L’Adria Tour, l'un des premiers grands tournois autorisés dans le monde après le déconfinement a finalement pris l’allure de fiasco. La tournée de matchs censée se dérouler dans différents pays des Balkans entre le 13 juin et le 5 juillet organisée par Djokovic ne s’est pas déroulée comme prévu.

 

Une catastrophe sanitaire

La tournée était censée rapporter des bénéfices à plusieurs niveaux. En effet, elle programmait de récolter des fonds et les redistribuer à des associations caritatives. Cela permettait ensuite aux joueurs de goûter à nouveau à la compétition et aux matchs de haut niveau après ce confinement. Enfin, cela donnait aussi l’occasion au public féru de la balle jaune de retrouver ses joueurs favoris. En somme, le tournoi promettait un réel renouveau après ce confinement et sonnait comme la reprise du tennis mondial. De grands noms du tennis y étaient annoncés avec 8 joueurs répartis en 2 poules de 4. Évidemment, l’organisateur du tournoi, Djokovic, numéro 1 mondial, était de la partie. Deux autres membres du top 10, Thiem (3e) et Zverev (7e), étaient présents. Enfin, les 5 autres participants étaient loin d’être inconnus : Dimitrov, Cilic, Lajovic, Troicki, Coric. En somme, du beau tennis était à prévoir. C’était malheureusement sans compter sur le Covid-19, toujours bel et bien présent. Le 22 juin, les joueurs Borna Coric et Grigor Dimitrov sont testés positifs, tout comme le préparateur physique de Djokovic et l’entraineur de Dimitrov. Ensuite, c’est au tour de l’organisateur, Novak Djokovic d’être testé positif.

 

Surprise générale

Depuis, la stupeur générale a pris le dessus dans le monde du tennis. L'exhibition organisée par le Serbe s'est transformée en scandale sanitaire. Et pour cause, les différents acteurs de l'Adria Tour ne manquent pas de se rejeter la faute les uns sur les autres. Dominic Thiem – négatif aux tests Covid-19 – a publié un communiqué, s’excusant d’avoir « agi de manière trop euphorique », avant que son manager ne rejette la faute sur Djokovic, affirmant que « le seul qui devrait s’excuser, c’est Djokovic ». Herwig Straka juge que « tout ça était stupide, même avec des règles ». Il accuse ensuite le serbe d’avoir appelé plusieurs fois les joueurs pour les faire venir. Quoi qu’il en soit cet événement jette un sacré froid dans le monde de la petite balle jaune et pourrait remettre en cause les conditions de reprise du tennis mondial.

 

Une remise en cause

En effet, Roland Garros a récemment été annoncé pour fin septembre avec du public à jauge réduite. Les récents événements pourraient amener les organisateurs à revoir cette position. Il est possible que l’accueil du public soit revu, voire même que le tournoi soit reporté. En effet, le nombre de joueurs qui y participeront (en comptant les qualifications et les sparing partners) dépassera quasiment les 300 voire 400 joueurs(ses). De plus, le circuit doit officiellement reprendre en août, une décision qui pourrait également être remise en cause au vu de ce qui s’est passé sur l’Adria Tour. On voit qu’il suffit d’une personne contaminée pour qu’un grand nombre de protagonistes du tournoi soient infectés. Le scandale sanitaire de l'Adria Tour pourrait donc légitimement remettre en question la participation de certains protagonistes du circuit pas forcément enchantés de reprendre d’ici un mois.

 

Des mesures déjà communiquées

La première décision officielle qui a suivi cette propagation du virus a été la suppression de la Fed Cup et de la Coupe Davis pour l’année 2020. Une première décision forte avant peut être de nouveaux reports de tournois voire de Grands Chelems et peut être également une remise en cause de l’accueil du public à Roland Garros.

 

Ainsi, la tournée de l’Adria Tour et ses conséquences auront véritablement bouleversé les acquis sur la reprise du tennis mondial. Après la Fed Cup et la Coupe Davis, d’autres reports ou annulations sont peut être à prévoir. En tout cas, le tennis avec du public ne risque pas de reprendre de sitôt.