C’est aussi la rentrée pour le gratin du patinage mondial ! À l’aube de cette saison qui promet d’être extraordinaire, avec en point d’orgue les Jeux olympiques de Pékin en février, voici la présentation complète. Plateau, favoris, quotas, Mondiaux, calendrier : tout ce que vous devez savoir sur la saison olympique de patinage artistique.
Les favoris, catégorie par catégorie
Hommes : Chen, Hanyu et les autres
Est-ce que la saison va se résumer à un duel Nathan Chen – Yuzuru Hanyu ? Voilà la question qu’on peut se poser, mais la réponse est nuancée. Si ces deux patineurs ont incontestablement dominé ces quatre dernières années, d’autres pourront venir jouer leur carte s’ils en ont la possibilité. Néanmoins, à leur meilleur niveau, Chen et Hanyu devraient logiquement se disputer les titres. À contrario, personne ne se dégage pour compléter d’éventuels podiums. La 3e place des grandes compétitions internationales, et notamment des JO, semble très ouverte. On peut facilement citer une dizaine de patineurs qui sont en mesure de prétendre à une breloque. Le Français Kévin Aymoz fait partie de ceux-là. Quand il patine au maximum de ses capacités, il a déjà prouvé qu’il pouvait prendre cette 3e place tant convoitée. Mais méfiance, il ne sera pas le seul à vouloir cette place à côté des légendes Hanyu et Chen.
Le patineur à suivre : Yuma Kagiyama (JPN)
Le jeune Japonais (18 ans) a déjà montré sa valeur dans les grandes compétitions. Une médaille d’argent aux derniers Mondiaux, devant Hanyu, a confirmé tout son talent. Il sera un candidat aux podiums de toutes les compétitions auxquelles il participera.
Dames : la clé dans les championnats nationaux russes
Le podium olympique pourrait bien se dessiner le jour de Noël. Étonnant me direz-vous ? Pas tellement. Les championnats nationaux russes se déroulent du 21 au 26 décembre, et ce sont eux qui vont déterminer en grande partie la sélection russe pour les JO. Et dans cette catégorie si relevée des dames, l’équipe russe parait suffisamment armée pour tout rafler à Pékin. Menée par la championne du monde Anna Shcherbakova, elle compte dans ses rangs de multiples talents : Alexandra Trusova, Elizaveta Tuktamysheva ou Alena Kostornaia. Faut-il encore obtenir sa place pour toutes ces patineuses. C’est la dure loi de ces sélections : des athlètes qui ont le niveau pour entrevoir le podium des JO ne verront peut-être même pas la glace de Pékin. Néanmoins, le triplé russe n’est pas acquis d’avance, car plusieurs patineuses auront leur mot à dire. C’est le cas de la Japonaise Rika Kihira qui, depuis 2019, a réalisé une entrée remarquée sur le circuit senior. Elle a gagné deux fois le championnat des Quatre Continents, et elle sera forcément candidate pour une médaille aux JO.
La patineuse à suivre : Alysa Liu (USA)
Chez WeSport, on met une petite pièce sur l’Américaine Alysa Liu. Pour sa première saison en seniors, elle n’a rien à envier au contenu technique des Russes (triple axel, quadruples sauts), et sa progression dans les autres compartiments de son patinage est indéniable.
Couples : la Russie en force, le rêve doré de Sui / Han
Sur le papier, l’équipe russe pourrait aussi réaliser le triplé aux JO. 1er, 3e et 4e aux Mondiaux 2021, la densité est exceptionnelle. C’est Anastasia Mishina et Aleksandr Galliamov qui ont remporté la mise à Stockholm, au nez et à la barbe de leurs compatriotes Boikova / Kozlovskii (3e) et Tarasova / Morozov (4e), pourtant annoncés comme favoris pour le titre. Mais vous l’avez remarqué, malgré ce superbe tir groupé, le podium n’est pas 100 % russe. La faute aux Chinois Sui Wenjing / Cong Han, champions du monde 2019 et vice-champions olympiques en titre, qui s’avancent dans cette saison avec un seul objectif : l’or à domicile. Ils avaient échoué à moins d’un demi-point à PyeongChang face à Savchenko / Massot. Seules les blessures à répétition qu’ils ont pu avoir ces dernières années semblent pouvoir les empêcher d’obtenir une deuxième médaille olympique d’affilée. Attention tout de même : les couples sont une catégorie très impressionnante où l’erreur est très vite arrivée.
Le couple à suivre : Peng Cheng / Jin Yang
Souvent dans l’ombre de Sui / Han, le deuxième couple chinois a pourtant de beaux faits d’armes dans son 2. Ils ne sont jamais sortis du top 5 des grandes compétitions depuis les JO 2018. La marche du podium olympique est peut-être un peu haute pour eux, mais le fait d’être à domicile leur donnera forcément un petit supplément pour créer la surprise.

Danse : inconnue pour Papadakis / Cizeron, confirmation pour Sinitsina / Katsalapov ?
