Classique de ces dernières années de football, cette affiche entre la France et la Suisse promet un match ouvert, non sans spectacle. La dernière rencontre, en 2016, avait accouché d'un match nul. Gageons que ce soir, les deux parties pratiquent un jeu porté sur l'attaque. Et vu les compositions annoncées, cela pourrait bien arriver. Si chaque équipe décide de jouer en 3-5-2 en phase offensive, les affrontements entre les pistons pourraient être la clé du match. 

La France face à ses responsabilités

La défaite face à la Nati étant évidemment interdite, la France devra faire mieux que sa phase de poule au goût d'inachevé. La victoire en trompe l’œil face à l'Allemagne n'a eu d'avantage que de ramener les trois points. Pour le reste, ce ne fut que de la fumée. Le nul, tout juste arraché contre la Hongrie, a vite remis les pieds sur terre aux hommes de Didier Deschamps. Pogba, Kanté et Pavard ont déçu, rappelant qu'ils n'étaient qu'humains.

Face au Portugal, enfin, le penalty marqué par Benzema a eu comme effet de le libérer. Son second but, à l'entame de la deuxième mi-temps, a rappelé le joueur que l'on a vu évoluer sous les couleurs du Real Madrid ces dernières années. Même sans animation offensive claire autour de lui, il est capable de marquer des buts. Les Bleus, aux trajectoires parfois inverses, ont tous déjà connu des hauts et des bas. Ce soir, contre la Suisse, il faudra se donner les moyens de passer haut la main.

Enfin, les blessures pourraient être le point noir de la campagne des Bleus à travers l'Europe entière. Dembélé, forfait pour le reste de l'Euro, a vite été rejoint par Hernandez, Digne ou encore Thuram. Si leur indisponibilité est plus courte, leurs blessures ont eu le don de refroidir les ardeurs de beaucoup. Si à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, il s'agirait de ne pas se mettre trop de handicaps avant d'affronter une équipe de Suisse revancharde et qui n'a plus rien (ou presque) à perdre.

Objectif quarts de finale pour la Suisse

Nous l'écrivions en marge de cet Euro 2020, l'objectif clair et assumé de la Suisse était d'atteindre les quarts de finale de la compétition. Et alors que l'Italie, première du groupe A, se défaisait de l'Autriche, la Nati a hérité de la France, un “gros morceau”, si ce n'est le plus indigeste. Lors des dix dernières confrontations entre les deux nations, elle ne s'est imposée que deux fois, la dernière victoire remontant au 27 mai 1992, lors d'un match amical. Elle ne s'est d'ailleurs jamais imposée lorsque cela comptait vraiment (2 défaites, 4 nuls), au cours d'un Euro ou d'une Coupe du monde.

Pourtant, et c'est bien là tout le problème, la Suisse n'a jamais semblé aussi proche de réussir un grand coup dans une compétition internationale récemment. Et lorsqu'on voit les tours de force de certains outsiders (Danemark, République tchèque), nous sommes en droit de nous dire qu'elle a sa chance. Mieux, il est quasi certain que la Nati la joue crânement. S'il est probable que Petković garde son même plan de jeu que lors des phases de poule, il est obligatoire que Xhaka et Shaqiri sortent un match d'anthologie. Avec une opposition française de très haut niveau aussi, l'entrejeu sera disputé. Et puis, comme l'a dit Widmer, “nous n'avons pas peur“.

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Les compositions probables

France (3-4-1-2) : Lloris – Varane, Lenglet, Kimpembe – Pavard, Pogba, Kanté, Rabiot – Griezmann – Benzema, Mbappé.

Suisse (3-4-3) : Sommer – Elvedi, Akanji, Rodríguez – Widmer, Freuler, Xhaka, Zuber – Shaqiri, Seferović, Embolo.

Avec un Croatie – Espagne en entrée, et ce joli France – Suisse à l'heure du dîner, la soirée football s'annonce riche en émotions. Cette joute, devenue classique au fur et à mesure des années, entre les deux pays transalpins, ne peut que délivrer un scénario incroyable. S'il en faudra beaucoup pour battre la France, on sait la Nati capable de coups spectaculaires, comme cette dernière victoire contre la Turquie. Le coup d'envoi sera donné à 21h par M. Fernando Andrés Rapallini.