Actuel gardien du Red Star FC, Paul Charruau se livre à WeSportFR sur les événements majeurs de sa carrière. De sa formation à L'INF Clairefontaine, ses débuts en pro à Valenciennes en passant par son titre de champion du monde u20, il nous fait le plaisir de répondre à nos questions.

 

Racontez-nous vos débuts dans le football, pourquoi le poste de gardien de but ?

 

Au début, je n’ai pas choisi ! J’avais 8 ans et ça faisait 2 ans que je jouais au football. Un jour, il manquait un gardien, j’ai été forcé d’aller au but et ça s’est très bien passé ! Je me souviens que je fais une claquette au-dessus de la barre et j’ai tellement aimé que je me suis dit : « Je reste dans le but ! » Et depuis, j’y suis (rires).

Vous avez débuté votre formation professionnelle au sein de l’INF Clairefontaine. Comment avez-vous été recruté ? Comment se passe la vie sur place ?

 

Quand on habite en région parisienne et qu’on est licencié dans un club, on peut s’inscrire, c’est un concours ouvert à tout le monde ! Ça se passe sous forme de détection, il y a beaucoup de personnes au début puis c’est élagué ! Ça se passe sur quelques mois et à la fin on se retrouve à 24/25 joueurs. Les deux premières années c’est un sport-études, on vit à l’internat et la semaine on va à l’école à Rambouillet. Chaque vendredi soir on rentre chez nos parents et on joue avec notre club le week-end puis on revient le dimanche soir à Clairefontaine pour recommencer le lundi matin.

A mon époque il y avait une troisième année qui n’existe plus aujourd’hui, on jouait avec les U16 Nationaux de l’équipe de Clairefontaine. On rentrait juste chez nous pendant les vacances scolaires, notre rythme était dicté par le calendrier du foot !

 

Vous avez passé quasiment 7 années au VAFC ! Vous devez remplacer Laquait, le gardien titulaire, qui se blesse. Quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?

 

J’étais très content car à la suite de Clairefontaine je suis recruté à Valenciennes ! J’ai fait mon premier match à 21 ans, j’étais vraiment dans un contexte familial car j’étais déjà au club depuis 4/5 ans, je connaissais tout le monde. Mon tout premier match en pro c’était contre Auxerre, à l’époque le coach n’était pas très content du numéro 1 et puis ça s’est bien passé puisqu’on a gagné 2-1 chez eux ! Depuis que j’ai 5 ans je voulais vraiment en arriver là, alors quand on a l’opportunité de le faire on n’hésite pas ! On ne se prend pas la tête puis c’était de la bonne pression, celle qui nous pousse à performer et appliquer tout ce qu’on a appris depuis toutes ces années.

 

Lors de votre période à Valenciennes, vous recevez vos convocations en équipe de France, d’abord en U18, U19 puis U20. Vous rappelez-vous la toute première ?

Oui je m’en souviens parce que c’est le coach de l’époque des gardiens du centre de formation, Karim Boukrouh, qui est d’ailleurs revenu à Valenciennes chez les pro, qui m’a annoncé la nouvelle ! Ce sont les clubs qui reçoivent les convocations en équipe nationale. Il m’a annoncé ça et c’était vraiment une grande fierté parce que j’y pensais sans vraiment y penser, c’est une énorme récompense de représenter son pays ! C’est une récompense pour le travail qu’on fournit, c’est la récompense suprême !

Est-ce qu’on s’y attend ?

 

Pas vraiment, dans ma génération il y avait beaucoup de bons gardiens. Il y avait un groupe depuis les U16 où c’était souvent les mêmes qui étaient appelés parce qu’ils étaient performants en club. Donc non on ne s’y attend pas, même si ça reste dans un coin de la tête.

 

2013 justement, vous êtes champion du Monde U20 aux côtés de Umtiti, Thauvin, Pogba, pour ne citer qu’eux. Ce titre a-t-il eu des répercussions sur votre vie professionnelle ?

