Top 100 des meilleurs cyclistes (du 70è au 61è)
Entre le Giro et le Tour de France, la rédaction cyclisme de WeSportFr a décidé de classer les 100 meilleurs cyclistes de la deuxième moitié du XXè siècle à nos jours. Aujourd'hui, place aux coureurs classés entre la 70è et la 61è place et à un saut générationnel entre José Manuel Fuente, Alex Zülle et Tom Dumoulin.
70è : José Manuel Fuente
Ils ne sont pas légion à avoir fait vaciller Eddy Merckx de ses bases. José Manuel Fuente, s'il n'a pas réussi à l'instar de Bernard Thévenet à battre le Cannibale, il n'en a pas moins fait douter le Belge sur ses terres de prédilection italiennes des Giri 1973 et 1974. José Manuel Fuente aura tant et si bien fait douter Eddy Merckx qu'il restera longtemps, c'est-à-dire avant la domination de Miguel Indurain sur le peloton, l'Espagnol à avoir porté le Maillot rose le plus plus longtemps. On aurait pourtant tort de réduire l'Asturien à ses places d'honneur, puisqu'il a réussi à glaner deux Vuelta face à une concurrence aussi relevée que Perurena, Lasa ou Ocaña.
69è : Alex Zülle
C'est à Thucydide que l'on doit l'idée que l'histoire ne serait qu'un éternel recommencement. De guerre en guerre, de révolution en révolution et, pour ce qui nous intéresse, de coureurs polyvalents en coureurs polyvalents. Alex Zülle, double vainqueur de grand tour en ayant remporté les Vueltas 1996 et 1997, reconnaissait lui-même n'être “ni mauvais ni excellent nulle part”, n'est au fond que la version 1.0 d'un Tom Dumoulin aujourd'hui, ou de Primoz Roglic. Pour autant, le palmarès du Suisse est autrement plus chargé que ceux de ses prédécesseurs. Deux Vueltas on l'a dit, mais aussi un titre de champion du monde du contre-la-montre en 1996 (sa grande année), un Paris-Nice et on en passe.
68è : Giuseppe Saronni
Ce sont des rivalités comme seule, ou presque, l'Italie sait en créer. Binda-Guerra, Coppi-Bartali, c'est comme si les plus grands coureurs italiens avaient besoin d'un alter-ego à qui se frotter pour pouvoir sortir le meilleur d'eux-mêmes. Dans les années 80, ce sont Francesco Moser et Giuseppe Saronni qui se sont livré une guerre fratricide. Cette rivalité nait du Giro 1979, remporté par Saronni alors que son aîné et compatriote était annoncé comme le grand favori de l'épreuve. “Il Beppe” brillera bie au-delà de cette rivalité historique et glanera au cours de sa carrière 2 Giri, un titre de champion du monde ainsi que deux monuments (Milan-San Remo en 1983 et le Tour de Lombardi en 1982).
67è : Greg Van Avermaet
Longtemps, on a cru que Greg Van Avermaet serait l'éternel looser, abonné aux places d'honneur et avec pour seul titre de gloire le classement par points de la Vuelta 2008. C'était alors sans compter sur ses années 2016 et 2017 exceptionnelles. En l'espace d'une année et quelques mois, le Belge remporte 2 Het-Nieuwsblad, un Tirreno-Adriatico, un Gand-Wewelgem et surtout, une médaille d'or olympique à Rio (devant Fuglsang et Majka, rien que ça) et un Paris-Roubaix. Des résultats exceptionnels qui feront de lui le numéro 1 mondial à l'issue de la saison 2017. Et qui lui valent bien la 67è place de notre classement.
66è : Davide Rebellin
Pour Davide Rebellin aussi, tout (ou presque) s'est joué en une année. En 2004, l'Italien a volé sur les Ardennes. Il a remporté en quelques semaines et coup sur coup, Liège-Bastogne-Liège, l'Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne (la première de ses 3 remportées). Une année au cours de laquelle l'Italien s'est affirmée contre le spécialiste es-punch et es-classique. Une année qui ne saurait pour autant résumer la carrière d'un coureur qui a aussi ramené dans sa musette un Paris-Nice, un Tirreno-Adriatico et une Clasica San-Sebastian. Rien que ça !
