Tout juste auréolé de sa victoire pour le titre Nord-Américain, Bronson Reed a accepté de répondre aux questions de We Sport. Entouré de sa ceinture, d’une image de Terry Funk et d’une autre d’André le Géant au mur, le colosse se confie sur les catcheurs qui l’inspirent et sa volonté de marquer l’histoire de ce titre.
Bonjour Bronson, déjà félicitation pour votre victoire. D’ailleurs, après celle-ci vous avez eu un discours très émouvant où vous remerciez votre femme et les fans. C’était important pour vous de les remercier publiquement ?
Merci beaucoup. Par rapport à cela, en fait, je n’avais rien planifié. Je n’avais pas prévu de faire un discours si je gagnais. Mais à cet instant, c’était vraiment important d’avoir ma femme à mes côtés. Elle m’a toujours supporté tout le long de ma carrière dans le catch. Vous savez, parfois certaines personnes ne vous supportent pas dans ce que vous faites, vous empêchent d’atteindre vos objectifs, c’est compliqué. Donc quand j’ai vu l’annonceur avec le micro, je l’ai pris. C’était un peu impromptu et peu importe ce qui sort, au moins ça sera dit (rire). J’ai ressenti le besoin de dire quelque chose après ma victoire.
Durant ce discours, vous mettez en avant vos 14 ans de carrière, déjà, alors que vous êtes encore jeune. Pourquoi cela était important pour vous de le faire ?
Je pense que dans certains moments, vous ne pouvez pas prévoir ou écrire à l’avance ce genre de choses. Littéralement 14 ans plus tôt, j’ai eu mon premier match de catch en Australie. Donc c’est important pour moi, qui ai eu un long parcours de l’Australie au Japon, de dire que ce parcours a fait le catcheur que je suis aujourd’hui.
Votre discours m’a rappelé celui de Dusty Rhodes, le fameux « Hard Times ». Vous l’aviez en tête lorsque vous avez pris le micro ou vous l’avez remarqué après ?
Je m’identifie énormément à Dusty Rhodes, c’est d’ailleurs l’un de mes catcheurs préférés de tous les temps. Je n'’ai pas particulièrement voulu faire un discours semblable au sien mais ça devait être dans ma mémoire. J’ai tellement regardé Dusty, on a un peu des parcours similaires. Dans sa promo « Hard Times », il dit : « Je ne ressemble pas à l’athlète actuel » et je peux m’identifier à cela aussi. Donc si je peux être, en quelque sorte, un Dusty Rhodes moderne, ou une figure qui s’en rapproche, j’en serais très heureux.
Qu’est ce qui a le plus changé entre vos débuts il y a 14 ans en Australie et NXT ?
Je pense que le plus grand changement est que tu as beaucoup plus de caméras autour de toi. Il faut faire plus attention au petits détails. Au niveau indépendant, je suis plus concentré sur le public, mais avec des shows comme NXT, lors de mon match en cage par exemple, il y avait 5 ou 6 caméras sur moi en même temps.
Le titre Nord-Américain est un titre jeune, il y a seulement eu quelques champions. Vous pouvez écrire l’histoire de ce titre en étant identifié comme une de ses figures, comme l’ont été Tito Santana ou Don Muraco pour le titre Intercontinental. Ou vous pouvez aussi utiliser le championnat Nord-Américain comme un tremplin pour un titre mondial, comme Keith Lee l’a fait par exemple. Quel chemin allez-vous choisir ?
Pour être honnête, j’aimerais faire les 2. Dans un monde parfait, j’aimerais défendre le titre Nord-Américain le plus possible. Je veux être un champion qui combat, qui défend son titre, qui donne des opportunités. Je veux m’accrocher à ce titre le plus longtemps possible et ensuite aller chercher le titre de NXT.
Peut-être les deux, comme l’a fait Keith Lee !
Oh oui ! Keith Lee a été celui qui a soulevé les deux titres en même temps. C’était extraordinaire.
En parlant de Keith Lee, vous être assez similaires tous les deux. Deux catcheurs très puissants mais aussi rapides, techniques et qui peuvent faire des mouvements de luchador. Que pensez-vous de cette comparaison ?
