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Suso-Milan, la fin d’une aventure tulmutueuse

Le Milan s’est montré très actif sur ce mercato hivernal en procédant à un grand ménage. Des arrivées mais aussi et surtout des départs dont celui de Suso. L’ailier espagnol retourne au pays et s’engage avec le FC Seville. Un prêt de 18 mois avec une option d’achat obligatoire fixée à 22 millions d’euros en cas de qualification à la prochaine Ligue des Champions. Suso espère se relancer après des derniers mois délicats en Lombardie.

Lueur d'espoir dans l'obscurantisme milanais

C’est cinq ans de bons et loyaux services que l’ailier de 26 ans a donné au Milan. Il disputera pas moins de 153 matchs dont 138 en titulaire avec le maillot rossonero pour 24 réalisations. Sa saison référence reste la 2016-2017 durant laquelle il s’est relevé sous les ordres de Vincenzo Montella. Certes ce n’était pas sa plus prolifique en matière de statistiques (37 matchs, 7 buts et 8 passes décisives) mais c’était celle où il s’est montré le plus performant et surtout régulier. Lors de la deuxième partie de saison, les Milanais pouvaient compter sur Deulofeu à gauche et Suso à droite. Les ailiers espagnols ont su conquérir San Siro et ramener avec Donnarumma le Milan en Europe.

De nombreuses fois Suso a sorti son équipe de situation bien délicate par des exploits individuels. Lors du derby d’octobre 2017 , il inscrira un magnifique but avec un crochet salvateur suivi d’une frappe bien placée (2-3). Sa facilité technique a fait la différence comme sa passe décisive pour Bonaventura en finale de Supercoppa en 2016 que le Milan remportera aux penalties. Sans aucun doute, l’international espagnol a été l’une des rares satisfactions milanaises des dernières saisons. Paradoxe total, ce rôle de sauveteur est rapidement devenu un point faible pour le Milan. En effet, la Suso dépendance était beaucoup trop récurrente. Arrigo Sacchi l’expliquait en avril 2017: «Dès que Suso va mal, le Milan aussi[…] C’est une équipe trop dépendante de son ailier espagnol».

Beaucoup ont critiqué l’ailier espagnol mais c’était surtout son utilisation qui était désastreuse. Suso n’est pas un leader naturel qui doit s’imbriquer dans un collectif et non pas en être l’unique individualité qui en ressort. Leader malgré lui, le gaucher espagnol a évolué dans un Milan d’un faible niveau technique et tactique. Trop souvent seul pilier de cette équipe, le numéro 8 n’avait pas les épaules pour sauver le Milan à lui tout seul bien qu’il l'a fait à de nombreuses reprises.

Un divorce épineux

Au fur et à mesure des mois et c’était inévitable, le disque Suso a commencé à s’enrayer. Cela s’explique aussi par une lassitude pour l’espagnol d’être le seul à prendre ses responsabilités. Ses prestations sont devenues livides, il n’a jamais véritablement retrouvé sa forme étincelante des saisons précédentes. Auparavant, l’ancien joueur de Liverpool avait un matelas confortable notamment tactique. Avec Montella et Gattuso, le Milan jouait en 4-3-3 laissant Suso comme titulaire indiscutable au poste d’ailier droit. La concurrence était même inexistante.

Mais cet été, le club lombard a été marqué par un profond changement. Dans un premier temps sous Giampaolo, le Milan évolue dans un nouveau dispositif: le 4-3-1-2. Un système où le poste d’ailier n’existe donc pas. Suso est utilisé en trequartista à cinq reprises mais ne convainc pas. Un échec étonnant tant il dispose des qualités techniques pour évoluer dans cette position.
L’arrivée en octobre de Stefano Pioli sur le banc rossonero a littéralement mis fin à son aventure au Milan. En plus d’enchaîner les prestations décevantes, Suso voit son compatriote espagnol Castillejo être performant notamment ces dernières semaines. Le numéro 7 est désormais le titulaire indiscutable sur le côté droit du 4-4-2 de Pioli et c’est logique. Sur les trois derniers matchs, Suso n’est pas rentré une seule fois.

La relation Suso-Milan a été passionnante mais se termine de manière délicate avec un sentiment d’inachevé. En Andalousie sa région natale, il retrouvera un entraîneur qu’il connaît bien et qu’il a eu dans les sélections jeunes espagnoles: Julen Lopetegui. Ce dernier est d’ailleurs heureux de sa venue: «C’est un style de joueur que nous n'avons pas. Il va nous apporter la qualité technique avec le ballon». Tous les voyants sont au vert pour voir désormais le numéro 14 illuminer Sanchez Pizjuan.

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