Encore méconnue du grand public il y a quelques mois, la jeune Paula Badosa est l'une des grandes attractions de cette saison sur terre battue. En deuxième semaine de Roland-Garros pour la deuxième fois en moins d'un an, l'Espagnole s'affirme comme une sérieuse candidate au dernier carré porte d'Auteuil. Pour cette édition 2021, mais aussi pour les années à venir.
Qu'il semble loin, le temps où Paula Badosa faisait polémique lors du dernier Open d'Australie. Défaite au premier tour contre Liudmila Samsonova (7/6(4) 6/7(4) 5/7), la joueuse de 23 ans avait dénoncé les conditions “lamentables” de sa quarantaine, à quelques jours de disputer le Majeur australien. Positive à la COVID-19 à son arrivée en Australie, l'Espagnole avait été contrainte, comme beaucoup, de rester confinée à l'intérieur de sa chambre d'hôtel pendant de nombreux jours.
“Je me sens abandonnée, parce que je n'ai pas le matériel pour m'entraîner que j'ai demandé après cinq jours (de quarantaine), on ne m'informe pas du type de virus que j'ai alors qu'on est censé le savoir après trois jours, aucune information de la part du tournoi…”, avait-elle déploré. Un affront qui a marqué le début de sa saison, sans pour autant en impacter la suite. Malgré des résultats en demi-teinte sur dur, la native de New York revit depuis qu'a commencé la tournée sur ocre.
Performante à Roland-Garros depuis le plus jeune âge
Le tournoi de Roland-Garros a été le théâtre du premier exploit de Paula Badosa Gibert, à l'international. Après avoir atteint une première fois les quarts de finale du tableau junior en 2014, l'Espagnole a remporté l'édition 2015, en battant en finale Anna Kalinskaya (6/3 6/3).
En octobre dernier, pour son premier Roland-Garros chez les professionnelles, Badosa a rallié les huitièmes de finale. Battue par Siegemund, l'Ibérique a malgré tout accroché de grands noms tels que Stephens ou Ostapenko à son tableau de chasse, et est repartie de Paris avec de bonnes bases de travail pour la suite.

Une tournée sur ocre très prolifique en 2021
Après une tournée sur dur peu convaincante, outre une demi-finale du côté de Lyon, Paula Badosa a débarqué sur terre battue à l'occasion du tournoi de Charleston, aux États-Unis. Après une victoire inaugurale contre la Russe Gracheva (3/6 7/5 6/1), celle qui n'était même pas tête de série est venu à bout de Belinda Bencic (6/2 6/7 6/1) puis de la n°1 mondiale Ashleigh Barty (6/4 6/3), pour finalement échouer en demi-finales contre Veronika Kudermetova (3/6 3/6).
Trois semaines plus tard est arrivé le tournoi lors duquel elle s'est (vraiment) révélée aux yeux des amateurs de tennis : le Premier Mandatory de Madrid. Faisant preuve d'une abnégation et d'une force mentale impressionnantes dans les moments-clés de ses rencontres, Badosa Gibert a une nouvelle fois atteint le dernier carré, seulement battue par Ashleigh Barty.
Quelques jours avant le début du Grand Chelem parisien, l'Espagnole s'est alignée à Belgrade pour y effectuer une répétition générale. Démontrant là encore un pragmatisme et une régularité à toute épreuve, la tête de série n°4 a enchaîné les victoires, jusqu'à décrocher le tout premier titre de sa carrière.
Un coup à jouer porte d'Auteuil ?
Dans la lignée de ses belles prestations sur terre en 2021, Paula Badosa s'est qualifiée pour les huitièmes de finale de Roland-Garros, pour la deuxième année consécutive. Alors qu'elle s'apprête à disputer une rencontre au couteau contre Markéta Vondroušová ce dimanche, l'Espagnole peut envisager de beaux lendemains si elle parvient à battre la Tchèque, sur le court Suzanne-Lenglen.
Intraitable lors de ses deux premiers tours contre Davis et Kovinić, elle a dû batailler pour venir à bout de la Roumaine Bogdan, vendredi. Menée un set à zéro, elle a sauvé une balle de match à 5/6 dans le deuxième set pour rester en vie. Avec également un break de retard dans la troisième et dernière manche, Badosa a entrevu la sortie, sans finalement en emprunter le chemin.
Si la gestion de ses temps faibles et sa qualité de service (notamment son kick extérieur) restent encore des points sur lesquels elle devra travailler pour viser encore plus haut, la 35e joueuse mondiale pourra s'appuyer sur son incroyable force mentale, son coup droit percutant et son jeu de contre efficace pour aller plus loin à Paris.
Crédit photo : sportbusinessman