Pour les footeux qui s’ignorent ou les footix en devenir.

Gros coup ce week-end. A cinq mois de l’ouverture de la Coupe du monde féminine de football, les Bleues se sont imposées (3-1) face aux Américaines, championnes en titre. Si seulement elles n’étaient que championnes. Elles étaient aussi finalistes de la compétition en 2011 et sont quadruples médaillées olympiques (1996, 2004, 2008, 2012).

Alors certes, il ne faut pas s’enflammer car ce match au stade Océane n’était qu’une rencontre amicale et le XI type américain n’était pas aligné sur le terrain. Mais c’est encourageant pour le reste de la préparation.

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Donc quoi de mieux que de parler du football aux États-Unis, et plus particulièrement du « soccer », à ne pas confondre avec le football américain. Le soccer n’est donc à la base pas un sport national, contrairement au baseball, basket-ball, hockey sur glace ou, justement, le football américain. Il est tout de même le quatrième sport préféré aux États-Unis, devant le hockey, par exemple.

Des compétitions différentes de l'Europe

Première particularité outre Atlantique puisque le soccer, comme au Canada, se joue dans des Ligues fermées. Il ne s'agit donc pas dans de championnat qui possède un système de montée et de descente. On ne parle donc pas de club mais de franchise.

Cette ligue se nomme donc la National Women’s Soccer League (NWSL), et comporte 9 équipes. C’est la plus haute division de football féminin aux États-Unis. Elle a pris le pas sur la Women’s United Soccer Association et la Women’s Professionnal Soccer qui ont toutes deux tenté de mettre en place une compétition. Les 4 premières franchises de la Ligue se rencontrent ensuite sous forme de play-off. La première équipe rencontre donc la quatrième quand la deuxième et la troisième s’affrontent, afin de déterminer les participants à la finale.

 

 

Si les Américaines sont aujourd’hui à la première place du classement FIFA, c’est parce que ce sport a majoritairement été pratiqué par les classes inférieures et défavorisées de la population, dont les femmes ou les immigrés font partis. Les hommes se sont eux, davantage tournés vers les sports nationaux.

La pratique américaine attire à tel point que certaines Européennes vont y pour améliorer leurs performances. Amandine Henry, capitaine de l’équipe de France s’est ainsi rendue aux Thorns de Portland en 2016 et 2017, entrecoupé d’un mois au PSG. Elle y a notamment travaillé son engagement physique. A l’inverse, l’Américaine Alex Morgan est venue pour six mois à Lyon, référence en Europe en matière de football féminin, avant de signer avec Orlando Pride.

Quoi qu’il en soit, le soccer féminin s’est complètement installé aux États-Unis. La Coupe du monde féminine de 2015 a ainsi permis à Fox de récolter 40 millions de dollars de recettes publicitaires, tandis qu’ils en attendaient la moitié.

De véritables égéries existent désormais. La gardienne Hope Solo, désormais retraitée avait depuis candidaté à la tête de la fédération américaine de Soccer (US Soccer). Abby Wambach est par exemple la meilleure buteuse avec 184 buts en 255 rencontres. Kristine Lilly est elle la plus capée (354 matchs). La milieu Carli Lloyd, présente en France lors du tirage au sort de la Coupe du monde 2019 est encore une figure parmi d’autres. Elle avait raté son penalty lors de la finale en 2011 face au Japon et est la première joueuse à inscrire un triplé 4 ans plus tard, toujours contre le Japon et toujours en finale, dont un du milieu de terrain.

Le soccer est d'abord une réussite féminine

Chez les hommes cette fois, la Ligue se nomme MLS (Major league soccer). David Villa, Ibrahimovic, Drogba, Kaka, Lampard, Pirlo, Beckham, Henry ou Rooney, tous ont joué en Europe et sont venus finir leur carrière aux États-Unis. Antoine Griezmann n'a d'ailleurs pas caché la volonté d'y finir sa carrière.

Le soccer masculin se porte toutefois moins bien que les femmes. Ces dernières sont championnes du monde quand leurs homologues ne se sont pas qualifiés pour le mondial russe, battus par Trinité-et-Tobago (1-2). Cette absence de résultats pourraient en partie être dus à une formation qui est en décalage avec celle proposée en Europe. Aux États-Unis, les joueurs deviennent véritablement professionnels vers 22 ans, et ont donc très peu d’expérience. Quasi impossible de les revendre quand les Européens sont à cet âge beaucoup plus expérimentés.

Une chose est sûre, les États-Unis participeront à la Coupe du monde 2026 qu’ils organiseront avec le Mexique et le Canada. Ils seront directement qualifiés pour la compétition qui se jouera à 48.