De Palerme à Padoue, Daniel Cappelletti, joueur de football professionnel de Serie B, se livre à WeSportFR dans une interview exclusive ! Le défenseur de formation, préférant toutefois le milieu de terrain selon ses dires, nous raconte (en français s’il vous plaît) son parcours et ses impressions qu’il a eues lors de son passage en amical à Lens. Sur un accent nord-italien, focus sur le joueur de Padova !
Peux-tu te présenter à nous ?
J’habite près de Milan dans le nord de l’Italie, j’ai commencé le football quand j’avais 5 ans et je continue encore aujourd’hui car j’ai réussi à faire de ma passion mon travail ! Je suis professionnel depuis 10 ans maintenant. Quand j’avais 17 ans je suis parti à Palerme dans le sud de L’Italie, et aujourd’hui je continue l’aventure à Padoue, je suis très heureux !
Tu as beaucoup changé de clubs lors de ta carrière, ça a été difficile pour toi ?
En Italie on n’est jamais sûr de rester dans un club très longtemps. Les contrats sont souvent très courts et j’ai donc dû changer d’équipes beaucoup de fois. C’est très difficile car il faut tout recommencer de zéro à chaque changement de club. Connaître les nouveaux camarades, il faut créer de nouvelles amitiés avec eux, puis il y a un nouveau coach avec de nouvelles idées, donc quand on change régulièrement c’est difficile. Ça fait maintenant 3 ans que je suis ici à Padoue, j’espère que je vais rester ici plus longtemps !
Vous venez de monter en série B avec Padova, comment as-tu vécu ce moment historique ?
Moment incroyable ! J’ai déjà joué à Padoue quand l’équipe était en Serie B, mais j’étais jeune et je n’ai fait que 3 matchs à l’époque. Pour moi c’était important de revenir ici et de faire ce que je n’avais pas réussi à faire étant plus jeune. Beaucoup de choses ont changé, l’équipe évoluait dans une division inférieure donc après 4 ans l’objectif était vraiment de remonter ! C’est une ville magnifique qui méritait de revenir dans cette division, et on va essayer de se maintenir parce que sinon personne ne se souviendra des résultats de l’année passée !
La saison de Padova n’est pas concluante pour le moment. Comment vis-tu cette situation ?
Quand les résultats ne sont pas là on cherche les problèmes qui en sont la cause. C’est difficile de trouver la sérénité et la tranquillité dont les joueurs nécessitent pour jouer et trouver leurs capacités sur les terrains. Il faut retrouver la sérénité qu’on avait la saison passée ! On gagnait souvent, c’était plus facile de jouer en toute tranquillité sur la pelouse. Avec la reprise après la trêve internationale, j’espère qu’on fera de bons résultats avec un peu plus d’enthousiasme !
Il y a quelques jours tu es venu avec ton équipe jouer un match amical à Lens. Comment as-tu trouvé les installations du club, y a-t-il une différence notable avec l’Italie ?
C’était magnifique ! Ici en Italie je n’étais pas habitué d’avoir des installations comme ça ! Bien sûr j’ai eu la possibilité d’en voir dans mon pays car certaines équipes sont bien structurées, mais ce n’est pas banal par ici. Souvent les clubs n’ont pas de terrain où s’entraîner, les footballeurs même professionnels doivent souvent se déplacer. Ce que j’ai pu voir à La Gaillette, c’était tout simplement incroyable ! Toute l’équipe était enthousiaste et c’était vraiment une très belle expérience ! Le stade était magnifique, je peux dire sans commettre de faute qu’il n’y a pas de stade comme ça en Italie, ici les supporters sont loin des pelouses alors qu’à Lens ils sont très près ! Toute l’équipe était très heureuse de jouer là-bas.
Les deux clubs ont une tête commune, Joseph Oughourlian. Certains y voit déjà un pont entre les deux clubs. Te vois-tu évoluer un jour à Lens ?
Je peux vous avouer que quand j’étais à Lens je pensais comme un joueur du club (Rires) ! J’aimerais beaucoup tenter l’expérience, ce serait magnifique ! Comme je le disais, le stade, la Gaillette, c’est un milieu très professionnel. Quand je suis rentré j’en ai parlé tout de suite à ma femme (Rires), on a évoqué le fait que ce serait super d’aller là-bas ! Maintenant on ne peut jamais prévoir, mon contrat à Padova se termine en juin 2019, les filières se font entre les deux clubs … Qui sait ? (Rires)
Si tu devais quitter l’Italie au terme de ton contrat, où aimerais-tu jouer ?
Je ne sais pas, surement l’Angleterre ! Historiquement le football est né là-bas, je ne sais pas vraiment mais oui j’aimerais tenter l’expérience pour découvrir la culture du foot anglais qui est bien différente d’ici ! C’est un type de football très physique, mes caractéristiques collent un peu ! Je suis un joueur physique, j’aime courir beaucoup donc c’est un football qui est fait pour moi (Rires)
Tu as remarqué une différence de jeu entre le foot français et le foot italien ?
Oui ! En Italie le foot est basé sur la tactique, on perd de vue l’importance de jouer le ballon techniquement, se divertir mais aussi divertir les supporters qui viennent voir le match. Je n’aime pas trop ce style car je trouve que ça bloque le mécanisme du jeu, c’est un sport qui doit amuser et faire amuser. Quand on a joué à Lens, j’ai vu que l’équipe joue beaucoup le ballon, même avec les défenseurs en prenant des risques de perdre la balle dans des situations dangereuses ! Mais ils prennent le risque ! Nous on a vite fatigué car tactiquement on fatiguait à suivre la vélocité du ballon et les capacités techniques des lensois. Quand on a compris qu’ils jouaient le ballon avec sérénité, parce qu’ils n’étaient pas en championnat et que donc les résultats étaient secondaires, on a enfin fait un beau match !
La différence est vraiment la tactique italienne et la technique et vélocité française.
Quels sont tes objectifs ?
J’ai 27 ans, je me sens vieux ! Je joue avec des jeunes footballeurs qui ont parfois 10 ans de moins que moi, je ne suis plus un jeune (rires). J’espère faire un bon championnat cette saison et maintenir Padova. Même si mon contrat se termine en fin de saison c’est important pour moi. Mon rêve d’enfant est de jouer en Serie A et pourquoi pas la sélection nationale. Le temps passe très vite, ce sera difficile pour moi, mais je pense que sans rêves et objectifs il n’y aurait pas de sens de jouer au football. J’espère y arriver un jour !
Grazie mille à Daniel Cappelletti pour cet entretien. Nous lui souhaitons une très bonne saison ainsi qu’une bonne continuation dans sa carrière.