La fin de saison régulière approche à grands pas en NBA. Alors que plus des trois quarts des rencontres ont été disputées, et alors que d'ici un gros mois, 14 franchises seront en vacances, la bataille fait rage. Autant pour les playoffs, alors que 24 équipes sont toujours en courses ou tentent de l'être, que pour le tanking, spécialité qui prend sa source dans le Texas cette année. Alors qu'il ne reste finalement plus grand chose à jouer, qui aura la chance de décrocher le gros lot en mai prochain, et peut-être récupérer l'un des prospects les plus attendus de l'histoire, à savoir Victor Wembanyama?
Plus d'une chance sur quatre d'atterrir dans le Texas
Il est bon de rappeler que la plus mauvaise équipe de saison régulière, celle qui a donc le pire bilan, n'a pas statistiquement le plus de chances de remporter le first pick de l'édition 2023. En effet, les trois pires bilans de la saison régulière ont exactement le même pourcentage de chance de choisir en premier, à savoir 14%. Et alors qu'il reste environ une quinzaine de matchs à disputer, difficile d'envisager trois autres équipes que Detroit, Houston et San Antonio aux trois dernières places.
En effet, Charlotte, quatrième pire bilan cette saison et pourtant privé de son maître à jouer, LaMelo Ball enchaîne les victoires et vient tout bonnement de remporter sept de ses dix dernières rencontres. Allez comprendre. Avec désormais quatre victoires “d'avance” sur les Spurs, et cinq sur les Rockets et les Pistons, difficile de croire que les Hornets puissent terminer sur le podium des cancres cette année.
Detroit, l'idylle au bord du Michigan?
Reste alors à savoir où Wembanyama pourrait terminer. Celui qui avait impressionné toute l'Amérique à la fin de l'année 2022 sera à n'en pas douter sélectionné en tête. Et il y a de fortes chances qu'il atterrisse dans une des trois franchises citées précédemment: Detroit, 10 défaites de suite, 18 lors de ses 22 derniers matchs, ne montrent plus grand chose, et les absences cumulées de Cade Cunnigham et Killian Hayes n'arrangent rien.
Pourtant, il y a matière à faire : l'arrivée de James Wiseman dans la raquette est un plus. Si l'ancien des Warriors parvient à revenir à la forme qui était la sienne lors de son année rookie dans la baie de San Francisco, Detroit s'assure un secteur intérieur de qualité, surtout si Wemby arrive dans le Michigan. L'effectif est jeune et prometteur (Cunningham, Hayes, Wiseman mais aussi Marvin Bagley III, Jalen Duren, Isaiah Stewart…) et bien encadré, a de beaux jours devant lui.
Houston ou San Antonio, San Antonio ou Houston?
On aimerait en dire autant de celui des Rockets. Car du coté de H-Town, il y a de la pépite à polir. Entre les Jaylen Green (deuxième choix de la draft 2021), Jabari Smith Jr (3ème choix de la dernière draft), Alperen Sengun et autres Kenyon Martin Jr, l'avenir pourrait s'annoncer radieux si Victor Wembanyama arrivait.. et que la franchise était mieux gérée. A la bouillie de basket proposée soir après soir, il faut y ajouter le marasme d'un board qui ne sait absolument pas gérer une franchise NBA. Car le problème est global. Du parquet jusqu'au bureau.
Il y a beaucoup de choses à changer pour espérer retrouver les sommets, et les finales de conférences, comme en 2018. L'arrivée d'un joueur du calibre de l'international Français, en plus d'une ou deux stars (Houston devrait être très actif sur le marché de la free agency, les Rockets ayant la plus faible masse salariale de la ligue) pourrait clairement faire basculer le projet dans une autre dimension.
Les Spurs aussi aimeraient bien changer de dimension. Après quelques années de galère, coach Pop' souhaiterait sans doute arrêter le tanking, lui l'entraîneur le plus victorieux de l'histoire de la NBA. Et quoi de mieux, pour cela, que de récupérer Wembanyama? Le jeu prôné par Popovich siérait parfaitement aux qualités techniques de l'intérieur Français, et bien alimenté par les guards déjà présent du coté de l'AT&T Center (Keldon Johnson, Malaki Branham), cela pourrait faire des étincelles.
Le midwest Américain lui tend les bras
S'il n'atterrit pas dans l'une de ces trois franchises (42% de probabilité tout de même), il y a fort à parier que Victor Wembanyama finisse dans une franchise de la conférence Est. En effet, mis à part Houston et San Antonio, toutes les autres franchises à l'Ouest restent en course pour le playin, et donc ne tankent pas réellement. Utah a encore gagné hier, Portland et OKC, 12ème et 13ème ne sont finalement qu'à une victoire du playin et peuvent donc encore y croire. En revanche à l'Est, beaucoup sont déjà en vacances.
