Qui a été votre tout premier client ? Que retenez-vous de cette première signature ?
Mon tout premier client c’est plutôt compliqué à le dire j’en ai eu plusieurs d’un coup. Ce que je retiens de ma première signature : tout est possible même l’impossible.
Pouvez-vous nous révéler votre emploi du temps ? Nous savons que les déplacements rythment votre vie, mais à quel point ?
Les déplacements ne rythment pas ma vie, les déplacements sont ma vie ! Avec mon téléphone et mon chargeur aussi.
Mon rythme de déplacement c’est trois semaines dehors, une semaine chez moi.
Vous voyez votre profession comme un métier ou comme une passion ?
Comme un métier. La passion est morte dès que l’on passe du côté obscure de la force.
Certains anciens professionnels deviennent agents. Doivent-ils suivre une formation semblable à la votre ou l’expérience des terrains est suffisante ?
Encore une fois seule l’expérience de ce métier marche. Footballeur est un métier, celui d’agent en est un autre.
Aujourd’hui quels sportifs sont à vos services ?
Beaucoup et de plus en plus ! Il n'y a qu’à regarder sur Twitter !
Quel est votre plus beau souvenir en tant qu’Agent ?
La signature d’un joueur dans son club ! Il n’y a pas plus beau moment que lorsque l’on appelle le joueur et qu‘on lui dit « prend ta valise pour trois jours et saute dans le train ou l’avion, demain c’est ta visite médicale ». Toute la pression des négociations et des rebondissements sont terminés, mais aussi d’entendre sa voix me dire « ça y est c'est fait ? » ça, j’adore.
Vous avez entre vos mains la carrière de sportifs, à ce niveau, a-t-on le droit à l’erreur ?
On a toujours le droit à l’erreur mais c’est vrai que là c’est plus compliqué, leur vie est quasiment entre nos mains.
Concrètement, en quoi consiste votre rôle ? Que devez-vous faire pour vos clients ? Leur trouver le meilleur club, les épauler au quotidien ? Dites-nous tout…
Établir surtout un vrai plan de carrière !
Nous sommes les réalisateurs du film quand les joueurs en sont les acteurs. On a un travail de lobbyiste incessant. Généralement les clubs ont plusieurs noms pour une position, on doit faire en sorte que le nôtre devienne le choix numéro un et ce n'est pas simple. Contrairement aux à priori, on ne travaille pas que 3 mois par an mais 12 mois sur 12.
Pour terminer, avez-vous une anecdote à nous raconter ?
Il y en a des belles mais la plus drôle était la négociation d’un joueur en hollande pour un club russe. En anglais le mot cash a deux sens, en tous cas dans mon anglais a moi, paiement en espèce ou paiement une fois.
Pour solder un transfert je dis au président d’un club « we can close but you have to pay it in one time cash » pour dire en une fois. Je vous laisse imaginer la suite quand l’accord a été trouvé à table et que le président du club russe ouvre ses valises pour payer l’autre club ça été l’un des moments les plus drôles de ma vie de voir la réaction des dirigeants du club hollandais.
Je termine en ajoutant que ceux que vous appelez client sont pour moi une famille.
Notre groupe est une famille on y partage ensemble les bons comme les mauvais moments.
Merci beaucoup Gad Cohen pour votre disponibilité. Nous vous souhaitons une bonne continuation dans votre carrière et à très bientôt !
Charlotte Gruszeczka.