Battu vendredi par les Wasps (33-14), Montpellier vit un début de saison délicat. Les hommes de Xavier Garbajosa ne semblent pas parvenir à trouver une régularité dans leurs performances, et avancent vers 2021 sans grandes certitudes.
Des résultats pas à la hauteur des attentes
Deux défaites en autant de rencontres en Champions Cup, seulement trois victoires en huit matchs de Top 14 : le bilan comptable du club montpelliérain est pour l'instant bien loin des attentes. Malgré une victoire à Clermont il y a quelques semaines (15-21), la première à l'extérieur depuis mai 2019, les Cistes peinent à enchainer depuis de (trop) nombreux mois.
Les Héraultais ont entamé de la pire des manières leur saison, en s'inclinant d'entrée à domicile face à la Section Paloise (23-26), avant de sombrer à Nanterre contre le Racing (41-17), puis de perdre à Toulon (25-21). Malgré deux victoires à la maison face à des équipes prédestinées à jouer le maintien (Agen et Brive), les hommes du président Altrad ont concédé une nouvelle défaite embarrassante à domicile, contre l'UBB (22-23). Même spirale lors de cette parenthèse européenne, où ils ne sont pas parvenus à surfer sur leur belle victoire à Clermont, encaissant successivement deux revers contre le Leinster et chez les Wasps.

Résultat, à l'aube d'un Boxing Day qui conclura l'année 2020, le MHR ne se retrouve que 11ème du Top 14 (avec des matches en retard à disputer), et est presque déjà éliminé de la Champions Cup. Un contexte loin d'être idéal, d'autant plus qu'un calendrier chargé attend le club, avec cinq déplacements lors des sept prochaines journées de championnat.
Une identité encore floue
-
Un effectif quelque peu chamboulé :
Le début de saison des Montpelliérains peut s'expliquer par les nombreux départs qui ont eu lieu à l'intersaison. Entre les pertes de Julien Le Devedec (2ème ligne), des ailiers Nemani Nadolo et Timoci Nagusa ou encore de beaucoup de ses éléments en première ligne, le MHR s'est retrouvé amputé de plusieurs joueurs cadres qui avaient fait les grandes heures du club ces dernières années. Malgré un recrutement de qualité, avec notamment les arrivées de Vincent Rattez (ex-La Rochelle), Alex Lozowski (ex-Saracens) ou encore Cobus Reinach (ex-Northampton), les Cistes n'ont pas retrouvé la même densité au sein de leur effectif.
-
Un véritable chantier :
Sur le rectangle vert, l'identité montpelliéraine est particulièrement difficile à percevoir. Alors que de nombreux changements chez les avants ont été opérés, l'équipe de Garbajosa éprouve de grandes difficultés près des lignes depuis le début de saison. Bien moins efficaces qu'à l'accoutumé lors des épreuves de force, indisciplinés devant : les Cistes sont aujourd'hui loin d'être l'armada connue pour son froid pragmatisme ces dernières années. Parmi les cinq meilleures attaques du championnat ces cinq dernières années, Montpellier n'est pour l'instant que la dixième attaque du Top 14 cette saison. Un phénomène qui s'explique sans doute, outre le départ de ses ailiers fantas(ti)ques qu'étaient Nadolo ou Nagusa, par un effectif qui ne tourne pas à plein régime depuis plus d'un an.
Si un XV type semble de plus en plus se dessiner, l'investissement de certains joueurs est encore pointé du doigt, la profondeur d'effectif pose encore des questions, et la force de caractère de cette équipe reste encore à démontrer (les rencontres contre Pau et Bordeaux ont été perdues dans les ultimes minutes).

Motifs d'espoirs pour les Héraultais ? Le staff et le groupe sont composés d'hommes de grande expérience, auxquels se mêlent de plus en plus sérieusement de jeunes joueurs prometteurs tels que Gabriel Ngandebe ou Louis Foursans, qui a récemment prolongé jusqu'en 2023. Si les jalons du style de jeu montpelliérain restent encore à poser et à construire ces prochaines semaines, nuls doutes que la qualité des joueurs qui composent l'effectif devrait permettre au MHR de redresser (au moins un peu) la barre en 2021. D'autant plus que les Montpelliérains ont parfois montré des choses intéressantes lors de leurs dernières sorties. Il leur faudra désormais être capable de rééditer cela sur 80 minutes, chaque semaine ou presque.
Crédit photo de l'image en Une : La Nouvelle République