Après une première salve hier soir, quatre nouvelles séries du premier tour des playoffs NBA débutent ce soir. Présentation du duel entre les New York Knicks et les Atlanta Hawks, deux franchises qui ont déjà réussi leur saison en se qualifiant pour la postseason.

Du jeu et des surprises

Si vous aviez dit à n’importe quel observateur que les Knicks disputeraient les playoffs – avec l’avantage du terrain – à l’issue de la saison régulière, peu vous auraient cru. Pourtant, New York a bien terminé quatrième de la Conférence Est avec un bilan de [41-31] au terme d’une saison magique. Avec Tom Thibodeau sur le banc, la franchise de Manhattan s’est totalement métamorphosée. Équipe morose il y a quelques années, les Knicks ont retrouvé une âme derrière un collectif bien huilé qui s’appuie sur une grosse défense – caractéristique propre aux équipes de Thibodeau – et une adresse à 3 pts étonnante (39.2 %, 3e de la ligue). Symbole de ce renouveau, un Julius Randle transfiguré devenu le franchise player et qui sera attendu au tournant pour porter New York en playoffs, huit ans après la dernière qualification en postseason de la franchise.

De l’autre côté, Atlanta a vécu une saison en deux temps. Annoncés comme une potentielle surprise cette saison après une intersaison bien négociée (Bogdanović, Gallinari, Okongwu…), les Hawks ont totalement manqué leur entrée en matière. Avec un bilan moyen de [10-9] après un mois et demi de compétition, la franchise de Géorgie coule au mois de février en ne remportant que quatre des quinze rencontres qu’elle dispute. Conséquence directe, Lloyd Pierce est renvoyé, laissant sa place sur le banc à son assistant, l'ex-coach des Pacers Nate McMillan.

Alors que la fin de saison s’annonçait délicate, l’électrochoc fut immédiat. Huit victoires de suite dès sa prise de fonction, seulement deux matchs perdus à domicile jusqu’à la fin de la saison et finalement une cinquième place à l’Est avec le même bilan que New York après avoir remporté vingt-sept de leurs trente-huit derniers matchs. Le démarrage fut poussif mais la forme avant les playoffs est étincelante.

Les Knicks étonnamment favoris ?

Historiquement, Hawks et Knicks ne se sont que très rarement croisés en playoffs. Même si les deux franchises sont en NBA presque depuis la création de la ligue (arrivée en 1949 pour Atlanta, alors les Tri-Cities Blackhawks, et en 1946 pour New York), on ne peut pas vraiment parler de rivalité particulièrement marquante. Avec seulement deux séries disputées en 1971 puis 1999, deux demi-finales de conférence remportées par les Knicks (4-1 puis 4-0, n.d.l.r.), l’histoire reste à écrire et l’affrontement de cette année a tout pour nous surprendre.

Si, sur le papier, Atlanta et New York ont des approches du jeu assez différentes, chacune des deux équipes aura la même problématique : ne pas contenir uniquement la star adverse mais trouver des solutions contre la menace ambiante. Côté Hawks, stopper Julius Randle sera une des conditions de victoire. Véritable point forward, il est la clé de voûte de l’attaque new-yorkaise. Toutefois, les choses ne seront pas aussi faciles. En effet, la franchise géorgienne a montré ses limites en défense sur le joueur lors de chacune des confrontations entre les deux équipes cette saison et devra espérer un De’Andre Hunter en pleine forme pour gêner le All-Star. Par ailleurs, New York possède une armada de shooteurs qui pourrait suppléer son franchise player si ce dernier voyait sa production baisser.

Côté Knicks, ralentir Trae Young – une tâche qui pourrait être donnée à Frank Ntilikina ou plus objectivement à Reggie Bullock – sera également un point crucial mais ne suffira pas. À ses côtés, Bogdan Bogdanović forme un backourt détonnant tandis que d’autres shooteurs (Snell, Huerter…) poseront également des problèmes à des Knicks qui accordaient tout de même le plus faible pourcentage à 3 pts de la ligue à ses adversaires. L’autre problème des Knicks se situera lui dans la raquette où Clint Capela, meilleur rebondeur de la Ligue, pourrait surnager en l’absence de Mitchell Robinson. Le Suisse fera face à de l’adversité (Noël, Gibson) mais les difficultés des Knicks au rebond – notamment offensif – pourraient ouvrir une brèche pour Atlanta.

Notre pronostic

Au regard de la forme des deux franchises, New York devrait partir légèrement favori. En effet, les pensionnaires du Madison Square Garden auront l’avantage du terrain et ont remporté toutes les confrontations directes (3-0) cette saison (et restent même sur cinq victoires en six matchs depuis la saison dernière, avec une seule défaite après double-prolongation, n.d.l.r.). Néanmoins, cela est à nuancer par le fait que deux de ces rencontres ont eu lieu avant la prise de fonction de Nate McMillan qui a changé le visage de la franchise, et que la troisième s’est terminée après prolongation dans un match où Clint Capela avait surnagé (25 pts, 22 rbd).

Quoi qu’il arrive, Knicks et Hawks peuvent déjà se satisfaire de leur qualification en playoffs. Sans grande expérience de la postseason, ces deux franchises construisent un socle solide pour un avenir qui s’annonce de plus en plus radieux. Néanmoins, pour la nostalgie, l’histoire et l’amour d’un Garden en fusion dans des matchs à enjeux, la balance penchera côté new-yorkais au terme d’une série qui s’annonce intense. Prédiction : 4-3 New York.

Franchises pouvant déjà se satisfaire de leur exercice 2021, les Knicks et les Hawks tenteront d’aller chercher du bonus en passant un tour en playoffs pour la première fois depuis trop longtemps. Avec la promesse d’un Madison Square Garden survolté et des Hawks en pleine bourre, cette série s’annonce déjà comme immanquable. Rendez-vous dès ce dimanche à 1h00 pour le début des hostilités dans une confrontation partie pour durer.

Crédit image en une : Louis Rousseau | We Sport