Tout juste relégué en Ligue 2, Caen avait pour ambition de pouvoir remonter dans l'élite dès la première. Néanmoins, cette ambition s'est transformée en course au maintien durant une grande partie de la saison. Retour sur une saison douloureuse dans le Calvados.
Classement en championnat : 13è : 8 victoires, 10 nuls, 10 défaites, 33 buts marqués, 34 buts encaissés (-1).
Coupe de la Ligue : Elimination au premier tour par Nancy (0-1)
Coupe de France : Elimination en seizièmes de finale contre Montpellier (0-5)
Exit les cadres de la Ligue 1, bienvenue au nouveau cycle
Tout d'abord, qui dit descente en Ligue 2, dit dégraissage inévitable pour alléger la masse salariale. C'est ainsi que les départs tels que Alexander Djiku, Enzo Crivelli ou encore Casimir Ninga vont s'envoler vers d'autres cieux. En tout, ce sont 15 joueurs qui partiront de manière définitive pour un total de 15M€.
Suite à ces départs massifs, le club va recruter 13 nouveaux joueurs, dont deux prêts. Un recrutement mêlant expérience (Rémy Riou, Anthony Weber, Anthony Gonçalves, Jonathan Rivierez) et jeunesse (Cady Sery, Jordan Tell, Pape Diaw). De plus, le club va faire l'acquisition de Benjamin Jeannot (Dijon), Jessy Pi (Toulouse), Santy Ngom (Nantes) ou encore Steeve Yago (Toulouse). En tout, ce seront plus de 4M€ qui vont être déboursés pour constituer un effectif compétitif.
Enfin, le club, possédant un centre de formation riche en jeunes joueurs talentueux, ne va pas hésiter à faire confiance à la nouvelle génération. C'est pourquoi Nicholas Gioacchini, Hugo Vandermesch ou encore Herman Moussaki sont montés en pro. Un effectif pro qui sera entraîné par Rui Almeida, précédemment à Troyes la saison passée.
Des débuts délicats puis une dégringolade progressive
Fidèle à sa vision tactique, le technicien portugais décide de réitérer son 5-3-2 utilisé à Troyes en fin de saison passée qui avait réalisé neuf victoires en neuf utilisations. Cependant, Almeida a négligé l'importance d'adapter son dispositif à l'effectif qu'il possédait. Avec beaucoup de maladresse dans la relance offensive, les joueurs peinent à se procurer des occasions franches. Après neuf matchs avec ce dispositif, le club ne s'est imposé qu'à une reprise à l'extérieur contre Ajaccio. S'ajoutent trois nuls et cinq défaites avec six buts marqués et douze encaissés. Ce neuvième match, marquant le dernier de quatre défaites de suite, va avoir raison de l'ancien coach du Red Star. En effet, fin septembre, la direction décide de le mettre à pied. Le club pointe à une triste 17è place
Le 1er octobre, Pascal Dupraz signe un contrat de deux ans en Normandie. Suite à son arrivée, les joueurs basculent sur un 4-2-3-1 plus souple dans le jeu de passes court. Cela va porter ses fruits sur le terrain. Le club trouve le chemin des filets, mais rate souvent l'occasion de conserver l'avantage. En atteste un match nul 3-3 contre le Mans à domicile où les Caennais menaient 3-1 à partir de la 56è minute grâce à un triplé de Jessy Deminguet, mais va encaisser deux buts en cinq minutes et réaliser une grosse contre-performance. Même cas contre Châteauroux (1-1) et Auxerre (1-1). Néanmoins, le club retrouve le goût de la victoire et va enchaîner une série de huit matchs sans défaite (4 victoires, 4 nuls). A la mi-saison, le SMC se retrouve 13ème.
La phase retour sera plus prolifique pour le club. Avec quatre victoires, un nul et trois défaites, la machine se remet doucement en route, même si elle reste englué en bas de tableau. Le club se remet à marquer et inflige une fessée 4-1 à Lens dans leur antre de Bollaert. S'en suit une victoire étriquée face à Niort 4-3 avec tous les buts normands marqués en seconde période. Le club termine prématurément sa saison sur une défaite à l'extérieur contre Châteauroux qui les place définitivement à la 13è place, à égalité de points avec cinq clubs. Une saison qui permet de retenir des enseignements pour ne pas réitérer telle performance en 2020/2021.
Une triplette Oniangué-Deminguet-Pi devenu indispensable
Si il y a bien des joueurs qui ont su aider le club à se remettre sur de bons rails, c'est les milieux de terrain. Le premier cité, Prince Oniangué, à la peine en début de saison, a su petit à petit rehausser son niveau de jeu et devenir un joueur important en 6. Jessy Deminguet, lui, s'est révélé comme étant la pièce maîtresse de l'effectif. Capable d'alterner à plusieurs postes offensifs et défensifs. Un vrai couteau suisse qui a su tenir le SMC à la surface. Enfin, Jessy Pi a su montrer son réel potentiel dès son arrivée au club. Repositionné dans un rôle de 10 durant certaines rencontres, l'ex-Toulousain s'est très bien habitué à la Ligue 2 et remplit une bonne saison individuelle.
Les jeunes ont eu aussi leur mot à dire et ont su montrer de belles qualités en sortie de banc. En atteste par exemple Nicholas Gioacchini, très apprécié par les supporters pour ses entrées remarquées. Egalement, Hugo Vandermesch et Yoel Armougom ont réalisé du très bon travail dans leurs couloirs respectifs.
Le point noir peut venir de certains éléments offensifs. Malik Tchokounté, espéré comme le titulaire en attaque cette année, n'a pas su être à la hauteur des attentes. Rapidement relégué au banc, il paie ses maladresses récurrentes et trop nombreuses. Egalement, Benjamin Jeannot ne s'est pas révélé comme l'attaquant espéré et a trop longtemps pêché dans sa mauvaise conduite de balle.
Relancer un secteur offensif en demi-teinte
L'avantage que possède le SM Caen, c'est qu'hormis Durel Avounou, aucun joueur n'est en fin de contrat cet été. Ce dernier est assuré d'être libre le 1er juillet par ailleurs. Cela permet de pouvoir se consacrer pleinement à la gestion des transferts pour la saison prochaine.
De toute manière, un ménage doit peut-être s'imposer en attaque. Forte de posséder beaucoup de jeunes éléments, il est peut-être temps de donner plus de chances à la nouvelle génération en ajoutant un ou deux joueurs d'expérience. Et également, être capable de conserver Jessy Deminguet, qui risque d'être fortement convoité durant le mercato estival.
Le SM Caen doit apprendre de ses erreurs pour éviter de replonger une nouvelle fois dans le bas de tableau. Evidemment, cela commence par connaître l'avenir au niveau du changement de propriétaire probable et la décision de Pascal Dupraz concernant son départ ou non pour Toulon. Demain, nous partons de l'Ouest vers l'Est, et l'AS Nancy !