Bilan 2020 : Suzuki sur le toit du monde
Jusqu’à début mars, avant d’embrayer sur une nouvelle saison de MotoGP, la rédaction sports mécaniques va tirer les conclusions de cette saison 2020 très palpitante. De Aprilia à Ducati, plusieurs mondes d’écart existent, avec des ambitions totalement différentes. Il est temps pour chaque écurie d’être passée au crible, afin de voir ce qui a pêché, ce qui a été bien réalisé, ce qui aurait pu être mieux fait. Aujourd’hui, nous nous pencherons sur la saison de Suzuki, qui a été l’écurie dominante de cette saison du championnat du monde.
SUZUKI ECSTAR : LA CONSÉCRATION
COUP D’ŒIL DANS LE RÉTRO
La saison 2019 de MotoGP a été une saison assez moyenne pour le team Suzuki. L’écurie japonaise alignait deux pilotes espagnols lors de cette année : un rookie, Joan Mir, et un pilote ayant déjà bénéficié de deux ans avec la marque, Álex Rins. Ce dernier a effectué de beaux coups d’éclats lors de cette saison, remportant deux Grands Prix aux États-Unis et en Grande-Bretagne, après d’intenses duels face à Valentino Rossi et Marc Márquez. Ces deux résultats ainsi qu’une deuxième place obtenue à Jerez lui permettent de se placer en quatrième position au classement général. Son coéquipier quant à lui vécu une saison de rookie plus difficile. Le jeune pilote majorquin parvient régulièrement à se hisser dans le top 10, mais ne parvient qu’une seule fois à terminer en cinquième place, ce qui sera son meilleur résultat. Il ne marquera pas de points à huit reprises au cours du championnat, finissant la saison douzième, avec un total de 92 points, soit 100 de moins que le meilleur rookie de la saison, Fabio Quartararo. La marque se placera finalement quatrième du championnat constructeur et en cinquième place du classement par équipe.
LE RÉSUMÉ DE LA SAISON
La saison 2020 fut bien différente pour l’équipe. Elle a en effet pu montrer qu’elle était la nouvelle référence de ce championnat du monde, étant bien plus constante que des écuries comme Yamaha ou Honda. La marque réussit à placer à onze reprises ses pilote sur une des marches de podium, dont deux fois sur la plus haute. Et ainsi, au bout de la saison, la consécration est arrivée : Suzuki décroche le titre pilote avec Joan Mir, ainsi que le titre par équipe, finissant à la troisième place du classement constructeurs, à moins de 20 points de Ducati.
LES PILOTES
JOAN MIR (1ER, 171 PTS)
À l’aube de la saison 2020 de MotoGP, très peu de personnes ont placé Joan Mir en tant que favori pour le titre de champion du monde. Et pourtant ! Joan Mir a été le pilote le plus régulier de la saison, ce qui lui a permis de remporter le titre le plus convoité de la discipline. Au cours de cette campagne, le Majorquin a fait preuve d’une grande intelligence de course, ne cherchant pas à tout prix à obtenir des victoires, mais plutôt à terminer devant ses rivaux, sans prendre de risque. Grâce à cela, Joan Mir a réussi à placer sa Suzuki à 7 reprises sur le podium, dont une fois tout de même sur la plus haute marche. Ce manque de victoire ainsi que l’absence de Marc Márquez ont contribué aux critiques faites sur la légitimité du sacre du pilote espagnol, mais le résultat ne change pas : Joan Mir est le champion du monde en titre et devient inévitablement l’homme à battre lors de la saison 2021.
ÁLEX RINS (3E, 139 PTS)
L’année d’Álex Rins peut elle aussi être jugée comme très satisfaisante. Après une quatrième place au championnat 2019, le pilote préféré de Davide Brivio avait pour objectif de se battre pour le titre en 2020. Malheureusement pour lui, sa saison débute mal avec une chute lors des qualifications du Grand Prix de Jerez, le blessant à l’épaule et ne lui permettant pas de prendre part à la course. Sa première partie de saison n’a ainsi pas pu être aussi bonne qu’il aurait pu l’espérer, car malgré une bataille pour la victoire en Autriche, où il chute, le pilote de la moto 42 ne montera pas sur le podium. Mais dès le huitième Grand Prix, en Catalogne, il parvient enfin à placer sa moto dans le parc fermé, terminant la course à la troisième place. Même s’il chute deux semaines après au Mans, Álex Rins parvient à enchainer les podiums lors des trois courses suivantes, allant même chercher la victoire en Aragon. Finalement, au-delà de sa blessure, ce sont les irrégularités qui ont empêché le pilote espagnol de se battre pour le titre mondial. Mais Álex Rins a pu démontrer cette année encore qu’il avait le talent et la vitesse nécessaire pour se battre constamment aux avant-postes.
COUP D’ECLAT / COUP DE BLUES
- Les titres pilote et équipe obtenus par l’écurie cette saison.
- La blessure d’Álex Rins qui l'a possiblement empêché de se battre pour le titre.
LE POINT STATISTIQUES
- 20 : le nombre d’années séparant le sacre de Joan Mir de celui de Kenny Roberts, dernier pilote Suzuki titré.
- 310 : c’est le nombre de points marqués par l’écurie cette saison, son meilleure score depuis son retour en 2014.
- 1 : une seule victoire en course pour le champion en titre ! C’est la première fois que cela arrive depuis l’instauration de la catégorie MotoGP, en 2002.
Les hommes de Davide Brivio ont fait bien mieux que ce que les pronostiqueurs pouvaient prévoir. Ils ont permis à la marque de remporter le titre par équipe, le premier de son histoire, et Joan Mir a quant à lui remporté le titre de champion du monde pilote. La question qui subsiste désormais est : l’équipe pourra-t-elle affirmer son nouveau statut de leader ? Il faudra suivre la saison 2021 de MotoGP pour répondre à cette question, au cours de laquelle l’équipe Suzuki aura de nouveau comme pilotes Joan Mir et Álex Rins. Mais la marque va devoir faire avec un manque de taille, sachant que Davide Brivio, team manager de l’écurie, et l’un des responsables du succès de l’équipe, quitte le monde du MotoGP, en partance pour celui de la Formule 1…
Crédit photo en une : JOSE JORDAN/AFP