Tokyo 2020 a déjà fermé sur elle les portes de l’histoire. Cependant, les performances individuelles de nombre d’athlètes présents sur le sol nippon émoustillent encore les esprits. Retour ici sur dix athlètes que Tokyo ne risque pas d’oublier.
Caeleb Remel Dressel , nouveau roi des eaux,
Né le 16 août 1996 à Green Cove Springs, en Floride, Caeleb Remel Dressel est un nageur américain, spécialiste du sprint en nage libre et en papillon. Au vu de ses performances de haut vol depuis quelques années, de sa constance et surtout de sa souveraineté pour arriver au bout de la concurrence dans les compétitions internationales, d’aucuns n’hésitent pas à le comparer avec le maître incontesté de tous les temps en natation: Michael Phelps. Au titre du palmarès, Dressel est double champion olympique avec les relais américains aux Jeux de Rio 2016 et remporte cinq médailles d'or aux Jeux de Tokyo 2020. Après ses victoires sur 100 m nage libre, 100 m papillon, et sur le relais 4 × 100 m avec les États-Unis, il remporte le 1er août 2021 deux titres supplémentaires, s'imposant en finale du 50 m nage libre, puis dans le relais 4 × 100 m 4 nages. Sur 100 m papillon, il établit un nouveau record du monde en 49 s 45 puis termine sur un autre record du monde avec ses coéquipiers dans le 4 × 100 m 4 nages en 3 min 26 s 78d. Ce qui fait de lui l’une des personnalités les plus marquantes de cette olympiade. Par ailleurs, le nageur américain totalise treize médailles d'or en deux éditions des championnats du monde, 2017 et 2019. Une moisson déjà très impressionnante pour l’athlète de 25 ans qui a encore de belles années devant lui pour étoffer davantage sa galerie et de se rapprocher encore un peu plus de son illustre devancier.
Emma McKeon, la reine de la nage libre,
Un nageur peut bien évidemment en cacher une autre. Outre Dressel, l’autre principale attraction de ces jeux nippons du côté des nageurs, c’est bien évidemment Emma McKeon. Née le 24 mai 1994 à Wollongong, cette dernière est une nageuse australienne, spécialiste des épreuves de nage libre. L’été 2021 à Tokyo aura été son été puisqu’elle repartira de la capitale japonaise avec pas moins de quatre médailles d’or conservant au passage avec l'équipe d'Australie le titre du relais 4 x 100 m nage libre et obtenant celui sur le 4 x 100 m 4 nages. A titre individuel, McKeon s'adjuge son premier grand titre en s'imposant en finale du 100 m nage libre. Très rapidement en tête de la course, elle la conserve jusqu'au bout, établissant un nouveau record olympique (51 s 96) devant Siobhan Haughey (52 s 27) et sa coéquipière Cate Campbell (52 s 52). Elle réalise dans la foulée le doublé en triomphant également sur 50m nage libre. Mais, si Tokyo va garder pour longtemps encore les souvenirs vivaces de la participation d’Emma McKeon à ces jeux, c’est parce qu’elle finira la compétition dans la peau de la nageuse la plus titrée ou au nombre de médailles le plus élevé avec un total de sept podiums à son escarcelle.
Elaine Thompson-Herah, sprinteuse hors-pair,
Depuis quelques années, l’athlète jamaïcaine est incontestablement la sprinteuse la plus constante et la plus souveraine du circuit chez les dames notamment aux Jeux Olympiques. Elle y réalise pour la première fois à Rio de Janeiro, cuvée 2016 un fabuleux « double doublé ». Elle réédite le même exploit cinq ans plus tard aux Jeux de Tokyo 2020 : le 31 juillet 2021 en signant au passage la 2e meilleure performance de tous les temps sur 100 m, s'imposant en finale en 10 s 61. Au cours de cette même édition, elle montrera à la face du monde qu’elle reste également la reine incontestée du 200m. Elle conserve son titre acquis quatre ans plus tôt en 21 s 53, un temps qui constitue également la 2e meilleure performance de tous les temps sur la distance. Elaine Thompson-Herah est la première athlète à conserver les deux titres du sprint féminin aux Jeux olympiques. Mieux, elle va réaliser un triplé historique en or en remportant le relais 4 × 100 m avec la Jamaïque. C’est dire l’immensité du talent de la coureuse jamaïcaine de 29 ans qui est loin d’avoir fini de scintiller sur la scène internationale.
An San, celle qui démystifie le tir à l’arc,
Née le 27 février 2001, An San est une archère sud-coréenne. A Tokyo, il ne lui aura pas fallu longtemps pour marquer ostensiblement les esprits. Premier jour des épreuves de tir à l'arc, cette dernière bat le record olympique de l'épreuve individuelle femmes lors des qualifications en réalisation 680 avec 72 flèches. L'ancien record de 673 points en 72 flèches datait des Jeux olympiques d'été de 1996 et avait été établi par Lina Herasymenko. Comme si cela ne suffisait pas, le lendemain, elle remporte la médaille d'or de l'épreuve par équipe mixte avec son partenaire Kim Je-deok battant au terme d’une partie âprement disputée et féconde en intensité et en émotions les Néerlandais Gabriela Schloesser et Steve Wijler sur le score de 5 sets à 3. Lors de la compétition par équipe, elle remporte le titre avec ses compatriotes Kang Chae-young et Jang Minhee. Soit, An San ne pouvait pas quitter Tokyo sans un trophée individuel : cela aurait été une incisive incongruité encore plus avec le record du monde établi au premier tour. Au terme d’une finale de haute lutte et grâce à la règle de la mort subite, elle s’impose devant la russe Elena Osipova et l'américaine Mackenzie Brown, respectivement 2e et 3e de l’épreuve. Se faisant, l’athlète de 20 ans devient la première archère de l’histoire à remporter trois médailles d'or lors de la même olympiade depuis 1904. Awesome.
Lisa Carrington, insubmersible et éternelle,
Lisa Carrington est triple championne olympique de kayak monoplace en ligne 200 m, remportant la course des Jeux olympiques d'été de 2012 à Londres, celle des Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro et celle des Jeux olympiques d'été de 2020 à Tokyo. Une performance dantesque, un exploit retentissant qui vaut la peine d’être commenté et surtout magnifié tant il est singulier. Dans la même épreuve, l’américaine a conquis également l’or à plusieurs reprises aux championnats du monde lors des éditions de : 2011, 2013, 2014, 2015 sur 200 m. Le 3 août 2021, elle va entrer encore un peu plus dans l’histoire des JO et se hisser au rang de figure intemporellement iconique des olympiades en remportant pour la troisième fois d’affilée la médaille d'or sur le K-1 200 mètres. Le même jour, elle s’adjuge en duo cette fois-ci avec Caitlin Regal l’or sur le K-2 500 mètres. Une légende absolue.
Premier épisode de deux parutions consacrées aux athlètes qui ont gravé à jamais leurs noms dans la mémoire des Jeux Olympiques de Tokyo avec des performances uniques et fabuleuses.