Très attendu à ses débuts, Reiss Nelson n’a jamais vraiment confirmé les nombreuses attentes placées en lui. Celui qui était adoubé par beaucoup se retrouve dans une impasse à Arsenal. Âgé de 21 ans, il arrive dès cet été à un moment crucial de sa jeune carrière.

L’énorme promesse

Reiss Nelson est un pur produit du centre de formation des Gunners. Arrivé à 8 ans à Arsenal, Nelson impressionne et nombreux sont ceux qui voient très vite en lui la future star du club. Andries Jonker, l’ancien directeur de l’académie d’Arsenal, parle de son jeune talent à Arsène Wenger. Celui-ci est clair à son propos : c’est l’un des meilleurs joueurs de 15 ans qu’il n’ait jamais vu jouer.

Un an auparavant, c’était Chris Weathley, aujourd’hui journaliste consacré à Arsenal pour le site Football.London, qui faisait l’éloge de Nelson : « il possède la confiance pour devenir un joueur de classe mondiale ». Peu importe les commentaires, Reiss Nelson poursuit sa formation. En U19, c’est sous la direction de Thierry Henry, son idole, qu’il prouve encore qu’il a du talent. Peu après, il commence à s’entraîner avec les pros et signe son premier contrat le 23 décembre 2016, un peu moins de deux semaines après ses 17 ans. Prometteur.

Nelson convainc son monde avec les grands, se distinguant notamment auprès de Mesut Özil. Reiss Nelson raconte : « Après le premier match, il semblait impressionné et ne pouvait dire quel âge j’avais. Quand je lui ai dit, il était réellement surpris ». Il fait sa première apparition en pro en août 2017 en entrant en toute fin de match de la finale de Community Shield contre Chelsea. Il remporte à l’occasion son premier titre puisque les Gunners s’imposent aux tirs au but.

Crédits photo : Daily Express

Les difficultés du monde professionnel

Pour autant, Nelson joue toujours avec la réserve. Après quatre matchs en Premier League U23, Nelson a déjà inscrit 6 buts.  Il dispute des bouts de matchs en Europa League dans un groupe sans grande adversité pour les Gunners mais ne se montre pas décisif. Peu importe, il fait ses débuts en Premier League en janvier 2018, bien évidemment lancé par Wenger. Nelson sera titulaire à deux reprises cette saison-là, contre Southampton, et à Old Trafford ! À l’été 2018, le numéro 61 prolonge à Arsenal et file à Hoffenheim en prêt pour parfaire sa progression.

En Allemagne, sous l’égide de Julian Nagelsmann, Nelson marque ses premiers buts et suit l’exemple de son grand ami de sélection Jadon Sancho qui explose du côté de Dortmund. Associé à Joelinton dans l’axe et Andrej Kramarić sur l’aile gauche, l’Anglais conclut sa première saison complète en professionnel avec 7 buts et 1 passe décisive en 628 minutes jouées (décisif toutes les 78.5 minutes). Plutôt correct.

Son retour à Londres est attendu. Peut-être trop. Nelson ne confirme pas en Angleterre. Une première blessure à la malléole l’empêche d’enchaîner. Alors qu’il commence à bien revenir, le néo-numéro 24 des Gunners se claque et conclut sa saison par des bouts de matchs. Cette saison, il a totalement disparu des radars. Reiss Nelson n’a joué pour le moment que 448 minutes en pro, 69 en PL. Il n’avait d’ailleurs pas été convoqué par Mikel Arteta depuis novembre en championnat avant de retrouver le groupe le 3 avril dernier lors de la réception de Liverpool.

Un départ inévitable ?

Celui qui était comparé à Neymar par Martin Keown (444 matchs avec Arsenal) quand il n’avait que 17 ans se retrouve dans une impasse. Mikel Arteta ne croit pas en lui. D’autant que, sélectionné des U16 jusqu’aux espoirs avec l’Angleterre, Reiss Nelson n’a pas encore connu les A et n’a plus de temps à perdre vis-à-vis de la concurrence. Plus grave encore, il n'a même pas été retenu pour les phases de poule de l'Euro espoirs. Mais quelles peuvent être les pistes pour réussir ? Si sa qualité en un contre un et sa vitesse font de lui un joueur très intéressant, son avenir va sans doute devoir s’écrire loin de la Premier League.

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Un passage en Championship n’est pas à exclure étant donné la réussite que cela a été pour Mason Mount ou Harvey Barnes. L’autre option est l’étranger. Barré par la concurrence chez les Spurs, Marcus Edwards s’éclate du côté du Vitoria Guimarães. Noni Madueke fait quant à lui beaucoup de bruit du côté du PSV, alors qu’il a refusé de signer son premier contrat professionnel avec Tottenham.

L’Allemagne peut aussi lui convenir : il connait la Bundesliga et y a réalisé sa meilleure saison. Si Ademola Lookman a pour le moment échoué à Leipzig, l’adaptation de Demarai Gray semble assez bonne du côté de Leverkusen et Sancho est devenu l’un des joueurs les plus suivis du monde. Arrivé en 2017 dans la Ruhr en provenance de Manchester City, l’Anglais aux 18 sélections avait débuté avec le BVB en octobre 2017 en championnat avant d’exploser aux yeux de l’Europe lors de la saison 2018/2019, puis de confirmer son statut la saison suivante. S’il a connu un coup de moins bien en début de saison, Jadon Sancho reste sans aucun doute l’un des meilleurs joueurs de sa génération.

Quoi qu’il en soit, Reiss Nelson arrive à la croisée des chemins, et son choix sera forcément déterminant pour la suite de sa carrière. Peut-être trop attendu dans sa jeunesse, il peut aujourd’hui se concentrer simplement sur le jeu. Enfin.

 

Crédits photo : compte instagram @reissnelson