Après onze mois fournis en évènements sportifs, notamment à cause du report de nombreuses compétitions qui devaient avoir lieu l’an passé, le mois de décembre conclut un cru 2021 encore riche en émotions. De la septième bague de Tom Brady au titre de champion du monde de Fabio Quartararo en Moto GP, en passant par les Jeux olympiques et paralympiques, We Sport revient sur 30 moments marquants qui ont rythmé l’année civile. Aujourd’hui, retour sur le titre d'Emma Raducanu à l'US Open.
Raducanu entre dans l'histoire
L'édition 2021 de l'US Open a été grandiose sur plusieurs niveaux. Chez les hommes, Medvedev a remporté son premier Majeur. Mais chez les dames, quelque chose de tout simplement historique s'est produit. Emma Raducanu a remporté son premier Grand Chelem à 18 ans en sortant des qualifications. Personne dans l'histoire du jeu n'avait réalisé cet exploit homme comme femme. En un instant, elle est devenue une figure majeure du tennis mondial.
Un 10/10 mémorable
Qualifiée des tours préliminaires sans perdre un set, Emma Raducanu poursuit dans cette direction dans le tableau principal. En effet, personne ne trouve la solution face à cette joueuse qui n'a disputé que Wimbledon sur le circuit principal. Sur son chemin, elle esquive les têtes de série jusqu'aux quarts de finale. Toutefois, à 18 ans et pour son deuxième Grand Chelem, ce n'est jamais simple de garder la tête sur les épaules à ce moment. De plus, elle n'est pas fautive de l'élimination d'Ashleigh Barty, numéro un mondiale au troisième tour.
En quart elle affronte Belinda Bencic, médaillée d'or olympique à Tokyo. Mais, Raducanu n'en a que faire. La Britannique lui inflige un 6/3 6/4 autoritaire, net et sans bavure. Durant tout son parcours, elle ne fait aucun cadeau. Tout le monde s'incline en deux sets secs. María Sákkari ne fait pas exception en demi-finale et s'incline 6/1 6/4 sans rien pouvoir faire.
La finale du tournoi est hallucinante. Pendant qu'Emma Raducanu fait le spectacle dans le haut du tableau et se place dans le cœur des américains, Leylah Fernandez fait pareil en bas. La Canadienne possède même de meilleurs accomplissements. Osaka, Kerber, Svitolina, Sabalenka, sont toutes tombées sous les coups de la frêle joueuse de 19 ans. Fernandez prend également une grande place dans le cœur des fans de par son histoire. Son clan dans sa box réagit souvent de manière très expressive.
Une finale entre teenagers comme disent les anglo-saxons avec 18 ans et 11 mois de moyenne d'âge. La finale est fascinante. Le storytelling parfait. Cependant, Fernandez lâche physiquement. Elle a trop donné d'énergie durant sa quinzaine et ne peut pas suivre la cadence contre une Raducanu au top à tous les points de vues. Emma Raducanu l'emporte 6/4 6/3 et s'impose en nouvelle reine de New-York. Sa victoire et son nom font le tour du monde à une vitesse phénoménale.
Les chiffres d'un sacre de légende
- 1 : Emma Raducanu est la première joueuse (ou joueur) à remporter un Grand Chelem en sortant des qualifications
- 18 ans et 11 mois : c'est la plus jeune moyenne d'âge pour une finale de Grand Chelem depuis 1999 et la finale entre Serena Williams et Martina Hingis
- 0 : le nombre de sets perdus par la Britannique durant cette quinzaine. C'est également le nombre de match disputer sur le circuit WTA avant l'US Open
- 44 : nombre d'années sans qu'une joueuse du Royaume-Uni ne gagne un Majeur. La dernière étant Virginia Wade en 1977
- 2 : le nombre de participations en Grand Chelem nécessaire pour en remporter un. Personne n'a été plus rapide
Une montée médiatique en flèche
Après sa victoire, Emma Raducanu est invitée sur tous les plateaux télés, émissions de radio, magazines de mode, réseaux sociaux. Elle adresse des messages en anglais et en chinois à ses fans et devient un outil marketing phénoménal. En effet, d'un père roumain et d'une mère chinoise, elle est née au Canada avant de grandir en Angleterre. Une jeune fille du monde et qui peut toucher beaucoup de nouveaux spectateurs dont le marché chinois (bien qu'en ce moment ce ne soit pas le grand amour entre la WTA et la Chine).
Le danger de cette immense popularité d'un seul coup est tout l'aspect psychologique. On l'a vu cette saison avec l'exemple de Naomi Osaka qui était là sans y être, avant de déclarer forfait à Roland-Garros. Avec ce talent tennistique, il ne faut pas que toute cette pression médiatique l'emprisonne et la noie. Une dépression comme la Japonaise ou Borg dans une époque totalement différente serait terrible.
Pour le moment, Emma Raducanu nous régale sur et en dehors des cours de tennis. Elle sera évidemment attendue au tournant en 2022 et ce dès l'Open d'Australie. En espérant que ce succès trop rapide ne lui monte pas à trop à la tête. Dans tous les cas, rendez-vous demain pour la suite de cette série dans un tout autre décor. Becky Lynch fait son grand retour à SummerSlam, un an et demi après sa grossesse.
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