65è : Michel Pollentier
A quoi ça se joue, une carrière ? En 1978, Michel Pollentier se présente sur le Tour de France avec de solides ambitions. Vainqueur du Giro 1977, il préparé au mieux la Grande Boucle en remportant le Critérium du Dauphiné Libéré au nez et à la barbe de coureurs aux noms aussi ronflants que Joop Zoetemelk ou Hennie Kuiper. Il est même en jaune au soir de la 18è étape à l'Alpe d'Huez. Une tunique qu'il ne gardera pas longtemps, la faute à une poire à urine défectueuse et bouchée au niveau du poignet. Il est exclu séance tenante, et c'est Bernard Hinault qui remportera son premier Tour de France cette année-là. Une mésaventure qui n'empêchera pas le Belge de remporter le Tour des Flandres en 1980 et de figurer dans notre classement !
64è : Hugo Koblet
Hugo Koblet était un champion d'un panache et d'une élégance sans pareil. Une manière de Roger Federer à pédalier. L'exemple canonique étant bien sûr sa victoire dans le Tour de France 1950 qu'il ne doit qu'à son courage, son audace et son sens tactique pour devancer Coppi, Magni ou Geminiani. Hugo Koblet c'est aussi, parmi d'autres, la quintessence de sportifs d'un autre temps : James Hunt, Georges Best, Garincha… Autant dire pas le genre à compter les dépenses et les verres. Hugo Koblet, vainqueur de deux grands tours, champion national une dizaine de fois sur piste et sur route, finira sa vie sur les rives du lac de Zurich dans les lacets, le gravier et dans l'air du soir, non pas au volant d'une Chrysler mais d'une Alfa Romeo qui s'est envolée dans les fougères et un poirier.
63è : Alfred de Bruyne
Entre 1956 et 1959, Alfred de Bruyne n'est pas loin d'avoir été le meilleur classicman du monde. En l'espace de 4 saisons, le Belge a remporté 1 Milan-San Remo, 3 Liège-Bastogne-Liège, 1 Tour des Flandres et 1 Paris-Roubaix. Si AdB n'a jamais remporté de grand tour, il n'en a pas moins remporter 6 étapes du Tour de France et remporté 2 Paris-Nice en 1956 et 1958. Comme par hasard…
62è : Tom Simpson
On l'a dit hier au sujet de Roger Pingeon, si on ne peut pas oublier la très belle victoire du Français dans le Tour de France 1967, les images que l'on gardera en tête de cette édition seront pour toujours celles de l'agonie de Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux. Pour autant, on aurait tort de ne garder que ça du premier champion britannique de cyclisme d'envergure internationale. Champion du monde 1965, il a remporté Paris-Nice, le Tour des Flandres, Milan-San Remo ou le Tour de Lombardie. De quoi vous poser un champion.
61è : Tom Dumoulin
Tom Dumoulin est probablement le meilleur rouleur du peloton actuel, avec des garçons comme Primoz Roglic ou Rohan Dennis. Contrairement à eux cependant, le Néerlandais a confirmé quand la route s'élevait et a tenu la dragée haute à des coureurs plus formatés que lui pour gagner en montagne. Vainqueur du Giro 2017, on se souvient de la saison extraordinaire de Tom Dumoulin cette année-là qui s'était aussi adjugé le championnat du monde de contre-la-montre individuel et par équipes. Depuis, nul doute qu'un goût étrange reste dans la bouche de Tom Dumoulin. 2è du Giro, 2è du Tour de France, médaillé d'argent du championnat du monde de contre-la-montre individuel et par équipes, le Néerlandais reste sur un abandon plus que frustrant dans le dernier Tour d'Italie. Engagé sur un Tour de France qui fera moins que l'an passé la part belle aux rouleurs, comment Tom Dumoulin pourra retrouver le chemin de la gagne ?
Demain, on s'intéressera aux coureurs classés entre la 60è et la 51è place de notre classement des meilleurs cyclistes !