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La draft : l’antichambre qui ouvre les voies du paradis en NBA

Evénement annuel majeur dans la ligue de basket-ball nord-américaine, la draft est une strate incontournable dans le parcours de tout joueur qui veut se frayer un chemin et faire son nid dans le championnat le plus disputé au monde. Plein feu sur cette soirée d’exception.

Les débuts,

Tout a commencé en 1947, la même année où la NBA est sortie de terre. À l’époque, les équipes sélectionnent les joueurs issus de l’université jusqu'à épuisement. L'ordre de chaque tour est établi dans l'ordre inverse du classement de la saison passée. C’est ainsi que prirent forme les premières moutures de la draft de la NBA avant de connaître au fil des années moult métamorphoses sans pour autant perdre son essence et sa quintessence.

Pourquoi la draft est pour la NBA une sève nourricière ?

Cette soirée ultra médiatisée et dont le clinquant est plus que volubile puise son ‘’ indispensabilité’’ dans le fait que c’est l’événement annuel qui marque, pour la quasi-totalité des joueurs, leur entrée en NBA. Son mode de fonctionnement qui décide chaque année du ton, des couleurs et du sang neuf apportés à la ligue sans oublier le culte que lui vouent les 30 franchises en lice chaque année sont autant d’éléments qui font la preuve qu’elle vaut son pesant d’or.

Que dire du mode de sélection des joueurs?

Traditionnellement, la soirée de la draft se tient à la fin du mois de juin. La principale attraction étant les meilleurs jeunes joueurs du monde, ils sont choisis par les services compétents de la ligue et réunis avec verve et enthousiasme devant les caméras du monde entier afin que tour à tour, les caciques du championnat nord-américain de basket-ball fassent leur marché pour étoffer leurs équipes en vue de la nouvelle saison. Le commissionnaire de la NBA annonce les choix (« picks ») des différentes équipes, dans l’ordre chronologique. La franchise qui possède le 1er choix, peut ainsi choisir parmi tous les joueurs disponibles.. Plus le « pick » est haut, plus il a de la valeur, plus vaste est le choix parmi les jeunes talents inscrits. Les choix sont attribués via un tirage (« lottery »), régi par un système de probabilités, qui détermine l’ordre de la Draft. Les équipes ayant les plus mauvais bilans de la saison précédente ont davantage de chance d’obtenir les meilleurs « picks », afin du moins en théorie, de rééquilibrer les effectifs, arrondir les angles, redimensionner l’hiérarchie. Il y va de la vitalité du championnat et de la sauvegarde de l’esprit de compétitivité. Au total, 60 choix sont répartis entre deux tours. Théorie toujours, chaque franchise a un choix dans chacun de ces tours, mais ces choix de draft moins linéaires sont monnaie courante lors des échanges entre franchises.

Qu’advient-il du joueur choisi ?

Lorsqu’il est sélectionné, le futur pensionnaire de la NBA cède de facto ses droits exclusifs à la franchise qui a jeté son dévolu sur lui. Le montant et la nature (protégés ou non) des contrats est fixe et dépend de la position de la sélection. Plus le joueur est choisi haut, meilleur son contrat sera.

Comment obtenir le sésame pour être drafté?

Tout au long de la saison précédant la draft, les franchises NBA envoient sur le terrain, des « scouts », émissaires compétents et avisés, spécialisés dans l’évaluation des jeunes joueurs pour aller prospecter, cibler la perle, le pillon manquant pour in fine faire un rapport synoptique sur le background du futur heureux élu. Certains talents générationnels comme le français Victor Wembanyama (qui se présentera à la draft en 2023), sont évalués depuis leur plus jeune âge. Toutes leurs performances sont étudiées à la loupe, scrutés au millimètre près mais pas que. L’aspect psychologique s’est lui aussi taillé une part de lion ces dernières années dans la charpente. Il ne pouvait pas en être autrement vu les cas devenus de plus en fréquents d’athlètes qui perdent pied une fois sous le joug de la lumière parce qu’inhibés par la pression ou d’autres dont les performances pourtant mirobolantes sur le parquet n’étiolent pas les démons latents inhérents à la vie de star.
Il n’en demeure pas moins qu’une fois la saison terminée, les franchises peuvent inviter plusieurs joueurs à venir effectuer des « workouts » privés, se déroulant souvent sous les ordres de l’entraîneur de la franchise. Ils sont aussi questionnés, et leurs réponses étudiées, pour essayer de desceller la petite ombre invisible à l’œil nu afin de prendre de l’avance sur la concurrence et se prémunir d’une potentielle erreur de casting ou d’un choix en façade enthousiasmant mais qui en fin de compte accouchera d’une chenille. Les athlètes sont aussi passés au crible lors du « draft combine » qui a lieu mi-mai, un mois avant la draft proprement dite. Détente, taux de graisse, envergure : toutes les caractéristiques physiques y passent. Les joueurs y sont conviés sur invitation exclusivement. Evidemment certains profils sont appréciés par les franchises, tandis que d’autres sont évités. A préciser que ces évaluations servent à mettre les joueurs dans différentes catégories, entre talents générationnels, « prospects », « busts », ou encore des « steals ». Les « busts » sont les joueurs à éviter, dont le jeu ne s’adaptera pas à la NBA, tandis que les « steals » sont des profils plus rares, mais très appréciés des franchises NBA.

Approche des franchises vis-à-vis de la draft,

Selon les besoins, la vision et les ambitions, les draft sont abordées de moult manières par les franchises. Tout dépend de l’effectif dont la franchise dispose, des résultats de l’année précédente, et des objectifs à court et long terme qu’elle s’est fixés. Ce n’est pas dans l’objectif de certaines franchises de « s’encombrer » de jeunes joueurs à développer, et dans ce cas d’espèce, ces choix de draft sont échangés contre des joueurs, qui eux peuvent faire progresser la franchise immédiatement. La culture de l’immédiateté et les enjeux dantesques ne permettent pas de materner. Les cas contraires existent aussi, et certaines franchises préfèrent miser sur l’avenir, et accumuler les choix de draft (soit en échangeant leurs bons joueurs, soit en « tankant » c’est-à-dire perdre volontairement le plus de matchs possible pour s’assurer un choix élevé dans l’ordre de la draft) pour avoir le plus de chances de sélectionner un, ou plusieurs joueurs à haut potentiel. Ingénieux !

Cette année, la draft a propulsé sous les feux des projecteurs une soixantaine de prospects dont les futurs grands annoncés : Cade Cunningham et Jalen Green. Pour rappel, des têtes d’affiche et monstres de la discipline comme Lebron James, Kevin Durant et Stephen Curry ont été respectivement draftés en 2003, 2007 et 2009.

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