 

L’exposition médiatique qu’on a eue nous a permis de se faire un nom, les gens nous associaient à ce titre-là assez rapidement. Ça permet d’avoir une forme de lumière sur nos performances en club, on faisait attention à ce qu’on pouvait dire et faire sur les terrains. Ça n’a pas eu d’incidence dans le sens où ça reste un titre en jeune. Même si c’est reconnu, ça n’a rien à voir avec un titre en équipe de France A.

Vous avez eu une période assez difficile entre votre transfert à Bastia, le PFC où vous n’avez pas joué du tout. Comment avez-vous vécu cette période ?

 

Je n’ai joué qu’un seul match à Bastia, je suis rentré contre Lyon à la suite de l’exclusion du titulaire. La vraie période compliquée a commencé à Valenciennes. Je sors d’une saison où j’ai 25/30 matchs avec l’équipe première, à cette époque-là on me tient des discours en me promettant la place de titulaire et au final 15 jours avant la reprise du championnat le club recrute un gardien et on me met devant le fait accompli en me collant au poste de numéro 2. Ça a été un coup d’arrêt ! Je me suis dit quitte à être numéro 2 autant l’être en ligue 1. Je prends donc la direction de Bastia où malheureusement ça ne s’est pas trop bien passé. Je voulais quitter le club rapidement donc on a trouvé la solution du Paris FC, c’était du temporaire pour la fin de saison, revenir sur Paris. Bastia dépose le bilan malheureusement, je me retrouve libre de tout contrat et je ne trouve pas de club jusqu’au coup de fil du président du Red Star en janvier dernier.

 

Vous rebondissez donc au Red Star, devrait-on vous voir un peu plus souvent sur les terrains ?

 

C’est tout ce que je souhaite ! J’apprécie énormément la situation dans laquelle je suis ! Je sors de 6 mois de chômage, tout ce que je peux prendre je le prendrai. Je travaille, je montre le meilleur de moi-même et j’attends de voir ce qu’on me propose. On sait que dans le foot tout peut aller très vite, il faut se tenir prêt si on fait appel à nous donc je suis dans cet optique-là, de montrer le meilleur de moi-même aux entraînements, sur les bouts de matchs que je pourrai peut-être faire, sur les matchs de prépa que j’ai joués ! Ce sont les choix logiques du coach, je me tiens prêt.

 

On parle trop peu de l’entraînement des gardiens, quel est votre semaine type ?

 

Cette semaine c’est un peu plus particulier car nous jouons samedi ( 2eme journée le ligue 2, Lens-Red Star, NDLR) ! Par exemple la semaine dernière c’était entraînement lundi avec deux sessions, mardi et mercredi matin, jeudi après-midi et match le vendredi ! Repos samedi et dimanche. Voilà notre semaine type.

 

Quel est votre plus beau moment sur les terrains ?

 

J’en ai quelques-uns, je n’aime pas dire que j’en ai qu’un, je trouve que ça dénigre les autres moments ! Je me souviens du dernier match de championnat de Valenciennes contre le Gazelec Ajaccio où on gagne 2-1, ça nous permet de nous maintenir en ligue 2. Il y avait énormément d’émotions car on venait de passer une saison galère et à la mi-temps on perdait 1-0 donc à ce moment du match on descendait en National. Il y avait les tensions du club, les problèmes financiers, donc se maintenir vraiment sur le dernier match c’était incroyable. Je suis très attaché à ce club, j’y ai passé 7 ans et j’y ai rencontré des personnes incroyables ! C’était très fort.

Ensuite évidemment l’ensemble de la compétition en Turquie pour la coupe du monde U20 et le titre au bout qui a été une grande expérience. Ce sont les deux grands moments de ma carrière ! Et puis bien sûr y a le titre de champion de National avec le Red Star même si ça a moins de saveur pour moi car je suis arrivé à la mi-saison, je n’ai pas fait un seul match. Mais au final ce sont des moments où on créer des relations privilégiées avec les coéquipiers et les supporters qui font les grands moments de nos carrières.

 

Nous souhaitons à Paul Charruau une très bonne saison avec le Red Star ainsi qu'une bonne continuation dans sa carrière. Merci à lui pour cet échange.

Merci également à Paul Ducassou pour sa disponibilité.

 

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Photo une : wikipédia.