Il banalise les records, démystifie l’excellence et incarne depuis tant d’années à lui seul l’âme de Golden State. Stephen Curry est bien une légende absolue chez les Warriors et là encore, l’odyssée est loin d’avoir livré ses dernières conclusions.
Insubmersible, éternel et inénarrable,
A 33 ans, on pourrait dire au vu de son exceptionnel parcours, de ses hauts faits d’arme, de son impressionnant palmarès et de l’indicible place qu’il revêt dans l’histoire contemporaine des Golden State Warriors en déduire qu’il est déjà à la retraite et qu’à juste titre, un peu comme ces cérémonies d’un soir qui célèbrent toute une vie; l’univers tout entier de la NBA accorde ses violons devant les caméras du monde pour lui jouer une symphonie pour l’éternité…
Et pourtant, Curry est toujours en activité, continue d’affoler les compteurs, ajoute à chaque fois un peu plus d’étoffe et de consistance à son jeu et à son aura…
Dire de lui qu’il a marqué et marquera ad vitam aeternam l’histoire de la NBA ne serait que litote tant les chiffres sont éloquents. Mais au-delà du championnat nord-américain de basket-ball dont il est une figure iconique, c’est Golden State, son club de cœur, son équipe de toujours qui porte dans ses entrailles ses prouesses les plus mémorables et les plus incandescentes.
Une histoire d’amour qui dure depuis douze bonnes années,
Auteur de plusieurs saisons d’éclat en championnat universitaire où il montrait déjà avec une incroyable dextérité et une facilité déconcertante qu’il était au-dessus de la mêlée, c’est en 2009 que Stephen curry fit ses premiers en NBA. D’aucuns l’attendaient du côté des Knicks de New York mais c’est chez les Warriors qu’il atterrit avec le 7e choix de la Draft. En juillet 2009, il signe son premier contrat professionnel pour un montant de 12,7 millions de dollars sur une durée de quatre ans. Les débuts ne furent peut-être pas tonitruants ou exceptionnels mais ils furent assez convaincants et aboutis pour lui rapporter une nomination au Rookie Challenge lors du All-Star Week-end en février puis une sélection dans la team des meilleurs débutants aux côtés de Tyreke Evans, Darren Collison et TAJ Gibson entre autres…
Et à ce registre, seul Evans a fait mieux que lui; Curry remportant au passage le deuxième des votes pour l’année. Pour ce qui est des Warriors, sa première saison affiche comme stats : une moyenne de 17,5 points, 5,9 passes décisives, 4,5 rebonds et 1,9 interception par match. Le bilan collectif est cependant moins clinquant avec la clé une tristissime treizième place de la conférence Ouest mais ça c’était la pluie avant le beau temps.
Une épopée d’exception,
Après des décennies de disette, Golden renoue dans les années 2010 avec le succès avec en chef d’orchestre un Curry plus que jamais conquérant et investi.
Cantonné jusque-là à trois titres de champion, les poulains de Steve Kerr soulèvent enfin en 2015 pour la quatrième fois de l’histoire du club le trophée de champion NBA. En 2016, bis repetita, on prend les mêmes et on recommence.
Le club établit le record du plus grand nombre de victoires en saison régulière, soit 73 matchs gagnés, battant le record de 72 matchs gagnés des Bulls de Chicago durant leur saison 1995-1996. La franchise remet cela un an un plus en remportant son cinquième titre lors de la saison 2016-2017 face aux Cavaliers de Cleveland en finale, puis réitère la même performance face au même adversaire l'année suivante.
Au côté de Curry, à l’histoire on doit de rappeler qu’il y avait Klay Thompson, Draymond Green et Kevin Durant notamment. Cette génération dorée et même celle qui l’a suivie est réputée pour son style très offensif (run and gun) faisant d’elle depuis plusieurs années l’une des meilleures attaques de la ligue. Sa caractéristique première étant le small ball, valorisé par les joueurs de moyenne ou petite taille afin de mettre en exergue l'agilité, la rapidité et le tir à trois points au détriment de la force physique et du jeu dans la raquette.
Le recordman par excellence,
Quand on évoque le nom Stephen Curry, l’un des tous premiers réflexes qui vient à l’esprit, ce sont les paniers à 03 points mais surtout les records en termes de points marqués. Si à cette loge, il avait déjà des références de haut vol, il a davantage crevé l’écran et magnifié le trait en entrant définitivement dans l’histoire de la NBA il y a quelques semaines seulement. Auteur d’une prestation majuscule avec la clé 40 points marqués face aux Bulls, le meneur des Warriors s’est emparé au passage du titre de recordman absolu du nombre de paniers à trois points inscrits dans le plus prestigieux championnat de basket au monde en comptant la saison régulière et les play-offs. Les chiffres sont tout simplement hallucinants. 3366 réussites à longue distance au profit du double MVP devant le légendaire Ray Allen (3358) et Reggie Miller (2880).
Rien que ça !
Quelques jours plus tôt, des hommages fusaient déjà de toutes parts pour faire l’ode de son titanesque début de saison.
‘’C'est l'un des plus grands joueurs de l'histoire de ce jeu. Et c'est le meilleur tireur à trois points de tous les temps. La façon dont il se déplace sans le ballon, il est si fort et fluide, il comprend le jeu avec et sans le ballon’’.
‘’Puis il n'a peur de rien. Alors quand vous mettez tout ça ensemble, il est toujours capable de s'enflammer comme ça. Aussi incroyable que cela ait été, cela ne m'a pas choqué parce que c'est ce qu'il fait”, a résumé le coach des Dubs pour ESPN.
Un hommage étincelant dira t-on mais la sortie de cette soirée du 18 novembre concernant la superstar de 33 ans a été en réalité signée Juan Toscano-Anderson.
‘’Jouer avec Curry ? C'est comme si vous commenciez un combat dans la rue et que vous aviez Mike Tyson à vos côtés. Bien sûr, vous allez avoir toute la confiance du monde parce que vous savez que Mike Tyson met les gens KO’’.
‘’Quand vous avez le meilleur joueur de basket du monde, et je l'ai dit avant le début de la saison, je pense que Steph Curry est le meilleur joueur de basket du monde, donc quand vous l'avez dans votre équipe, cela vous donne toute la confiance”, a-t-il résumé.
Cette énième pierre fastueuse vient en réalité se greffer à une autre mise en emphase en avril 2021 où le fils de l’ancien basketteur Dell Curry avait fini de dompter sans contestations l’histoire et la reconnaissance éternelle du Golden State et de tout ce qui l’entoure.
Ce soir-là, le ‘’Baby Face Assassin’’ a inscrit pas moins de 53 points, record personnel pour devenir le meilleur marqueur de tous les temps de sa franchise.
Oui ! Tutoyons l’hyperbole et prêtons flanc à la grandiloquence.
Curry est aujourd’hui et demeurera un mythe des Warriors.
With this three, Steph Curry passed Ray Allen for the most three pointers made all-time (including playoffs) 💦 pic.twitter.com/SXMLCKcmfL
— ESPN (@espn) November 13, 2021
La NBA a connu des champions intemporels, icônes d’exception. Et à ce titre, ce n’est pas que justice que de placer Stephen Curry dans ce Gotha élitiste tant le natif de Akron dans l’Ohio éclabousse les parquets depuis tant d’années par des sorties que même la postérité chérira. Golden State peut être fier d’avoir érigé un monstre.