Après la victoire de Primož Roglič au Col de Porte, les coureurs auront, pour cette troisième étape, droit à une nouvelle arrivée au sommet. Cette fois-ci, direction la Savoie et Saint-Martin de Belleville. Longue de 157 km cette troisième étape comportera deux difficultés majeures. 

La première partie de course : 86 km de calme avant la tempête.

Si les 70 derniers kilomètres seront un chemin de croix pour les grosses cuisses, ce ne sera pas le cas du début d'étape. En effet, hormis une petite côte non répertoriée, le début d'étape sera majoritairement plat. Ce profil devrait donc selon tout logique être propice à des attaques. Dans ces tentatives d'échappés, on devrait retrouver, en dehors des coureurs intéressés par la victoire, un certain nombre des sprinters présents. En effet, pour un eux, prendre l'échappée serait synonyme de passer une journée relativement calme.

En dehors donc de ces sprinters, la formation de coups à l'avant devrait permettre de voir de nombreux grimpeurs à l'attaque. Pour ceux distancés dans l'ascension du Col de Porte, cette journée sera une belle occasion d'accrocher un bouquet. De plus, avec les passages du Col de Madeleine, les coureurs intéressés par le classement du meilleur grimpeur devraient également être de sortie assez tôt.

Le col de la Madeleine : le toit de ce Dauphiné

Avec son altitude de 2000m, ce col sera donc le point culminant du Dauphiné. Avec ses 18,3 km à plus de 8 % de moyenne, ce col devrait déjà faire une grosse sélection. Très rarement en dessous des 7% et quasi jamais au dessus de 10% la pente y est très régulière. Pour la première fois, les coureurs devront affronter en plus de ces pentes une altitude relativement importante. On sait en effet qu'au delà de 2000 m, il devient difficile pour certains coureurs de s'oxygéner.

Si l'on peut douter de la probabilité de voir des attaques de favoris, il semble par contre clair que l'on ne verra au sommet qu'un groupe restreint. Un groupe qui pourrait se réduire à une petite dizaine d'unités si le team Jumbo-Visma venait à se mettre en route. Placé à plus de 50 km de l'arrivée, le sommet de ce col sera suivi d'une très longue descente.

L'ascension finale : la montée de Saint-Martin de Belleville

Classée en première catégorie, cette ascension devrait être le juge de paix de cette étape. Située après une très courte vallée, cette montée suit quasiment immédiatement la descente du Col de la Madeleine. Avec son pourcentage moyen de 6 %, l'ascension ne paraît pas effrayante. Toutefois ce pourcentage cache en réalité des passages à plus de 9 % par endroits. Malheureusement, ceux-ci sont majoritairement situés dans les premiers kilomètres d'ascension. De plus, l'ascension compte également deux replats long chacun de plus d'un kilomètre. Hormis ces replats, cette ascension sera particulièrement compliquée.

On voit donc 2 cas de figure se dégager : le premier dans lequel la course est très rapide dans le col précédent et qui fait de cette montée finale un endroit idéal pour créer des écarts, le second cas étant celui dans lequel le Col de la Madeleine est grimpé de manière raisonné. Dans cette éventualité, ce final se trouverait bien moins adapté à des attaques de grands leaders. En effet, avec des difficultés concentrées à plus de 7km du but et des équipiers, il semble improbable de voir des leaders attaquer et risquer de se faire reprendre puis avaler par une équipe en supériorité numérique.