On a un parcours assez similaire dans ce business, c’est vrai. Évidemment, nous sommes tous les deux des « big men » mais également des catcheurs complets. On peut aller beaucoup plus loin qu’un seul style. Je sais que l’on est tous les deux assez fier de nous. Je suis fier d’être capable d’être un catcheur technique quand je dois être technique. Dans la même veine, je peux sauter de la troisième corde et faire un moonsault. J’ai fait en sorte, quand j’ai débuté dans le business, d’apprendre le plus possible dans différents styles. Par exemple, lors des entraînements, il y avait un catcheur du Cruserweight Classic, Damian Slater, qui est un spécialiste de la Lucha Libre. Il s’est entraîné dans ce style de combat. Les autres gars un peu grands et forts le regardent et disent : « Ok, en fait, je ne vais pas du tout faire ça ». Mais moi, je tout fait pour pouvoir sauter sur le ring en dehors et faire tout ce que je peux.
Vous avez remporté le titre face à Johnny Gargano. Que pensez-vous de lui ?
C’est un visage important de NXT. Et de plus, on a le même regard sur lui ou sur moi. Je ne suis pas le type de gars que l’on imagine comme étant champion et encore moins à la WWE. Je voulais casser ces barrières, faire savoir que l’on peut être différent et avoir du succès. Et je pense que c’est pareil pour Johnny. Quand ils le voient, les gens peuvent penser : « C’est juste un petit gars, qu’est ce qu’il va bien pouvoir faire ! ». Mais une fois sur le ring, il est tellement professionnel et techniquement irréprochable. C’est le genre de personne vers qui tu te tournes si tu veux un match 5 étoiles.
En tant que champion, vous avez désormais une cible dans le dos. Qui voudriez-vous affronter ?
Je suis là pour défendre mon titre contre tous ceux qui le veulent, mais je pense que certains sont actuellement au même niveau que moi. Je pense à des catcheurs comme Cameron Grimes, Dexter Lumis, Swerve.. Tous ces mecs méritent une chance pour le titre Nord-Américain.
Presque tous les participants au Gaunlet match du dernier TakeOver…
(Rire) Effectivement, bien vu ! D’ailleurs, je pense que tous ceux qui étaient dans ce Gaunlet Match devraient avoir un match pour le titre. Aussi des gars comme LA Knight ou encore Leon Ruff bien sûr.
On a parlé de vos possibles futurs adversaires, mais qu’en est il de vos adversaires de rêve ?
Actuellement, je choisirais Roman Reigns. C’est quelqu’un contre qui j’aimerais combattre. C’est un peu le match de rêve en ce moment. Et de tous les temps, si c’était possible de revenir en 1996, ce serait un « boyhood dream » [« un rêve d’enfant » comme le commentaire de Vince McMahon à WrestleMania XII] Shawn Michaels. Ce serait aussi un match de rêve. En plus, il fait partie de ceux qui me coachent au Performance Center, et j’en suis vraiment reconnaissant.
Sur quels points vous aide t-il ? Les promos ? La construction des combats ?
Le point le plus important est d’être capable d’aller le voir et lui poser des questions. Parfois, j’oublie qu’il est Mr WrestleMania, qu’il a été dans les plus grands de l’histoire. Mais juste pouvoir lui demander comment il voit les choses, comment ferait-il telle ou telle action. Ça n’a pas de prix. Et je pourrais dire la même chose de Triple H. Lui poser des questions sur le business, c’est vraiment extraordinaire.
Quelles sont vos relations avec Triple H ?
Au début, arriver à la WWE et débuter avec eux, c’est difficile. On sait qui ils sont, et ils sont tellement importants pour les fans de catch que nous sommes que c’est toujours un peu stressant. J’étais un peu nerveux de rencontrer Triple H, mais maintenant que j’ai passé du temps avec lui, je peux assurer qu’il est très important dans ce que je fais actuellement.
Souhaitez-vous rester à NXT assez longtemps ou aller dans le roster principal le plus rapidement possible ?
J’aimerais défendre mon titre le plus possible et il y a des choses à NXT que je n’ai pas encore réalisé et que j’aimerais accomplir. Mais l’objectif est d’aller à Raw ou SmackDown et de continuer de monter les échelons.
Nous remercions Bronson Reed et la WWE, qui nous a permis de réaliser cette interview.
Crédit photo : WWE