Outre Detroit, Charlotte et Orlando n'ont plus d'ambition. Indiana voire Chicago pourraient bientôt être dans le même cas. Les Hornets ont de grandes chances de terminer 4ème meilleure équipe.. en partant de la fin. En effet, les trois franchises précédemment citées ont trop d'avance (ou de retard, en fonction du point de vue), et Orlando compte déjà 6 victoires d'avance. Bien que la franchise de MJ ait décidé de remporter des matchs pour rien, difficile de l'imaginer en remporter autant pour combler cet écart. Et la 4ème place au classement de la pire équipe offre tout de même 12.5% de chance d'avoir le first pick. Imaginer un axe 1-5 LaMelo Ball -Victor Wembanyama, entouré d'un mélange de joueurs d'expérience (Hayward, Rozier, Kelly Oubre Jr) et de jeunes talentueux (PJ Wahsington, Nick Richards) peut faire saliver.
Si l'axe meneur – intérieur qu'il pourrait former avec LaMelo Ball est prometteur, celui avec Tyrese Haliburton dans l'Indiana le serait tout autant. Avec environ 10% de chance de décrocher le graal, les Pacers peuvent croire en leur bonne étoile. Eux qui ont surpris cette année avant de flancher légèrement, pourrait se retrouver dans une autre galaxie si les planètes s'alignent. Imaginez un peu, un cinq de départ : Haliburton – Andrew Nembhard – Buddy Hield – Wembanyama – Myles Turner. Bonjour la raquette qui fait peur.
Une petite virée sur la cote Est?
En parlant de raquette qui fait peur, une arrivée en Floride, du coté d'Orlando, pourrait faire passer quelques sueurs froides à pas mal d'équipes. Une association avec Bol Bol à l'intérieur, et une défense de fer, deux tours jumelles qui vous signifient “not in my house”. Le Magic, avec 10.5% de chances d'y croire à l'heure actuelle, à en plus d'autres arguments :Markelle Fultz, numéro 1 de la draft 2017, revient en trombe, pour de bon cette fois-ci on l'espère. Les frères Wagner montent en régime en cette fin de saison et Paolo Banchero va sans aucun doute être élu Rookie of the Year. Sans oublier un Cole Anthony qui, dans son rôle en sortie de banc, peut être un vrai rôle player. Il y a du beau monde du coté de l'Amway Center, et, bien géré, cela pourrait devenir rapidement intéressant.
Et Victor Wembanyama dans tout cela?
Si beaucoup de franchises sont encore en course pour décrocher le first pick, Wemby aurait-il une préférence, lui qui survole la Betclic Elite cette saison? Atterrir à San Antonio pour y trouver un mentor en la personne de Popovich? A Detroit pour rejoindre Killian Hayes? A Orlando pour profiter du soleil Floridien?
Lui n'en a finalement que faire. Son objectif est d'être sélectionné en première position, peu importe la franchise. Il sait que, quoi qu'il arrive, il terminera dans une institution bien gérée : “Mon prochain objectif est d’être le choix n°1 de la Draft. J’ai vu des joueurs français se présenter à la Draft, être sélectionnés, mais jamais avec le premier pick. Ça va être comme un rêve pour moi en fait. J’ai l’impression que j’ai tellement de choses à exprimer sur le terrain, je pense que ça va être plus simple pour moi sur un plus grand terrain, avec une ligne à 3 points plus éloignée, plus d’espace entre les joueurs… Je suis excité et je sais que j’ai des choses à prouver.
Quelle destination pour Victor Wembanyama ?
"Je ne suis pas inquiet, il n'y a pas de mauvaise organisation" pic.twitter.com/S9lQQCmaoR
— Basket-Infos (@Basket_Infos) February 20, 2023
Sportivement, le plus intéressant, c’est toujours de tomber dans une organisation qui va prendre soin du projet et du joueur. C’est donc mieux d’être deuxième, troisième ou 20 ᵉ de la draft si on a une meilleure carrière après. Mais, je ne sais pas si c’est de la fierté, j’ai une part qui se dit qu’il faut qu’il n’y ait personne devant moi. Et puis, Je ne suis pas inquiet, il n’y a pas de mauvaise organisation. Je ne me dis jamais “je ne veux pas aller là-bas“. “
Victor Wembanyama sera fixé sur son avenir le mardi 16 mai prochain. C'est en effet à cette date que l'on connaitra la lottery de la prochaine draft NBA. Et nul doute que la franchise qui aura les honneurs du first pick s'empressera de le choisir. Les probabilités sont encore diverses, et Wemby a tout intérêt à déjà rester focus sur son équipe des Mets. Avant de faire le grand saut l'été prochain.