À chaque jour son lot d'émotion au sein du Nippon Budokan. Hier, la France a vibré avec la catégorie masculine et la médaille de Luka Mkheidze. Aujourd'hui, la satisfaction vient du côté féminin avec la médaille d'argent d'Amandine Buchard en -52 kg.

 

Amandine Buchard vice-championne olympique 

Facile vainqueur de son quart de tableau, profitant de la sortie prématurée de la Russe Natalia Kuziutina, Buchard se présentait confiante et encore pleine d'énergie en demi-finales. Moins de deux minutes pour conclure chacun de ses combats, et ce n'est pas la Suissesse Fabienne Kocher qui arrivera à tenir plus longtemps.

En effet, cette dernière, arrivée en demies après avoir battu la toute récente vice-championne du monde Ana Perez Box, ne réussira pas à tenir plus de vingt secondes. Le mouvement d'épaule de la Française lui ouvrira les portes de la finale et fera même couler quelques larmes.
Néanmoins, des larmes de peine couleront cette fois-ci après sa finale perdue face à la Japonaise Abe, au terme d'une grosse séquence au sol. Après un combat acharné ayant continué jusque dans le golden score, c'est finalement la Nippone qui sort de ce combat sacrée et endosse le dossard doré pour les trois prochaines années.

Le rendez-vous est surement déjà pris pour ces deux championnes, pour une revanche sous la Tour Eiffel dans trois ans.

La fratrie Abe en or

Après la victoire d'Uta Abe, tous les regards se sont tournés vers son frère Hifumi, en finale de la catégorie -66 kg. Opposé au Géorgien Margvelashvili, le combattant local s'impose au bout du chronomètre grâce au fauchage qui lui aura permis de gagner tous ses précédents combats.

Ils se l'étaient promis, le frère et la sœur couronnés ensemble, à la maison. C'est un évènement qui restera marqué dans l'histoire olympique.

Les autres médaillés et les surprises

Comme indiquée plus haut, la sortie prématurée de la Russe Kuziutina a résonné comme une petite surprise. Néanmoins, ce n'est pas grand-chose comparé à la défaite dès le premier tour de la championne olympique en titre Majlinda Kelmendi. La Kosovare, peu en rythme, s'incline contre la Hongroise Réka Pupp qui terminera 5e de la compétition, défaite par l'Italienne Odette Giuffrida en place de bronze. L'autre médaillée de bronze de cette catégorie est également une petite surprise, en la personne de l'Anglaise Chelsie Giles. Passée par les repêchages après sa défaite contre Abe, elle bat coup sur coup la Belge Charline van Snick et la Suissesse Kocher, toutes deux en bronze aux derniers championnats d'Europe.

Chez les hommes, c'est le Brésilien Daniel Cargnin qui tire son épingle du jeu aujourd'hui. Pas inconnu mais sans grande référence internationale, il parvient à contrer le Moldave Vieru et battre l'Italien Lombardo pour s'offrir une place dans le bloc final. Là, il calera contre le futur vainqueur Abe avant de se ressaisir contre l'Israélien Baruch Shmailov et marquer de son nom cette édition des Jeux.
La dernière médaille se retrouvera autour du cou du Coréen An Baul, qui aura dû subir la loi de Margvelashvili en demies. Contre Lombardo dans l'ultime combat, son salut viendra d'un mouvement d'épaule dont il a le secret et qui ne laissera aucune chance au Transalpin.

Malgré une médaille d'argent qui laisse un petit goût amer au clan français, il est rare d'avoir eu un début de compétition si tonitruant. Le Japon impose déjà sa puissance avec 3 titres et une médaille d'argent après 4 finales. Et au regard des catégories à venir, il y a fort à parier que cette rivalité franco-japonaise se poursuive au cours de la semaine avec notamment Clarisse Agbegnenou ou Teddy Riner.

Crédit photo une : Di Feliciantonio Emanuele