Presque deux mètres, une longue chevelure blonde, du talent et du caractère, voilà ce qui caractérise le mieux Alexander Zverev, 20 ans, et considéré par tous comme la grande révélation (ou plutôt confirmation) de cette saison 2017. Ce dimanche, il a glané à Montréal son deuxième titre en Masters 1000 au nez et à la barbe de Roger Federer, numéro 3 mondial.

Un sacre plein de caractère

Au Québec, l'Allemand s'est donc adjugé l'Open du Canada, plus couramment appelé « Coupe Rogers », pour la première fois de sa carrière. Son ultime proie n'est autre que Roger Federer, qui, comme lui, chassait un premier titre à Montréal (le Suisse ayant déjà remporté la Coupe Rogers mais lorsque celle-ci avait lieu à Toronto).

Déjà titré la semaine précédente à Washington, Sacha Zverev a une nouvelle fois fait preuve d'une grande solidité, qu'elle soit mentale ou physique, pour aller au bout. En effet, le natif d'Hambourg a tout d'abord dû sauver des balles de match dès son entrée en lice face à Richard Gasquet, pour finalement s'imposer au tie-break du troisième set. Il écarte ensuite Nick Kyrgios (qu'il n'avait jamais battu jusqu'alors) et Kévin Anderson en deux manches, avant de mettre fin au brillant parcours du local Denis Shapovalov en demies.

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En finale, le protégé de Juan Carlos Ferrero retrouve donc Roger Federer, invaincu contre les membres du top 100 et jamais battu à ce stade de la compétition cette année. Très performant au service et plus en jambes que son adversaire, le numéro 8 mondial tient sa ligne de fond de court et se montre très agressif des deux côtés, jouant avec les lignes et mettant régulièrement le Suisse loin de la balle. Il conclut sur un dernier service gagnant et s'impose finalement 6-3/6-4. L'Allemand signe alors sa 10e victoire consécutive, et prend sa revanche sur celui qui l'avait humilié en finale à Halle un mois et demi plus tôt.

 

Une précocité rare

Ce titre est le 6e de la carrière d'Alexander Zverev sur le circuit ATP, le 2e en Masters 1000 et le 5e de sa saison. C'est le premier allemand depuis Boris Becker en 1996 à remporter au moins cinq titres la même année. A 20 ans, seul Nadal comptait plus de titres en Masters 1000 que lui au même âge (6). 2, c'est aussi le nombre de Masters 1000 qu'avait remporté Novak Djokovic à 20 ans, tandis que des joueurs comme Roger Federer ou Andy Murray cherchaient encore à ouvrir leur compteur.

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Ce lundi, le jeune Allemand pointe au 7e rang mondial et se classe 3e à la Race. Il est par ailleurs déjà qualifié pour le Masters de la Next Gen, (qui se déroulera à Milan et regroupera les huit meilleurs joueurs de -21 ans de la saison), comptant 4165 points, soit 3703 de plus que Francis Tiafoe (9e) et même 3275 de plus que son dauphin Karen Khachanov. Tout cela témoigne de son exceptionnelle précocité. Il a un gros train d'avance sur les autres et c'est pour cela que tous le voit déjà comme un potentiel futur numéro 1 mondial et vainqueur de Grand Chelem.


Continuer la tournée américaine sur la même lancée

S'il sera compliqué de faire aussi bien à Cincinnati et à l'US Open qu'à Washington et Montréal, le jeune prodige de 20 ans se positionnera évidemment comme un des principaux outsiders aux titres.

A Cincinnati, il sera, comme à Montréal, tête de série numéro 4. Des gros serveurs comme Isner ou Raonic pourraient se présenter sur sa route avant les demi-finales. Une partie de tableau piège, mais malgré tout ouverte avec le forfait de Roger Federer, mais aussi celui de Gaël Monfils. Zverev se servira sûrement du tournoi américain pour se régler une dernière fois avant l'US Open, où il aura pour objectif de signer enfin une performance digne de son talent, lui qui n'a jamais atteint les quarts de finale d'un Grand Chelem et même jamais dépassé le 2e tour à New York.

Il devra d'autant plus se méfier car gagner un Masters 1000 peu avant un Grand Chelem n'est pas forcément synonyme d'y briller. Lui même peut en témoigner (il avait remporté Rome avant de perdre au premier tour de Roland Garros face à Fernando Verdasco). Heureusement pour lui, il a beaucoup d'arguments à faire valoir pour continuer de progresser, et ainsi s'offrir le droit de rêver toujours plus grand.

 

-Grégoire Aln