Le patinage artistique ? Regarder ça toute une saison ? Vous allez me dire que vous allez vous ennuyer, que ce n’est même pas un « vrai » sport… Et bien figurez vous qu’à chaque saison, il y a une poignée de gens qui réussissent cette prouesse d’aimer regarder des gens sauter en costume sur la glace. En vérité, nous sommes beaucoup plus que quelques-uns car oui, le patinage artistique est l'un des sports les plus suivis dans les sports d'hiver. Si tous ces gens regardent, c'est qu'il doit y avoir une raison ? Et bien oui, il y a même plein de raisons de passer son hiver à s’extasier sur un triple axel, et en voici quelques-unes !
Parce que les français gagnent
Je vais commencer par jouer sur votre côté chauvin. Bah oui, même si c'est le championnat du monde de lancer de haches, c'est toujours mieux quand on entend La Marseillaise à la fin. Et s’il y a bien une discipline que la France maîtrise, c'est la danse sur glace. On ne présente plus Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron : quadruples champions du monde, vice-champions olympiques… Ce serait trop long de tout énoncer ! Les glorieux descendants d’une longue tradition française règnent sur leur discipline en maîtres, et sauf grosse surprise ils ne devraient normalement pas être inquiétés pour la saison prochaine.
Ce qui est moins habituel, c'est qu’un autre duo, cette fois-ci non pas en danse mais en couple artistique commence à accompagner les danseurs sur les podiums. En effet Vanessa James et Morgan Ciprès ont connu une fantastique saison 2018-2019, couronnée par leur premier titre de champion d'Europe en janvier dernier (le premier depuis 1932 dans cette catégorie). Après une décevante 5ème place aux Mondiaux de patinage artistique en mars dernier, ils auront à cœur de prendre leur revanche l'année prochaine et pourquoi pas, réaliser un doublé historique.

Pour découvrir les futurs médaillés olympiques de 2022
Dans la catégorie dames, certaines filles qui passent en senior pourraient être les futures médaillées en 2022. La nouvelle génération russe, menée par Alexandra Trusova (championne du monde junior), Anna Scherbakova (championne de Russie) et Alena Kostornaia (vainqueure de la finale du Grand Prix Junior) auront une grosse carte à jouer cette saison. Les deux premières réussissent des quadruples sauts, et à l'heure de la révolution des quadruples chez les filles, cela va sans doute être un avantage crucial. Et puis comme ça, pendant les JO à Pékin, vous allez pouvoir dire à vos amis que ça fait trois ans que vous suivez ces trois filles et que depuis le début, « je savais qu’elles pouvaient faire quelque chose »
Pour le thème “Broadway” en danse
Cette année, pour la danse rythmique (RD), la fédération internationale de patinage a choisi un thème pour le moins original avec “Broadway”. Préparez le karaoké, on va avoir des programmes moins sérieux que d'habitude ! Le pattern (élément imposé pour tous les couples devant respecter un rythme précis) sera un Finnstep, nous aurons donc des programmes plus rapides que la norme. Et profitez de cette saison car l'année prochaine, ce sera “Folk” avec une valse, donc autant dire que ce ne sera pas la même chose.
Pour voir les duels chez les hommes
Bien que le plateau soit moins fourni que chez les dames, il y a tout de même une belle densité qui va donner lieu à de nombreux duels, et ce dès les Grands Prix. Aux Internationaux de France, nous aurons par exemple un séduisant duel Shoma Uno (vice-champion olympique) – Nathan Chen (double champion du monde). Mais une toute autre compétition va se dérouler : celle de la technique contre l'artistique. Pour l'instant, c'est la technique qui a pris une longueur à l'artistique. En effet, si un patineur veut performer, il doit maîtriser plusieurs quadruples sauts. Le meilleur exemple de ce phénomène est Nathan Chen (USA), qui peut mettre jusqu’à cinq quadruples dans son programme libre. Néanmoins, certains patineurs arrivent à tirer leur épingle du jeu sans ces difficultés techniques avec de nombreuses transitions et une excellente interprétation. Ils sont appréciés par les fans car ils mettent en avant le côté artistique du sport. Parmi eux, l'américain Jason Brown ou le français Kévin Aymoz se démarquent autant – si ce n’est plus – par leur qualité de patineur que par les émotions qu’ils parviennent à transmettre. Néanmoins, on peut se demander s'ils pourront toujours exister l'année prochaine, ou si cette “guerre” entre les deux côtés du patinage artistique fera encore des victimes.
Pour compter le nombre de Winnie l'Ourson après les programmes de Yuzuru Hanyu
Le double champion olympique japonais Yuzuru Hanyu est une légende vivante dans son pays. Il possède une communauté de fans assez impressionnante, et a la particularité d'adorer Winnie l'Ourson. Résultat ? Des dizaines de peluches jetées sur la glace après le passage du patineur. Voici une photo prise aux derniers championnats du monde au Japon :

Pour toutes les émotions procurées
J'aurais pu commencer et finir avec ça, mais j’ai gardé ce plaisir pour la fin. Parce que oui, si vous vous décidez à regarder quelques compétitions, vous allez être émerveillés par les programmes, énervés parfois – pardon, souvent – par le jugement. Vous allez être étonnés, heureux, tristes, inquiets, stressés… Vous allez vibrez pour ce sport. Et qui sait ? Peut être que vous vous lèverez à 2h du matin en mars 2020 pour regarder les championnats du monde à Montréal !
Crédit photo Une : 20 Minutes