Championnats Etrangers

L’analyse tactique de Barcelone – Real Madrid

Dans une rencontre dont les enjeux allaient plus loin que la rivalité, les Madrilènes se sont imposés 3-1 au Camp Nou. Analyste tactique de ce choc ibérique.

 

Malgré les méformes des deux formations, ce Clasico a tenu son rang. Pour aborder cette rencontre, le Barça se présente en 4-2-3-1. Ronald Koeman titularise Ansu Fati à la pointe de l'attaque et Pedri à droite, laissant Antoine Griezmann sur le banc.

 

En face, Zinédine Zidane aligne ses joueurs dans son classique 4-3-3. En l'absence de Dani Carvajal et d'Alvaro Odriozola, Nacho occupe le couloir droit de la défense.

 

Deux organisations défensives problématiques

Dès le début de la rencontre, les comportements défensifs des deux équipes posent question. Sans le ballon, les Catalans se disposent en 4-4-2.

 

Mais très rapidement, l'organisation blaugrana présente des failles. Sur cette action, Clément Lenglet (cercle bleu) anticipe une passe de Karim Benzema dans le couloir droit et s'oriente de façon à intervenir dans cette zone. Gérard Piqué (cercle rouge) décide d'intervenir sur l'attaquant français trop tardivement, laissant un espace conséquent dans le dos de la défense centrale. De son côté, Sergio Busquets (cercle jaune) est en retard, laissant Federico Valverde (cercle blanc) filer vers l'ouverture du score.

 

De l'autre côté du terrain, le Real Madrid défend en 4-1-4-1. Les ailiers Vinicus et Marco Asensio descendent fermer les couloirs.

 

Ce dispositif laisse notamment une part de liberté à Casemiro dans son positionnement, lui permettant d'aller cadrer Lionel Messi (cercle blanc) malgré ses nombreux décrochages.

 

En parallèle, cette organisation défensive implique un marquage de Marco Asensio sur Jordi Alba, principale source de verticalité dans le jeu barcelonais. Mais quelques minutes après le premier but madrilène, sa mésentente avec Nacho (cercle blanc) laisse le champ libre au latéral gauche (cercle rouge) qui part offrir l'égalisation à Ansu Fati.

 

Le couloir gauche est la cible de nombreuses offensives du Barça. Manquant de rigueur défensive et de vitesse, Marco Asensio est facilement pris dans son dos par Jordi Alba. Il est pourtant ici à ses côtés (cercle noir), tandis que Nacho marque Philippe Coutinho (cercle blanc).

 

Mais un appel du Brésilien absorbe le défenseur merengue (cercle blanc), déclenchant aussi tôt une course de Jordi Alba (cercle noir) dans le dos de la défense pour attaquer l'espace laissé libre.

 

La vitesse du Barcelonais fait alors la différence et le place en position idéale pour centrer.

 

Les soucis de positionnement ne concernent pas que le côté droit madrilène. Sur cette séquence, la phase de transition défensive est mal gérée et offre une situation de trois contre deux au Barça.

 

L’entrejeu du Real révisé

S'il n'affiche pas une solidité à toute épreuve, le Real Madrid présente plusieurs particularités dans son animation avec le ballon. Seuls deux milieux de terrain sont présents à la relance, en l'occurrence Toni Kroos et Federico Valverde (cercles blancs), laissant Casemiro (cercle noir) se placer entre les lignes.

 

Mais ce n'est pas toujours le Brésilien qui officie plus haut. C'est ici Federico Valverde (cercle noir) qui est éloigné de ses deux compères.

 

Cette organisation permet au Real Madrid d'avoir sans cesse un joueur supplémentaire aux avant-postes, facilitant les attaques rapides. Sur cette phase de jeu, trois Madrilènes (cercles blancs) se projettent vers l'avant, Federico Valverde en faisant partie.

 

Toutefois, des automatismes manquent dans le placement entres des trois hommes de l'entrejeu merengue. Sur certaines phases de transition, le porteur de balle ne dispose d'aucune solution axiale.

 

Lors de quelques séquences de possession, les milieux de terrain semblent obnubilés par ce positionnement particulier et en oublient de proposer une solution de passe entre les joueurs adverses.

 

Parallèlement à cet entrejeu repensé, Ferland Mendy (cercle blanc) n'hésite pas à quitter son couloir gauche pour rejoindre le demi-espace et apporter le surnombre.

 

Un mouvement d'autant plus intéressant sur cette phase de jeu. Karim Benzema décroche (cercle blanc) pour proposer une solution dans un espace libre. Cet appel déclenche une course de Ferland Mendy (cercle noir) dans le dos de la défense. L'ancien Lyonnais tente de profiter du manque d'appuis de Gérard Piqué (cercle bleu), aspiré par l'appel de Karim Benzema et qui se replace en reculant.

 

Comme à son habitude, l'attaquant français est d'une grande mobilité. Il se déplace pour former des triangles et fluidifier la circulation du ballon.

 

Un Barça stérile

Le Barça varie également son positionnement en possession du ballon. Les Blaugranas évoluent parfois en 4-3-3, Frenkie De Jong (cercle bleu) se positionnant alors relayeur gauche et Lionel Messi (cercle rouge) relayeur droit.

 

Mais l'absence d'un offensif axial qui se déplace entre les lignes supprime des solutions de passe. Frenkie De Jong n'a ici aucun relais disponible à l'intérieur de jeu.

 

Un constat semblable s'applique lorsque Lionel Messi a le ballon dans une position reculée. Aucun joueur ne vient se placer entre les lignes, Ansu Fati étant immobile à la pointe de l'attaque.

 

Le positionnement en 4-3-3 offre toutefois des triangles intéressants sur les côtés du terrain. Mais ce sont alors des mauvais choix de passe qui empêchent le Barça d'apporter le danger. Au lieu de chercher un partenaire plus haut, Sergio Busquets redonne le ballon à Frenkie De Jong en retrait.

 

Les erreurs techniques polluent également les offensives barcelonaises. Malgré de nombreux triangles ouverts, des approximations dans le jeu en première intention annihilent les attaques catalanes.

 

Face à un Barça qui a manqué de justesse et d'organisation pour revenir dans la partie, Zinédine Zidane a sorti la tête de l'eau. Ronald Koeman devra en revanche apporter des solutions pour rattraper les six points qui séparent déjà les Catalans de leur rival.

 

Crédits images de jeu : beIN Sports

Plus à l'aise stylo en main que balle au pied. Etudiant en journalisme mais avant tout fan inconditionnel de football.

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