Si vous n’êtes là que pour voir des Français gagner, vous êtes au bon endroit. Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron entament cette saison avec un seul objectif : l’or olympique. Si le début de l’olympiade avait été un exemple de domination, la deuxième place des championnats d’Europe 2020 et la situation sanitaire ont redistribué les cartes. Cette compétition est en effet la dernière à cette date, le duo ayant décidé de faire une saison blanche en 2020-2021. Pendant ce temps, leurs bourreaux de Graz, les Russes Victoria Sinitsina / Nikita Katsalapov sont devenus champions du monde, et se présentent comme les principaux adversaires des Français. La rentrée des classes de Papadakis / Cizeron est prévue le 1er octobre pour les Masters de patinage à Épinal, l’occasion de découvrir leurs programmes olympiques. Mais attention, d’autres couples ont toutes les armes pour ravir quelques médailles, comme les deux duos américains Chock / Bates et Hubbell / Donohue. Le podium olympique sera trop petit pour tous les accueillir.
Les couples à suivre : Olivia Smart / Adrián Diaz et Sara Hurtado / Kirill Khaliavin (ESP)
Cette fois-ci ce n’est pas un, mais deux couples que nous voulions mettre en valeur. En effet, la danse sur glace espagnole est depuis quelques années partagée entre ces deux paires, mais qui doivent se battre pour un unique quota mondial et surtout olympique. Leur niveau est quasi identique : le meilleur score de Smart / Diaz est de 191.01, tandis que celui de Hurtado / Khaliavin est de 193.47. Pour déterminer le couple qui ira aux JO, la fédération espagnole fera le total des points obtenus au Finlandia Trophy (Challenger de début de saison), aux championnats nationaux et aux championnats d’Europe. Le couple avec le meilleur total obtiendra sa place pour Pékin.
L’attribution des dernières places olympiques
Le début de la saison de patinage est généralement considéré comme le début des GP. Néanmoins, des compétitions de moindre ampleur se déroulent toujours courant septembre et permettent aux patineurs de se rôder. Cette année, l’une d’entre elles revêt une importance considérable : les derniers quotas pour les Jeux olympiques seront attribués au Nebelhorn Trophy. Résumé simplement, certains pays doivent confirmer les quotas obtenus aux Mondiaux 2021, tandis que ceux qui n’en ont pas eu ont une dernière occasion d’en remporter. Par exemple, la France a une possibilité de récupérer une deuxième place chez les hommes après le top 10 d’Aymoz en mars dernier. Pour cela, un patineur français qui ne s’est pas qualifié pour le libre des Mondiaux (donc n’importe qui sauf Aymoz) devra aller concourir au Nebelhorn Trophy et être le mieux placé possible pour s’assurer le deuxième quota. Il y a sept spots à obtenir chez les hommes, le patineur français devra donc rentrer dans le top 7 (uniquement parmi les pays qui concourent pour le spot) pour obtenir un précieux ticket. À suivre du 21 au 25 septembre à Oberstdorf, en Allemagne.
La Covid en trouble-fête
La pandémie reste la principale inconnue de cette saison. D’abord en ce qui concerne la forme des athlètes : la grande majorité du circuit n’a eu qu’une ou deux compétitions internationales sur la saison 2020-2021. Et l’annulation des compétitions a déjà pointé le bout de son nez cette saison. Le troisième Grand Prix de la saison, la coupe de Chine, a été annulé. C’est l’Italie qui accueillera la compétition, ce qui permet de garder intact le système de qualifications à la finale. Si on espère évidemment que cet évènement se reproduira le moins possible, les patineurs devront forcément composer avec cette incertitude constante.
La nouvelle génération se prépare
Si tous les regards vont être tournés sur la catégorie supérieure, chez We Sport on va garder un œil sur les compétitions juniors. Les athlètes qui domineront la prochaine olympiade se trouvent sans doute dans ces rangs. Après une saison sans aucune compétition internationale, les juniors ont retrouvé leurs GP. Les deux premiers JGP (Grand Prix junior) se sont d’ailleurs déroulés en France, à Courchevel, avec de belles performances pour nos Français. On peut citer la prometteuse 4e place en danse d’Eva Bernard et Tom Jochum, ou encore le superbe podium de François Pitot chez les hommes. La finale junior sera en même temps que la finale senior, l’occasion de découvrir les futures étoiles du sport.
Les championnats du monde de patinage en France
Les Mondiaux post-JO ont toujours un caractère spécial. C’est souvent l’occasion de voir des invités surprises sur le podium, entre la fatigue de la fin de saison et la vague de retraites après les JO. Cette année, les Mondiaux reviennent en France, à Montpellier plus précisément. Cela faisait 10 ans que nous n’avions pas accueilli cette compétition, et les patineurs français auront forcément à cœur de briller devant leur public. Une récompense aussi pour une fédération en pleine reconstruction depuis la prise de pouvoir de Nathalie Péchalat. Pour l’équipe de France, ce sera la consécration d’une belle génération portée par ses leaders (Aymoz, Méité, Papadakis / Cizeron), mais aussi l’occasion de faire éclore de nouveaux talents en vue de la prochaine olympiade.
Le calendrier
Vous êtes maintenant au courant de tous les enjeux de cette saison olympique. Retrouvez le suivi de toutes les compétitions et bien plus sur We Sport.
Crédit photo une : International Skating Union (ISU)