Débarqué de chez Renault après un ultime GP d'Abu Dhabi l'année dernière, Hülkenberg fait son grand retour en Formule 1, chez Racing Point. Il remplace au pied levé Sergio “Checo” Perez, qui a été testé positif au coronavirus. Déjà dans une monoplace ce vendredi, Hulk a prouvé qu'il était le bon choix. Mais pourquoi ? 

Jeudi, grand chambardement

Bien que beaucoup d'éléments tendent à démontrer que Racing Point le savait bien avant, c'est jeudi que l'écurie britannique a décidé d'officialiser la chose. Perez, positif aux deux tests auxquels il a été soumis, a bien contracté le coronavirus. Immédiatement envoyé à l'isolement, il y a très peu de chance pour qu'il roule à Silverstone. Pour le Grand Prix de Grande-Bretagne donc, mais également pour le GP du 70e Anniversaire. Coup dur pour Sergio Perez, qui figure bien au classement général.

Dans les coulisses, Racing Point s'est alors affairée. Il était urgent de trouver un remplaçant viable au Mexicain. Deux pistes (voire trois avec Vandoorne) s'offraient à eux. Il était possible qu'un Mexicain chasse l'autre, cependant Gutiérrez n'a plus sa super licence. Vandoorne est lui retenu à Berlin, pour des tests à bord de sa Mercedes, en Formule E. Reste donc Hülkenberg, qui connaît que trop bien la maison. L'Allemand a évolué sous les couleurs de Force India en 2012 et de 2014 à 2016, avant d'aller chez Renault.

Et Omar Szafnauer l'avoue bien volontiers. “Nous espérions que le test suivant soit négatif (en parlant de Perez, ndlr), mais s'il faut espérer le meilleur, il faut aussi prévoir le pire. Nous avons donc commencé à prévoir en parallèle avec Hülkenberg et Esteban Gutiérrez en même temps. Nous avons aussi Stoffel Vandoorne, mais il ne pouvait pas être là ce week-end car il est engagé en Formule E. C'était donc Esteban ou Nico.”

Hülkenberg, bonne pioche

Finalement, c'est donc le pilote avec l'expérience la plus récente en Formule 1 qui a été choisi. “Après discussion, notre équipe d'ingénieurs a pensé que Nico serait plus approprié pour notre écurie car il nous connaît vraiment bien. Il connaît tous les ingénieurs, il connaît nos systèmes, nos procédés. Il a roulé sur notre simulateur, c'est facile pour lui de s'y remettre. Il a de l'expérience récente, ayant couru en Formule 1 l'an dernier. Et il nous fallait simplement quelqu'un qui puisse marquer des points pour nous. Nous avons donc pensé que Nico était le meilleur pilote possible.” Le directeur de Racing Point paraît dithyrambique à son sujet. Et il y a de quoi.

Ce vendredi, après un saut à Cologne, un vol pour Birmingham et une séance de simulateur plus tard, Hulk était fin prêt. Enfin presque. Il a commencé la première séance d'essais libres avec seulement 5 minutes de retard. Et en finissant 9e, il a prouvé que la Racing Point avait “beaucoup de potentiel” selon ses dires, mais aussi qu'il n'avait rien perdu de son talent. Sa deuxième séance d'essais libres, conclue à 7 dixièmes de son coéquipier Lance Stroll (premier) est là pour confirmer.

Hülkenberg réunissait donc tous les avantages requis pour piloter une Formule 1 qu'il ne connaît pourtant pas. Il avait fait du simulateur pour l'écurie, il connaissait bien la maison et ses ingénieurs, il avait une super licence, il courrait encore l'année dernière, et il était un pilote respecté par le paddock, et régulier. Autant d'arguments qui ont donc facilement convaincu Szafnauer et toute l'écurie. Gageons que Nico finira dans les points lors des deux courses.

Au volant d'une monoplace plus que performante, et sans aucune pression, nous verrions bien Hülkenberg s'immiscer dans la la lutte pour un podium qui l'a tant fui par le passé. Ce serait enfin un dernier coup du sort, au cours d'une année si spéciale. Le fait qu'un pilote de Formule 1 soit touché nous rappelle plus que jamais que la covid19 est une pathologie à prendre plus qu'au sérieux. Les gestes barrière peuvent sauver des vies.