ASSE : Pourquoi le départ d’Olivier Dall’Oglio semblait inévitable
Limogé par l'ASSE après la défaite de Saint-Etienne contre Toulouse vendredi soir en Ligue 1, Olivier Dall'Oglio aura tenu un an sur le banc des Verts. Un mandat qui s'est prolongé avec l'euphorie de la remontée dans l'élite mais qui semblait voué à prendre fin au plus vite.
Il aura donc tenu très exactement un an et deux jours en tant qu'entraîneur de Saint-Etienne. Artisan de la remontée des Verts en Ligue 1 la saison dernière, Olivier Dall'Oglio a été évincé du banc stéphanois samedi matin au lendemain d'une nouvelle défaite du club du Forez contre Toulouse – rencontre annoncée comme décisive pour son avenir, la troisième consécutive.
Le limogeage d'Olivier Dall'Oglio intervient alors que le club est seulement seizième du championnat de France après quinze journées, le plaçant dans une position de barragiste avec un petit point d'avance sur la zone rouge. Un contexte défavorable pour l'entraîneur qui, de toute façon, ne semblait pas en mesure d'étendre son mandat sur le banc des Verts sur une période plus longue.
Une continuité pas forcément voulue
Si l'éviction d'Olivier Dall'Oglio n'est pas vraiment une surprise, il faut revenir en arrière de quelques mois pour le comprendre. Cet été, l'AS Saint-Etienne a été rachetée par Kilmer Sports Ventures, propriété du milliardaire canadien Larry Tanenbaum. Ambitieuse, la nouvelle direction avait tout de même décidé de maintenir “ODO” en poste au lieu d'introniser un entraîneur qui collait directement avec son projet.
Pourquoi ? Si les bons résultats du technicien français expliquent en partie son maintien en poste, tout comme la possible volonté des nouveaux propriétaires de ne pas tout chambouler au club en quelques semaines, il est également resté grâce à une clause dans son contrat. En effet, lorsqu'il s'était engagé avec les Verts le 12 décembre 2023, il avait signé pour six mois plus une année en option, conditionnée par une montée en Ligue 1.
Cette montée obtenue, Olivier Dall'Oglio a donc vu son contrat être prolongé pour la saison 2024-2025. Et Kilmer Sports a donc décidé d'honorer cette année de contrat, tout en sachant que cet entraîneur n'entrait pas dans sa vision future pour l'ASSE. Une situation qui a créé une cohabitation quelque peu forcée.
Des visions différentes
La collaboration entre Olivier Dall'Oglio et Saint-Etienne a également pris fin car l'entraîneur n'a, selon ses dirigeants, pas respecté les objectifs qui lui avait été fixés. Premièrement, il avait pour but de maintenir le club en Ligue 1 : une tâche mal embarquée après quinze journées, même si tout est encore possible pour les Verts.
Le second point se subdivisait en deux, avec tout d'abord une volonté de développer les talents recrutés cet été. Saint-Etienne y avait réalisé un mercato record (23 millions d'euros investis), mais force est de constater que les investissements n'ont pas vraiment payé.
Parmi les recrues phares, seuls Zuriko Davitashvili et Pierre Ekwah – arrivé en prêt – ont vraiment donné satisfaction. De quoi donner du grain à moudre aux dirigeants au moment de faire le bilan de l'ère Dall'Oglio et de corroborer l'autre partie du second objectif fixé au technicien, axé sur le développement d'une culture de jeu propre à l'ASSE.
Un jeu pas au niveau des investissements
Le jeu, justement, a également posé problème selon les propriétaires du club du Forez. Parmi les hommes passés sur le banc de l'ASSE en Ligue 1 au XXIe siècle, Olivier Dall'Oglio affiche seulement la douzième moyenne de buts marqués (0,80 but par match). Un manque de réalisme qui s'ajoute à une défense trop perméable, “ODO” affichant la deuxième pire moyenne de buts encaissés derrière Julien Sablé (2,27 buts encaissés par match).
Tout cela a donc contribué au limogeage d'Olivier Dall'Oglio, et ce alors qu'il a tout de même réussi à lancer quelques jeunes, dont Mathis Amougou. Un point qui n'a pas été valorisé par son désormais ex-employeur, qui ne semblait de toute façon pas prêt à lui faire confiance sur le long terme et rendait son départ inéluctable. Reste à voir comment sera gérée sa succession, aucun autre nom que Wilfried Nancy n'ayant pour l'instant émergé pour le remplacer.