Cette édition 2022-2023 du Top 14 se fera sans eux. Focus sur 5 joueurs qui ont marqué notre championnat et qui ont raccroché les crampons à l’issue de la saison dernière.
Une page se tourne dans le Top 14. Après pour la plupart près de 18 années de services, François Trinh-Duc, Maxime Médard, Yoann Maestri, Guilhem Guirado et Louis Picamoles ont tous tiré leur révérence en fin de saison dernière. Retour sur ces joueurs qui nous ont fait rêver pendant plus de 15 ans.
François Trinh-Duc : toujours placé mais jamais gagnant
Il aura donc couru derrière un bouclier de Brennus sans jamais l’obtenir. A 35 ans, le demi d’ouverture, François Trinh-Duc a décidé de mettre un terme à sa carrière. Une carrière qui s’est conclue par une défaite en demi-finale de Top 14 avec l’UBB contre Montpellier (19-10), le club de sa vie. Formé au MHR, l’international français (66 sélections) a fortement participé à la progression du club héraultais dans l’élite.
2011 lui restera certainement en travers de la gorge. Lors de cette année, François Trinh-Duc dispute une finale de Top 14 et une finale de Coupe du Monde avec l’équipe de France. Le bilan : deux échecs. Le premier de 5 points contre Toulouse (10-15) et le second d’un point face aux Blacks (7-8). Poussés vers la sortie par Jake White, François Trinh-Duc rebondit à Toulon. Une expérience qui ne lui permet pas d’obtenir le fameux graal, le bouclier de Brennus. Vient ensuite le Racing 92 pendant 2 saisons puis l’UBB lors de la saison dernière, là aussi sans succès. FTD se consolera peut-être par le fait que pour sa dernière saison en Top 14, c’est son club formateur Montpellier qui a été sacré champion de France.
Maxime Médard, le 4ème meilleur marqueur de l’histoire du Top 14
Il aura aplati le ballon dans l’embut 91 fois. Après 18 saisons avec le Stade Toulousain, Maxime Médard a tiré sa révérence. Une carrière riche en titres avec 5 boucliers de Brennus et 3 Coupes d’Europe. Seule tache noire de sa carrière, sa défaite en finale de Coupe du Monde avec les Bleus en 2011. Rouge et Noir durant toute sa carrière, le toulousain pur jus laissera une trace indélébile au Stade Toulousain. “C’est peut-être le meilleur joueur de rugby que j’aurai l’occasion d’entraîner” confiait Ugo Mola à nos confrères d’Actu.fr en mai 2021.
Doté d’un état d’esprit irréprochable, le 4ème meilleur marqueur de l’histoire du Top 14 a eu droit aux applaudissements appuyés du public d’Ernest Wallon à l’occasion de la rencontre contre le Stade Rochelais lors de la 24ème journée. Maxime Médard inscrira son 91ème et dernier essai en Top 14 deux semaines plus tard contre Biarritz.
Guilhem Guirado : l’éternel guerrier du Top 14
Il est sorti par la grande porte. Pour sa dernière saison sur le pré, Guilhem Guirado a soulevé le bouclier de Brennus avec Montpellier. Une finale contre Castres où il est malheureusement sorti de façon précoce à la suite d’une commotion cérébrale. Une façon de boucler la boucle après 16 ans a bataillé tous les week-ends sur les terrains.
Capitaine courage d’un XV de France en plein doute entre 2012 et 2019, le natif de Céret (Pyrénées-Orientales) n’a pas pu empêcher le désastre annoncé contre les All Blacks lors de la Coupe du Monde 2015. S’il n’est pas parvenu à remporter le moindre tournoi des six nations en 9 participations, le talonneur formé à l’USAP et passé par le RC Toulon pourra se réjouir de ses deux titres en Top 14 (Perpignan 2009, MHR 2022) et de deux Coupes d’Europe obtenu avec le club varois et Montpellier.
Louis Picamoles : “King Louis” passe la main
King Louis de son surnom a tiré sa révérence. Le troisième ligne âgé de 36 ne perforera plus les lignes de défense de Top 14. Double champion de France avec le Stade Toulousain (2011, 2012), Louis Picamoles fait ses premiers pas au MHR en 2004. Rapidement, le natif de Paris s’impose au poste de troisième ligne centre dans l’équipe héraultaise entraînée par Didier Nourault. Lors de la tournée d'automne 2008, le sélectionneur du XV de France de l’époque, Marc Lièvremont, le convoque pour la première fois en équipe nationale. Durant cette tournée, Louis Picamoles obtient deux cap avec les Bleus.
Lors de l’été 2009, le troisième ligne quitte son club formateur le MHR pour rejoindre le Stade Toulousain. En 7 saisons sous le maillot des Rouges et Noirs, King Louis dispute 167 rencontres et remporte par deux fois le Bouclier de Brennus avec Toulouse. En 2016, c’est l’heure de l’exil. Louis Picamoles rejoint le club anglais de Northampton. Auteur d’une excellente saison avec les Saints, l’international français fait partie de la liste des joueurs nommés pour le titre de meilleur joueur de la saison de Premiership. Une liste où figure entre autres, Owen Farrell ou encore Elliot Daly.
Après une saison en Angleterre, le MHR rachète son contrat. Nommé capitaine dès son retour par Vern Cotter, il ne peut empêcher la défaite de son équipe en finale de Top contre Castres en 2018. Victime d’une grave blessure au genou, Louis Picamoles est peu à peu poussé sur le banc avec l’arrivée de Philippe Saint-André à la tête de Montpellier. Partis disputés les six derniers mois de sa carrière à l’UBB, il tire sa révérence sur une demi-finale de Top 14 perdue contre son club formateur, le MHR.
Yoann Maestri : une fin de carrière en eau de boudin
Il a terminé sa carrière dans un relatif anonymat. Dire que le passage de Yoann Maestri au Stade Français ne marquera pas les esprits est un euphémisme. Pourtant le deuxième ligne laissera une trace dans le Top 14. Formé au RCT, il participe à la victoire du club varois en Pro D2 en 2008. Le natif d’Hyères débarque au Stade Toulousain en 2009. À Toulouse, Yoann Maestri prend une autre dimension. Il devient rapidement un élément prometteur aux yeux de Guy Novès. Avec lui, Yoann Maestri remporte une Coupe d’Europe en 2010 et deux Boucliers de Brennus en 2011 et 2012. Auteur de solides performances avec son club, il participe à 3 matchs du tournoi des Six Nations 2012 avec le XV de France. Une aventure avec les Bleus qui se conclura en novembre 2018 par une humiliante défaite contre les Fidji au Stade de France (14-21).
Lors de l’été 2019, Yoann Maestri fait le choix de rejoindre le Stade Français. Un transfert onéreux pour le club francilien qui dépense 1,5 million d’euros pour racheter son contrat à La Rochelle. Pourtant composé d’une équipe solide, le Stade Français ne fait pas mieux que 6ème sur les 4 saisons disputées par Yoann Maestri. Ce dernier, courtisé par la province sud-africaine des Stormers pour une dernière pige à l’étranger préfère raccrocher les crampons en fin de saison dernière.