Après onze mois fournis en évènements sportifs, notamment à cause du report de nombreuses compétitions qui devaient avoir lieu l’an passé, le mois de décembre conclut un cru 2021 encore riche en émotions. De la septième bague de Tom Brady au titre de champion du monde de Fabio Quartararo en Moto GP, en passant par les Jeux olympiques et paralympiques, We Sport revient sur 30 moments marquants qui ont rythmé l’année civile. Aujourd’hui, retour sur la victoire en simple ET en double de Barbora Krejčíková à Roland-Garros, une première depuis 2000. 

Une surprise totale

Cet été, une joueuse a surpris tout le monde à Roland-Garros. Elle sortait d'un incroyable tournoi à Strasbourg avant d'arriver à Paris, mais personne ne s'attendait à la voir évoluer à ce niveau. Barbora Krejčíková, plus connue en tant que spécialiste en double, remporte Roland-Garros cette année dans les deux tableaux féminin, une première depuis Mary Pierce en 2000. Bien que favorite du double avec Kateřina Siniaková, sa victoire en simple est totalement inattendue. Son parcours n'est pourtant pas si simple. Elle croise la route de Elina Svitolina, Sloane Stephens (finaliste 2018), Coco Gauff, Maria Sakkari et Anastasia Pavlyuchenkova en finale. Une multitude de joueuses talentueuses que son jeu va déstabiliser.

Un jeu de pure terrienne

Le tennis de la Tchèque est typique d'une bonne joueuse de terre bien que pas forcément le plus télégénique. Un  jeu lent, bombé en coup droit et coupé en revers qui fait disjoncter ses adversaires. Le meilleur exemple reste sa demi-finale contre Maria Sakkari qui a sa place dans les meilleurs matchs du tournoi avec un scénario à suspens.

Dans le troisième set, la Grecque breake en première et obtient la première balle de match. Krejčíková la sauve formidablement bien d'une volée croisée de revers. La Tchèque renverse la situation et obtient cinq balles de match. Cinq opportunités de conclure le match le plus important de sa carrière. Sakkari les sauve toutes et ressemble de plus en plus à Athéna de la mythologie grecque. Néanmoins, la cinquième aurait dû être la bonne. L'arbitre de chaise annonce faute contrairement au juge de ligne. La simulation Hawk-Eyes nous montre qu'elle était belle et bien dehors. Heureusement, pas d'injustice pour Krejčíková qui conclut ce marathon de 3h17, d'un revers en ligne laissant sur place Sakkari. La Tchèque l'emporte 7/5 4/6 9/7.

Une finale à double sens

La finale contre Anastasia Pavlyuchenkova n'est pas aussi intense notamment à cause des deux premiers sets. Chacune domine l'autre à tour de rôle. La troisième manche est plus intéressante avec deux joueuses à 100% en même temps. Krejčíková semble tout de même supérieure notamment d'un point de vue physique. En effet, la Russe joue avec un strap imposant autour de la cuisse qui la gêne. La future championne change son jeu en agressant plus en coup droit et en frappant plus à plat. Une tactique payante qui lui permet de remporter son premier titre du Grand Chelem sur sa première balle de match. Comme souvent, avec les personnes d'Europe de l'Est les célébrations ne sont pas très émotionnelles, mais la joie et la fierté sont tout de même présentes.

Un tournoi qui restera gravé à jamais dans sa mémoire et dans les livres d'histoire du tennis comme un événement majeur. Grâce à cette victoire, Krejčíková entre dans le top 15 pour la première fois, elle qui était 114e neuf mois plus tôt. On se retrouve demain pour la première finale de conférence des Los Angeles Clippers.  

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